LA VERITABLE HISTOIRE DU CHAT BOTTE, de Hérold, Deschamps & Makeieff

Comme le dit Monsieur Charles de Perrault qui a inspiré le scénario : « ce conte est l’histoire d’un chat, d’un jeune meunier et d’une princesse ».

Quelque part, dans un pays imaginaire qui ressemble à un curieux mélange d’espagnolade teinté d’un peu de mauresque, se trouve le moulin de maître Pierre. Son plus jeune fils est un garçon rêveur, amoureux de la jolie princesse habitant dans le château face au moulin. Chaque fois qu’elle chante et danse, il va l’écouter sous sa fenêtre.

Le vieux meunier, sentant sa fin prochaine, fait appeler ses trois fils. Aux aînés il donne le moulin et à Petit Pierre, il donne son chat ! Tu parles d’un cadeau, se dit Petit Pierre. Oui mais voilà, ce chat n’est pas n’importe quel chat. D’abord il parle. Et ça pour parler, c’est un vrai moulin à paroles.

Ensuite, grâce aux belles bottes que lui a fabriqué Pierre, il se déplace à la vitesse du vent.

Son but : réunir son jeune maître et la princesse de ses rêves. Une princesse qui aime tellement danser et chanter, qu’elle n’hésite pas à se déguiser pour aller se produire sur la scène de la taverne. Où le chat possède un autre ami : le pianiste Doc Marcel, qui accepte de bonne grâce de les aider.

Le problème, pour le chat et Pierre, c’est le chambellan qui est aussi amoureux de la princesse, il a même fabriqué en secret une potion qui transforme tous les jeunes gens du pays en crapauds. De plus, il est l’ami de l’ogre, à qui il demande de bien méchants services.

Seulement, le chat - ou plutôt le baron de Gouttière – a plus d’un tour dans son beau chapeau ; il a décidé que son maître serait le marquis de Carabas et fait en sorte que tout cela vienne aux oreilles de la reine et du roi. Le roi qui dort beaucoup, s’en fiche un peu du moment qu’on le laisse ronfler en paix, par contre la reine n’aime pas beaucoup les mensonges, alors le chat et Carabas, alias Pierre, ont intérêt à ne pas lui raconter de carabistouilles !

Les trois réalisateurs de ce film d’animation viennent d’univers artistiques différents ; Macha Makeieff, par exemple, vient du théâtre et ses talents sont bien visibles dans ce film, car les costumes sont épatants ; au théâtre elle est à la fois costumière, décoratrice et comédienne.

Jérôme Deschamps, en plus d’être l’un des 3 réalisateurs, utilise aussi son talent d’acteur en prêtant sa voix au Chat Botté.

Finalement, le troisième larron, à savoir Pascal Hérold, est l’initiateur du projet, puisqu’il est le fondateur d’une société d’animation 3D et d’effets spéciaux numériques ; c’est lui qui réalisa les effets spéciaux dans « Amélie Poulain ».

J’ai marché un peu dans cette adaptation très personnelle du conte de Perrault ; j’ai beaucoup apprécié les décors et personnages ; la costumière (et comédienne, et réalisatrice) Macha Makeieff a conçu les costumes en fonction des personnages. Leur costume est en quelque sorte le reflet de leur personnalité.

Le film a été conçu comme une comédie musicale – ou presque. Surtout concernant le rôle de la princesse puisqu’elle adore danser et chanter.

On découvre donc dans le film des extraits de Carmen, de West Side Story, de Strauss et de Wagner.

C’est Louise Wallon qui prête sa jolie voix à la Princesse. Elle a aussi travaillé en qualité de chorégraphe pour ce film ; elle a donc puisé son inspiration dans le style Bollywood et dans les comédies musicales made in USA.

L’odieux chambellan, fourbe comme on n’en fait plus et dont le physique et les manières ressemblent à s’y méprendre à une caricature de Louis de Funès.

Yolande Moreau, qui est désormais « bankable » comme ils disent en France, et qui semble incontournable à présent qu’elle a enfin été reconnue comme l’excellente comédienne qu’elle est, prête sa voix – et ses traits – à la reine.

Bon, dans l’ensemble je ne vais pas prétendre que j’ai « adoré », mais je me suis divertie, ce dont j’ai grand besoin en ce moment – et puis, vous m’avez déjà vue résister à un chat vous ?

Quant à la voix de Doc Marcel, c'est Atmen Kélif qui lui prête la sienne.