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mon bonheur est dans la ville
17 juillet 2009

THE IMMACULATE DECEPTION, de Iain Pears

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Dans cette septième (et dernière ?) enquête du trio Argyll-di Stefano-Bottando l’humour des personnages est teinté d’une bonne dose de cynisme, l’enquête évoluant à la fois dans le monde de l’art mais surtout dans celui de la politique et des politiciens peu scrupuleux, plus préoccupés par leur ego surdimensionné plutôt que des intérêts de leurs électeurs.

Le général Bottando occupe désormais un poste important auprès de la Commission Européenne, un poste extrêmement bien payé pour un travail des plus calmes et il s’ennuie, le général, bon sang qu’est ce qu’il s’ennuie.

Heureusement son ex-assistante, Flavia di Stefano, désormais Mrs. Jonathan Argyll, lui rend de temps à autre visite pour lui demander conseil puisqu’elle agit toujours en qualité de chef non officiel de la Brigade des Vols d’œuvres d’art à Rome. Appréciée de tous, la jeune femme aimerait bien que sa nomination soit officialisée, mais c’est compter sans les voleurs de tableaux et les politiciens. Comme l’a toujours dit le général « Un chef vous ruine la journée, mais un politicien vous ruinera l’existence », donc il faut les éviter comme la peste. Plus facile à dire qu’à faire, d’autant plus que c’est le premier ministre en personne qui demande l’aide de Flavia dont le système digestif commence à montrer des signes évidents de stress.

Une œuvre importante a disparu : un tableau du Lorrain, prêté par le Louvres et volé pendant le transfert vers le musée à Rome où il serait exposé. En principe, on ne paie pas de rançon, en tout cas pas officiellement c’est ce que comprend la jeune directrice ; si le tableau réapparaît, tout le mérite lui en reviendra, s’il ne réapparaît pas avant que les journaux ne fassent les gorges chaudes de l’aventure, elle pourra aller cultiver ses rosiers. Comme par enchantement, une somme importante arrive dans le bureau de di Stefano, Bottando se charge de la transaction et livre la somme au voleur dont la technique lui rappelle celle d’un artiste d’avant-garde, anciennement membre d’un mouvement terroriste dans les années 70.

Le tableau est rendu à qui de droit, tout le monde est content, mais... car il y a un mais. Ledit artiste réapparaît dans le circuit, mort et selon le légiste, bien avant la transaction. Qui a empoché la rançon (non officielle) après avoir tué l’artiste ? De quoi rendre l’estomac de Flavia encore plus fragile. Un homme d’affaires immensément riche, très proche du premier ministre, veuf inconsolable et beau-frère du mort lui propose son aide dans la mesure de ses moyens.

Pendant ce temps, Jonathan Argyll, légèrement déçu par la tournure de son mariage - c’est vrai quoi, sa femme travaille tout le temps ! - continue à donner des cours-conférences et son directeur lui a fait comprendre que ce serait bien s’il se mettait à écrire quelques articles pour la presse spécialisée, afin de rehausser le prestige de leur institut privé.

Ayant découvert dans l’appartement de Bottando un très joli tableau datant de la Renaissance - une « Immaculée Conception » - il a l’idée de l’estimer, d’en connaître les origines et d’offrir ce travail à son vieil ami. Pour cette raison, il s’en va jusqu’en Toscane, où réapparaît comme par hasard dans les conversations celle qui donne des cheveux gris à toute la brigade, la fameuse Mary Verney, célèbre voleuse toujours impunie à ce jour. Et ce que découvre Argyll à propos du général ne laisse pas de l’inquiéter. Les deux affaires sont elles liées ? Petit à petit la situation s’éclaircit, mais un autre meurtre ne pourra être évité.

Entretemps le couple Argyll-di Stefano aura découvert avec stupeur que les problèmes d’estomac de Flavia ne sont pas dus au seul stress, un futur héritier est annoncé mais ce n’est pas cela qui arrêtera la future mère de faire son travail, au risque de perdre sa situation.

Supérieur à la précédente enquête - et selon moi,de loin, l’un des meilleurs polars de la série - des trois personnages récurrents créés par Iain Pears et évoluant dans le monde de l’art et du banditisme lié à l’art, « The Immaculate Deception » est un bon moment de lecture, dont la fin ne manquera pas de surprendre le lecteur qui se sera bien amusé aux commentaires cyniques et désabusés de Bottando sur le monde politique, pendant qu’Argyll se plaît à ne plus être négociant d’art, un métier pour lequel il faut être peu scrupuleux. Quant à Flavia di Stefano, elle est toujours aussi survoltée mais efficace. La politique est un terrain miné, dont elle apprendra les ficelles à ses dépens.

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