LA GUERISON DU COEUR, de Guy Corneau
Qu’est ce qui peut bien pousser les psys à systématiquement écrire un livre sur leurs théories – au demeurant intéressantes en thérapie ?
Guy Corneau, qui doit sa réputation à « Père Manquant, Fils Manqué » (ce qui n’est pas non plus nécessairement vrai, j’en ai un exemple vivant dans ma vie) a écrit cette « Guérison du Cœur » afin de faire comprendre au commun des mortels qu’un corps malade est un corps qui se guérit parce qu’il exprime sa souffrance et se prend en charge.
De mon expérience personnelle, je peux lui confirmer qu’un coup de pouce médical n’est pas non plus totalement inutile !
Quant à sa principale théorie, à savoir que c’est l’amour qui fait que l’on reste en bonne santé et que l’humain n’est pas fait pour vivre seul, je me permets de renvoyer l’auteur aux deux livres merveilleux sur la solitude : celui d’André Comte-Sponville « l’Amour, la Solitude » et celui de Jacqueline Kelen « l’Esprit de Solitude ».
Le fait d’être seul n’est pas une malédiction et n’implique pas nécessairement l’isolement total et le malheur ; tout comme ce n’est pas nécessairement non plus l’amour qui sauve le corps et la santé. Je connais quelqu’un qui est mort bien trop jeune d’une leucémie, et pourtant il a toujours été profondément aimé de tous. Par contre, des teigneux et des méchants, j’en connais qui sont devenus presque centenaires.
Je ne donne ce type d’exemples que pour seulement souligner qu’il faut toujours se méfier des lieux communs qui font que l’on enfonce des portes grand’ouvertes, même si je trouve très noble la démarche de psychologues comme Guy Corneau qui souhaite rendre service et aider son prochain.
Je ne suis pas non plus la seule à avoir ce type de jugement à propos des écrits de Guy Corneau, dont je trouve par ailleurs le ton assez geignard et gnangnan ; j’ai toujours préféré un discours clair et direct à des circonvolutions dans lesquelles on finit par se perdre comme dans un labyrinthe dont on ne trouve pas la sortie.