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mon bonheur est dans la ville
17 juillet 2009

LA VERITE SUR SALIERI

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Antonio Salieri, compositeur officiel de la Cour et maître de chant à l’opéra italien.

Désormais le nom de cet compositeur italien n’est associé à Mozart que pour évoquer sa jalousie et les rumeurs de l’assassinat. Ce vieux débat romantique entre Génie et Médiocrité a été le sujet de nombreuses biographies du 19ème.

Mais la personnalité de Salieri vaut bien que l’on tente, sinon de rétablir la vérité, au moins de parler de lui en termes plus positifs.

Il n’était guère ce personnage tortueux, mesquin, que décrit Shaffer dans sa pièce. Il n’avait pas non plus fait vœu de chasteté en recevant le don de la création musicale. L’homme était marié et père de huit enfants.

Il était effectivement l’aîné de Mozart de six années et était né près de Vérone. Son maître de chant à Venise l’emmènera à Vienne où il rencontre Glück qui le protégera. A la mort de son maître, Gassmann, il est nommé compositeur officiel de la Cour et ne cessera de composer pour la scène, abordant tous les genre, de l’opera buffa à l’opera seria, à la tragédie lyrique à la française et même le singspiel.
Salieri qui présidait la Société des Musiciens avait le choix des programmes ; Mozart était régulièrment invité à y préseter ses œuvres et pourtant il n’avait jamais adhéré à la société. Ce sont les circonstances de l’époque (nobles aux armées, familles retirées sur leurs terres) qui limitèrent les concerts et firent que les moyens d’existence de Mozart se limitèrent.

Salieri n’eut jamais le moindre problème avec Mozart dans le domaine de la musique instrumentale. Lui-même s’était essentiellement consacré à l’opéra et était conscient de l’importance de l’œuvre du jeune génie. Peut-être une rivalité aurait pu exister dans le domaine lyriqu. Les opéras de Salieri étaient joués partout en Europe ; le conflit d’intérêt qui a peut être existé sera l’autorisation de l’empereur de produire « Les Noces de Figaro », contre l’avis du régisseur italien. Cependant celui-ci accepta tout de même que la meilleure cantatrice de la troupe interprètât Susanna.

Salieri alors était devenue la grande personnalité musicale de Vienne, il était Maître de la Chapelle royale et impériale, directeur des concerts de la Société des musiciens ; il dirigeait l’orchestre de la Cour. Süssmayr, élève de Salieri depuis de longues années, sera élève et assistant de Mozart, il achèvera d’ailleurs son magnifique « Requiem ».
Salieri sera présent lors de la création du Requiem et il maintiendra le contact avec Constance Weber, épouse Mozart, il prendra parmi ses élèves et à titre gracieux, le fils cadet de Wolfgang, le jeune Frans-Xavier Mozart.

Tous les témoignages de l’époque attestent de la grande érudition de Salieri ; spécialiste du chant et de la théorie, celui-ci eut de nombres élèves ; il faisait payer cher ceux issus de la noblesse, mais les autres étaient reçus gracieusement.
Nous sommes donc loin de l’homme rigide, austère et aigri de la pièce de Peter Shaffer. Parmi les bénéficiaires de la générosité du Kapellemeister, on trouve, en plus du fils de Mozart, Meyerbeer, Liszt, Beethoven et Schubert.

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