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mon bonheur est dans la ville
18 juillet 2009

FORTUNE'S FAVOURITES, de Colleen McCullough

41J1F5048KLOpportunisme, trahisons en tous genres, alliances et mésalliances, assassinats, guerres, Rome vraiment ne s'est construite que sur des larmes et du sang, celui versé par ceux qui étaient prêts à mourir pour elle mais aussi celui des innocents pris entre les guerres fratricides, civiles ou sociales, sur le sang des malheureux ayant eux la mauvaise idée de ne pas choisir le bon camp et aussi sur le sang de ceux qui se battent au nom des fausses promesses d’hommes avides de pouvoir.

Le deuxième volet des Maîtres de Rome s’est terminé sur la mort de Gaius Marius, oncle du Jeune César et ancien beau-frère et allié de Lucius Cornelius Sulla, mieux connu sous le nom de Sylla.

Gaius Marius, élu 7 fois sénateur, a joué un vilain tour à son neveu le jeune César. Impressionné par une prophétie annonçant que quelqu’un de proche le dépasserait en gloire. Persuadé qu’il s’agit du jeune Gaius Julius, jeune homme précoce, d’une intelligence calculatrice et aussi manipulatrice que la sienne, Marius a nommé le jeune garçon « flamen Dialis », une forme de prêtre dédié à Jupiter ; il a aussi marié son neveu à Cinnilla, la toute jeune fille de son allié du moment, Cinna.
Un flamen dialis ne peut ni porter les armes, ni monter à cheval, il est donc exclu pour le Jeune César d’entrer dans l’armée afin de s’y distinguer au service de Rome (et du son ambition).

Partisans de Marius et Sylla se sont affrontés dans un bain de sang ; Sylla est revenu à Rome en vainqueur où on lui a déscerné la « Couronne d’Herbes », la plus haute distinction pour un général romain.

Il s’est aussi nommé Dictateur à vie. « Sylla » est le cognonem de la gens Cornelia, l’une des familles patriciennes les plus célèbres de la cité ; le « cognonem » est la troisième partie du nom d’un Romain, son surnom en fait et c’est souvent par celui –là qu’on le connaît à travers l’histoire.

Dans ce volume où il est beaucoup question de ceux que la « Fortune » préfère, Lucius Cornelius Sulla règle ses comptes aux marianistes, partisans de son ennemi. Après avoir un instant songé à tuer le jeune César qui est marié à la fille de Cinna, il veut obliger celui-ci à divorcer de sa jeune épouse. C’est mal connaître le fils de la gens Julia, digne enfant de la formidable Aurelia pour qui Sylla a des faiblesses. César préfère l’exil au divorce et se retrouve à la cour de Nicodème, roi de Bithynie.

Mais grâce à la haine que Sylla porte à Gaius Marius, il défait César de son office de flamen dialis, prétextant un vice de forme, ce qui arrange très bien le jeune homme estimant qu'il va enfin pouvoir montrer ses qualités de stratège.

Ses qualités d’avocat et débateur seront mises en application dans sa rencontre avec les pirates, où il obligera le capitaine du navire à augmenter le prix de la rançon qu’il estimait bien trop bas pour quelqu’un de sa qualité.

Dans cet épisode émergent plusieurs figures importantes telle celle de Pompée, celui qui se surnomme lui-même « Le Grand ». D’autres importants personnages de la Rome antique se profilent à l’horizon, tel Cicéron le brillant orateur, membre du parti conservateur, mais aussi Cato, le futur Cato d’Utique, auquel l'auteure n'accorde pas l'importance qu'il mérite.

On y trouve Spartacus et sa rebellion d’esclaves. Ce ancien légionnaire ayant déserté, devenu prisonnier de guerre et vendu comme gladiateur s’enfuit avec ses compagnons sur les bords du Vésuve et formera une véritable armée consituée non seulement d’esclaves mais également de petits paysans et bergers, dont la force fut dans un premier temps minimisée par Rome.
Replié dans le sud de l’Italie il sera battu par l’ambitieux Crassus qui financera l’opération sur ses propres deniers.
La répression de Crassus sera sanglantes : 6000 esclaves seront crucifiés sur la route entre Capoue et Rome et les croix resteront exposées pendant 18 mois, jusqu’à ce que tous les corps aient finalement pourri, pour l’exemple.

Lorsque se termine ce troisième épisode, le malheur a frappé la gens Julia. Le jeune César, devenu pater familias à 16 ans à la mort de son père, est à présent un jeune homme brillant, associé à Pompée et Crassus, mais il perd coup sur coup sa tendre petite épouse Cinnilla, morte en mettant leur second enfant au monde, mais aussi sa très aimée tante Julia.

Comme pour les deux précédents volumes, j’émetterai le même commentaire à savoir qu’il était réellement peu utile de noyer une histoire déjà riche en rebondissements par elle-même (il suffit de lire les essais consacrés à la Rome antique pour s’en rendre compte) dans des détails futiles sur les relations sentimentales de tous les personnages.

Quand je pense que l’on qualifie Marcel Proust et Honoré de Balzac d'auteurs « ennuyeux » à cause des multiples descriptions qui jalonnent leurs livres.
Ici c’est pire, on se coltine deux pages sur la manière de s’habiller d’un personnage pour se rendre au Sénat. Et ceci n’est qu’un moindre détail dans ce nouveau pavé de 900 pages.

Les détails sur la mort de Sylla, (tout comme pour la maladie de Marius dans le volume précédent) ne sont pas non plus épargnés au lecteur, comme ne le fut pas d’ailleurs l’agonie de son épouse Dalmatica.
Bref de l’inutile, du superflu, de la surabondance de détails et de dates, de conversations superficielles, noyant finalement le vrai sujet, c'est-à-dire l’Histoire.

Il semblerait que soucieuse de « respecter » l’Histoire – la grande, la vraie – l’auteure australienne Colleen McCullough ait pris un évident plaisir à transformer le personnage de Spartacus en quelqu’un de veule, un soldat toujours prêt à la désobéissance et à la bagarre, pleurnichard lorsqu’il n’arrive pas à ses fins.
Elle reconnaît avoir délibérément voulu casser l’image de celluloïde que l’on doit à Stanley Kubrick, prétextant que les érudits comprendront sa démarche.
Elle réduit l'épisode de Spartacus à un minimum de pages, que n'en a -t-elle pas fait de même avec toute cette saga !

Et il est vrai qu’elle professe une admiration sans bornes pour Jules César, c’en est presque pathologique.

Je poursuis donc – en diagonale – la lecture de cette fresque qui eût pu être grandiose et qui n’est finalement qu’un épisode digne du magazine «France-Dimanche ».

Mon pensum touche à sa fin cependant puisqu’avec ce troisième volume, j’ai enfin dépassé la moitié des livres de la série. Je pense d’ailleurs que l’écrivaine était bien consciente, en écrivant ces romans, qu’elle en remettait une couche car ce 3ème opus commence par un résumé des chapitres précédents.
Heureusement pour le malheureux lecteur complètement largué dans cette profusion de dates et de personnages portant souvent le même nom puisqu’appartenant à la même « gens » (famille) ; l’habituel lexique termine le volume, mais comme c’est le même à chaque fois, je suis dispensée de le lire !

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