Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
25 juillet 2009

GRAN TORINO, de & avec Clint Eastwood

19002309_w434_h_q80Walt Kowalski, vétéran décoré de la guerre de Corée, vient de perdre son épouse ; ses relations avec ses fils ne sont guère affectueuses et ne parlons même pas de sa désapprobation à l’égard de ses ados de petits-enfants.

Quant au jeune curé de la paroisse, il s’en moque carrément malgré l’obstination de celui-ci à venir l’entendre en confession.

Les seuls qui trouvent grâce à ses yeux sont sa chienne labrador, Daisy et ses potes avec qui il boit une bière de temps à autre.

En dehors de cela, Kowalski est un râleur chronique, un xénophobe, un raciste, un misanthrope, misogyne de surcroit.

Le quartier où il vit est désormais habité par une communauté asiatique, les Hmongs, qu’il méprise ouvertement.

Pourtant lorsque Thao, son jeune voisin, harcelé par un cousin et son gang, essaie de lui voler sa Gran Torino dont il est très fier, en guise d’initiation, Kowalski commance à s’intéresser de près à ces voisins qui l’apprécient aussi peu que lui ne les supporte.

19022652_w434_h_q80La sœur de Thao, la sympathique Sue par contre ne se laisse pas impressioner par le vieux râleur et l’invite même chez eux, lui expliquant un peu leurs coutumes et qui ils sont.

19022653_w434_h_q80A son corps défendant, Walt devient l’ami des jeunes gens. Lorsque Thao doit compenser sa dette de honte en travaillant pour lui selon les coutumes Hmong, il apprécie la ténacité du garçon et le prend sous son aile.

Le quartier n’est pas la seule nouveauté à laquelle le vétéran doit s’adapter ; crachant du sang, il se rend chez son médecin, pour constater qu’il a pris sa retraite et est remplacé. Et par une femme asiatique encore bien !

Le gang, de son côté, n’a pas l’intention de lâcher Thao et sa famille. Après que Kowalski soit intervenu pour les chasser de sa pelouse, ils reviennent harceler le jeune homme et sa sœur.

Walt Kowalski en a assez et, pour que Thao et Sue puissent enfin avoir la paix, il va effectuer un véritable baroud d’honneur.

J’avais déjà eu ce sentiment en voyant les bandes de lancement, mais je ne peux m’empêcher de voir en « Gran Torino » - que j’ai trouvé excellent – une sorte de « Dirty Harry  prend sa retraite » tant le caractère du personnage de « Gran Torino » présente des similitudes avec l’inspecteur Harry Callahan.

Le film pourrait presque figurer en N° 6, dans la série qui en comportait 5.

19022581_w434_h_q80Comme je le disais « Gran Torino » est un excellent thriller psychologique, un Eastwood de très bonne facture tant dans la réalisation soignée que dans son interprétation, qui selon l’acteur, serait sa dernière apparition en tant qu’acteur. Il compte désormais se consacrer uniquement à la réalisation. Pour en savoir un peu plus sur Clint Eastwood, un petit détour chez le "cinéphile amateur" s’impose, ce blog présentant un dossier très complet sur l’acteur.

Le scénariste Nick Schenk a eu son premier contact avec la communauté et la culture Hmong dans les années 90 alors qu’il travaillait dans le Minnesota.

C’est ainsi qu’il apprit qu’ils étaient alliés aux Américains lors de la guerre du Vietnam et qu’ils aboutirent dans des camps de réfugiés à la merci des forces communistes lorsque les troupes US se retirèrent et que les forces gouvernementales du sud furent vaincues.

Cette part inconnue de l’histoire de la guerre du Vietnam donna à Nick Schenk l’envie d’écrire l’histoire d’un vétéran de la guerre de Corée ayant des difficultés à s’adapter aux divers changements que subit son quartier ; lorsque l’écriture en fut terminée, Schenk s’entendit dire que l’histoire d’un vieux gars ne serait jamais acceptée.

Le scénario plut à Clint Eastwood qui décida de réaliser et interpréter une histoire qui ressemblait à un défi, quelque chose hors normes conventionnelles telles qu’on les considère dans le monde du cinéma.

On a un peu l’impression avec « Gran Torino » d’un film-testament pour Eastwood, même s’il ne s’arrête pas de réaliser puisque le remake de « The Human Factor », d’après Graham Greene est dans les bobines.

Son interprétation en tout cas donne cette impression, un vieux routard solitaire, ayant perdu une femme très aimée, râleur, raciste, ayant des difficultés à s’adapter aux changements de la société, de la vie autour de lui. Et pourtant !

Ses deux jeunes partenaires, Bee Van (Thao) et Ahney Her (Sue) sont totalement à la hauteur du vétéran Eastwood.  Le jeune Bee Van est épatant de naturel en garçon timide, qui souhaite une autre vie que celle que lui propose un gang.

Quant à Ahney Her, elle est amusante et touchante dans le rôle de la jeune fille au franc-parler mais qui paiera cher la résistance au gang.

19022589_w434_h_q80Le père Janovitch qui s’en prend plein la figure à propos de ses sermons est joué par Christopher Carley.

Scott Eastwood (fils de …) interprète le rôle assez court d’un jeune homme qui sort avec Sue.

Question décor, c’est plutôt minimaliste et c’est normal ; il s’agit de montrer une petite ville sans relief, une banlieue ouvrière, un lieu quotidien où vivent des gens déplacés ayant seulement leur travail et leur dignité.

La musique est due à Kyle Eastwood, un autre fils de son père.

Il y a une grande mélancolie et un très beau message de tolérance et de sérénité dans le film, surtout lorsqu’on comprend l’attitude de Walt Kowalski, un homme qui porte un secret très lourd pour lui et qui a trouvé un moyen de se racheter à ses propres yeux.

19022580_w434_h_q80Il ne faudrait surtout pas croire que l'humour soit absent, au contraire. Il y a quelques savoureux moments avec le pote coiffeur de Kowalski, qui allège parfaitement l'ambiance tendue du film.

Quant à la Gran Torino, le véhicule mythique du titre, elle a aussi été la voiture des célèbres Starsky & Hutch dans les années 70.

19009011_w434_h_q80

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 296
Archives
Derniers commentaires
Publicité