FEAST OF LOVE, de Robert Benton

Harry Stevenson est un professeur d’université, en congé sabbatique pour écrire un livre, mais aussi suite à la mort par overdose de son fils ; il se blâme de ce décès, parce que ni lui ni personne n’a rien vu venir.

Esther son épouse l’entoure de sa tendresse mais cela ne suffit guère à lui redonner l’envie de vivre. Pour l’instant, Harry passe la plupart de ses journées à observer ses voisins dans l’Oregon, son air de vieux sage fait que chacun lui demande conseil. Cette nuit-là, assis sur un banc, il se remémore les événements des mois passés.

Harry a pour ami Bradley, propriétaire d’un café ; Bradley est marié à Kathryn qui à la suite d’un match de softball est attirée par Jenny qui la drague ouvertement. Le seul à ne rien voir est Bradley, qui s’obstine à faire comprendre à sa femme qu’elle n’a pas aussi peur des chiens qu’elle le prétend. Il lui offre d’ailleurs un sympathique épagneul breton pour son anniversaire ; c’est la goutte qui fait déborder le vase et son épouse le quitte pour rejoindre son amante.

Pendant ce temps, dans le café de Bradley, Oscar le serveur tombe irrémédiablement amoureux de Chloe, presque aussi paumée que lui. C’est réellement le coup de foudre au point que Bradley se sent obligé d’engager la jolie Chloe pour garder son serveur !

Dans son café, Bradley rencontre Diana, agente immobilière. Le revoilà éperdument amoureux et prêt à convoler de nouveau. Ce qu’il ignore, c’est que Diana a une liaison avec un homme marié qui la traite avec une certaine désinvolture jusqu’à ce qu’il apprenne qu’elle a l’intention d’épouser Bradley. Elle conserve sa chemise lors de leur séparation, ce qui aura des conséquences fâcheuses.

Chloe a consulté une diseuse de bonne aventure qui a très peur pour le jeune Oscar, pourtant la jeune femme a confiance dans l’avenir et demande tout de même à Oscar de l’épouser, et dans la foulée, attirée par la tristesse d’Harry lui demande si son épouse et lui les adopteraient elle et son Oscar.

Donc Bradley et Diana se sont aussi mariés, cela risque seulement de ne pas durer très longtemps puisqu’elle revoit son ex !

Bradley a tellement de chagrin qu’il se mutile un doigt ; Harry l’emmène à l’hôpital et là, ça y est la jolie doctoresse est tellement émue par cet amoureux transi qui se fait mal physiquement parce qu’il a mal en dedans, qu’elle tombe amoureuse de lui au grand amusement d’Harry.

Il reste encore Chloe et Oscar qui baignent en plein bonheur, cela durera-t-il ?

On devrait toujours se méfier des soldes !

J’ai quelques nanars sympathiques dans ma collection de dvd, mais là c’est carrément du navet made in America.

Attirée par la promotion et surtout par les têtes d’affiche du film, je me suis dis « pourquoi  pas » ; après tout c’est la saint-valentin et un petit film d’amour pour se réchauffer le cœur, c’est toujours agréable.

Au lieu de cela, je suis tombée sur une histoire tellement bourrée de clichés que je me demande encore lequel n’a pas été utilisé pour le scénario.

Ledit scénario est pourtant issu de la plume d’un écrivain américain, connu et apprécié pour ses nouvelles qui sont de jolis petits tableaux de vies. Il a  collaboré à l’écriture du scénario avec Allison Burnett, tiré de son roman éponyme.

S’est il seulement rendu compte que ce qui fonctionne bien sur papier n’est peut-être pas aussi bien à l’écran ?

Film choral – un genre que j’aime particulièrement - où l’on a l’impression que tous ceux qui se connaissent dans la petite ville de l’Oregon où ils vivent passent leur temps à coucher ensemble, à se draguer ou à se détester.

En dehors de Chloe et Oscar, le couple jeune, tendre, à la Romeo et Juliette, opposé au couple « ancien » qui s’aime également tendrement, celui d’Harry et Esther qui tentent tant bien que mal de survivre à la mort de leur fils unique, tous les autres sont tellement peu naturels, tellement « cliché » comme je le disais, qu’on a vraiment envie de leur flanquer une bonne paire de claques.

Même au gentil Bradley qui tombe amoureux comme il respire, mais qui a quand même suffisamment d’humour pour le réaliser.

L’erreur également est de présenter ce film comme une comédie – on sourit parfois, on ne rit jamais. Même pas à la scène entre Bradley et son abominable jeune neveu, maître-chanteur, lui extorquant de l’argent pour racheter son propre chien ! Une comédie romantico-dramatique que je semble être la seule à n’avoir que modérément appréciée si j’en lis certains commentaires.

Apparemment le film n’est pas sorti sur nos écrans et s’est retrouvé directement sur les rayons des magasins vendeurs de dvd.

Ainsi que je le disais, je me suis laissée tenter par la distribution : tout d’abord Morgan Freeman, en Harry le mélancolique professeur, distant par peur de souffrir et l’excellente Jane Alexander en Esther son épouse.

Bradley Smith est joué par Greg Kinnear, à qui on a confié ici un rôle qui n’est pas loin de ressembler à celui qu’il interprétait dans « Little Miss Sunshine ».

Sa première épouse est jouée par Selma Blair (la jolie Liz de « Hellboy ») et la seconde, Diana, est interprétée par Radha Mitchell (de « Melinda & Melinda »).

Les attendrissants Chloe et Oscar sont joués par Alexa Davalos et Toby Hemingway.

Il faut encore noter Fred Ward, dans le rôle de l’odieux père d’Oscar.

Et quelques autres acteurs figurants.

Plus le sympathique petit chien, dont je ne connais pas le nom.

Bref un « Festin d’amour » (titre français) qui me reste sur l’estomac, et pourtant le metteur en scène Robert Benton est celui de « Kramer vs. Kramer », mais surtout et avant tout de l’excellent « Twilight », un polar noir avec Gene Hackman, Paul Newman et Susan Sarandon, James Garner, Stockard Channing et Reese Witherspoone.