LAST DANCE, de Delphine Lehericey

28 juin 2023

Scénario et mise en scène de Delphine Lehericey

Germain et Lise s’aiment depuis toujours – ils sont à la retraite, elle adore s’occuper de plein de choses, lui s’immerge dans la lecture de Proust – et puis c’est le drame, inopinément Lise meurt –
Leurs enfants décident d’un agenda très pointu pour que Germain puisse gérer sa vie de veuf, mais Germain n’a pas envie et pas besoin que l’on gère sa vie – il a un projet, décidé de longue date avec Lise = celui qui reste terminera ce que l’autre aura entrepris –
Et ce que Lise a entrepris, ce sont des cours de dance contemporaine avec la célèbre Marie Ribot, dite LA Ribot – il vient donc expliquer son cas à La Ribot qui le prend immédiatement en sympathie et le voilà enrôlé dans le projet, malgré quelques réticences des autres comédiens/danseurs, c’est vrai il est guindé, n’a pas d’expérience, mais il est tellement plein de bonne volonté que tous craquent devant cet homme perdu dans ses souvenirs – qui écrit dans des lettres qu’il adresse à celle qui s’en est allée dans l’infini et qu’il cache dans les livres de la bibliothèque -

Inutile de dire que ses enfants sont paniqués lorsqu’il décide de ne pas répondre au téléphone, lorsqu’il en a ras le bol qu’ils viennent l’attendre le soir ou même la nuit, car bien que Samir le ramène en voiture, les répétitions sont parfois longues – heureusement sa petite-fille va lui rendre un fieffé service, de même que le psychothérapeute que ses enfants l’obligent à consulter – une autre imposition par sa fille, il va devoir aider des ados en décrochage scolaire, qu’il se rende donc utile pour une fois !!!
Et ne parlons même pas d’Elisabeth, la voisine, qui arrive sans arrêt avec des préparations maison, pour être sûre que Germain mange – heureusement le chat apprécie -
Arrive à sa porte la jeune Jennifer, l'ado qu'il est sensé aider, de très mauvaise volonté d’abord, mais qui ne va pas hésiter à user d’un chantage pour que Germain garde son secret jusqu’au jour de la représentation publique –

Ce que j’aime les « feel good movies », même ceux plein de mélancolie, mais aussi de tendresse, de pudeur et d’humour délicat – pour être passée (plus jeune) par ce que vit Germain, j’ai été profondément touchée par cette histoire – à la différence de Germain, j’ai dû élever mes deux ados seule, je n’ai donc pas eu une voisine qui me préparait des plats ni des enfants qui me soutenaient à cette époque-là -

François Berléand est un acteur que j’apprécie énormément, mais il faut bien avouer qu’on l’a souvent cantonné dans des rôles de vieux ronchons ; il porte ici tout l’histoire sur ses épaules et il est parfait dans ce rôle d’homme désolé, seul, émouvant –
J’ai pu découvrir Maria Ribot, dite LA Ribot, danseuse et chorégraphe de danse contemporaine, j’avoue que cela m’a donné envie de me reconnecter avec la danse, mais moi ce serait plutôt la danse classique, quoique la danse contemporaine pourrait m’intéresser (j’ai essayé la danse moderne, genre West Side Story, mais la prof m’a demandé de ne plus venir au cours tant j’étais maladroite =^-^=) –
Je citerai encore Kacey Mottet-Klein, dans le rôle de Samir, alias « le fossoyeur », afin de soutenir Germain/Berléand face à sa famille envahissante –

Tous les comédiens sont à la hauteur du scénario de cette co-production belgo-suisse que je recommande vivement