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mon bonheur est dans la ville
19 juillet 2009

LES DEMOISELLES DE PROVENCE, de Patrick de Carolis

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Au 13ème siècle, le comté de Provence est grandement convoité par la couronne de France, mais grâce à la force de caractère du comte Raimond Bérenger IV, c’est une terre indépendante et prospère. Le comte est marié à la très belle Béatrice de Savoie ; le couple hélas n’a que des filles, ce qui déçoit cet homme de son époque pour qui seul un héritier mâle assurera l’indépendance de la Provence, terre de la langue d’oc et des troubadours, chantres de la fin’amor. Pourtant ces quatre filles auront une destinée hors du commun, chacune à son tour deviendra reine, mais une seule héritera de la terre de Provence.

Marguerite, Eléonore, Sancie et Béatrice, toutes ont hérité de la beauté de leur mère, toutes sont pieuses, d’excellente éducation pour des filles de cette époque.

L’aînée, la plus sage et pieuse, Marguerite sera mariée à Louis IX, roi pieux s’il en fût, mais également homme autoritaire peu enclin à partager le pouvoir avec sa jeune épouse, surtout après avoir été pendant des années sous la coupe de sa mère, la terrible Blanche de Castille qui est certes une excellente régente mais une belle-mère épouvantable, nullement disposée à partager l’affection de son fils avec cette jeune femme qu’elle a pourtant elle-même choisi. Après tout, grâce à cette union la Méditerranée est plus proche de Paris. Marguerite et Louis auront 11 enfants.

Marguerite, sage et avisée, sera systématiquement écartée du conseil par son époux. Pourtant la jeune reine, loyale et aimante, accompagnera son époux jusqu’en Terre Sainte.

Ensuite ce sera au tour d’Eléonore à être unie à une couronne d’mportance, celle d’ Henry III Plantagenet. Eléonore sera une reine d’Angleterre qui n’hésite pas à partager le pouvoir avec son époux, jusqu’à la révolte des réformistes où elle montre un courage sans précédent, une force de caractère égale à celle de ses parents. Eléonore sera aussi la mère du redoutable Edouard Ier, dit « Longshanks » (le sinistre Longues Guibolles, qui n’acceptera jamais aucune contrariété et qui ravagera son apanage gallois avant d’aller raser la terre d’Ecosse).

La jeune Sancie, la plus rêveuse et musicienne, sera celle que le pouvoir intéressera le moins ; mariée à Richard Plantagenet, frère d’Henry, comte de Cornouailles, elle aimera particulièrement ce comté où elle s’évadera à chaque fois qu’elle le pourra, loin d’un mari qu’elle n’aime pas. Elle deviendra reine lorsque son époux sera choisi pour coiffer la couronne des Romains.

C’est la petite dernière, Béatrice qui héritera du comté de Provence. Mariée à Charles Ier d’Anjou, comte d’Anjou et Maine, elle aussi sera reine, puisque l’Angevin devint roi de Sicile. Le comté de Provence n’appréciera guère la main mise du frère du roi de France sur la terre de Provence, qu’il dirigea d’une poigne de fer.

Au fil de leurs vies, les quatre sœurs se perdront de vue, se retrouveront avec chaleur ou distance selon les événements du moment.

La vie de ces charmantes "Demoiselles de Provence" contient tellement d’ingrédients liés à l’histoire des Capétients et des Plantagenets, que je ne peux que regretter que Patrick de Carolis se soit contenté d’une seul volume pour écrire leur histoire. Son roman a un goût de « trop-plein », il est passionnant mais un peu trop dense, tant d’Histoire avec un grand H aurait au moins mérité d’être rédigé en deux volumes.

D’autant plus que l’auteur use et abuse de l’usage des dates, certainement très utiles à l’écrivain afin de se situer dans le temps, mais finalement un peu agaçant pour le lecteur qui se serait contenté d’une date-repère de temps à autre. Pour beaucoup, l’abus des dates est fastidieux, considérant que cela rend le roman ennuyeux à lire. C’est un jugement un peu fort car s’il y a bien une chose que le livre n’est jamais, c’est ennuyeux justement. Au contraire, rendu vivant par l’utilisation du temps présent, ces « Demoiselles de Provence » sont un plaisir à lire et une fois commencé, il est dur de lâcher le bouquin.

Le lecteur entre ici de plein pied dans l’histoire de France et d’Angleterre du Moyen-âge ; mais aussi de la « petite histoire », celle de la vie des reines, des dames du temps jadis, des ménestrels, des guerres de religion, des croyances et superstitions. On partage les émotions de ces petites filles devenues femmes et reines, leurs intimités, leurs chagrins.

On voyage de Forcalquier à Aigues-Mortes, puis à Paris, en passant par Londres, Tunis et l’Orient, sans oublier la Sicile et la vallée du Rhin, ainsi que Naples. C’est une plongée dans l’histoire même s’il y manque un peu de ce panache, de la truculence et vivacité des "Rois Maudits" de Maurice Druon.

Patrick de Carolis est né à Arles en 1953, c’est dire s’il aime la Provence et ses cigales. C’est là que sont ses racines, lui qui prit ses ailes en tant que journaliste et présentateur sur France 3 de l’émission « Des Racines et des Ailes ».

Son roman "Les Demoiselles de Provence" a fait l'objet d'une controverse pour plagiat - effectivement, la romancière belge Thyde Monnier écrivit un roman nommé "La Ferme des Quatre-Reines". Il semblerait que Patrick de Carolis ait "emprunté" pas mal d'aspects du livre de Madame Monnier (voir article ici).

marguerite         -         éléonore

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sancie        -       béatrice

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Commentaires
N
"les demoiselles de provence" serait un "plagiat" de la "ferme des quatre reines", écrit par thyde monnier<br /> confronté à l'accusation, de carolis a reconnu s'être inspiré de ce roman qui n'est malheureusement plus édité et c'est réellement dommage car il est, paraît-il, fort bien écrit par cette femme très intéressante qu'était thyde monnier
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N
en effet, et qui a malheureusement eu une belle-mère épouvantable :D
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D
nous avons le livre à la maison et j'avais bien l'impression que Marguerite de Provence serait citée dans ce roman.<br /> Merci pour l'info relayée sur mon blog<br /> une femme intéressante en tout cas
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