L'HISTOIRE AU CINEMA = 2 VERSIONS DU DESTIN DE DESIREE CLARY - 1

 Lorsque son époux, le maréchal de France,  Jean-Baptiste Bernadotte,  est adopté par le roi de Suède, sans héritier et impressionné par sa probité politique,  faisant de Désirée la reine de ce pays, qu’elle n’apprécia jamais. Il y faisait froid et les gens étaient à l’avenant à ses yeux – elle n’arriva jamais à adopter la langue  et critiquait beaucoup son pays d’adoption, ce qui ne la rendit pas complètement populaire. Pourtant chacun s’accorde à dire qu’elle était d’un naturel foncièrement gentil.

 

 

 LE DESTIN FABULEUX DE DESIREE CLARY

Version française en noir&blanc  de  1942
Ecrit & réalisé par SACHA GUITRY,
Également auteur des dialogues

Sacha Guitry se trouve à sa table de travail et décide de nous conter, à sa manière, l’histoire de cette jolie jeune bourgeoise, fille d’un riche fabricant et marchand de soie marseillais.

Epargnée par la révolution, un décret a mis en prison Eugène le fils héritier de la manufacture Clary – c’est en se rendant auprès des institutions afin de sauver leur frère que les petites sœurs Clary, Julie l’aînée et Désirée la cadette, sensible à l’uniforme, font la connaissance de Joseph Bonaparte. Celui-ci tombe amoureux de Désirée mais lorsqu’il présente la famille à son frère, le jeune Napoléon, celui-ci qui a l’habitude de tout régenter décide que Julie est faite pour Joseph et que lui-même est fait pour Désirée. Et hop, fiançailles !

Là-dessus, il doit se rendre à Paris où il tombe sous le charme de la belle Joséphine de Beauharnais et amoureux fou, il l’épouse. Il renonce donc au projet de mariage avec la gentille Désirée qui poursuit leur correspondance à laquelle il ne donne plus suite désormais.
Etonnée elle se rend à Paris, le jour même du mariage, et anéantie par le chagrin, elle épouse le maréchal Bernadotte, dans un esprit de vengeance.
Bernadotte, qui a longtemps admiré Bonaparte, ne l’approuve plus guère surtout lorsqu’il se proclame empereur.  
Il n’hésitera cependant pas à accepter la royauté suédoise; pour quelqu'un qui estimait que les royautés devaient finir !...

Les deux hommes, via Désirée, vont poursuivre une guéguerre dont elle sera la charmante espionne, bien souvent à son corps défendant. La jalousie entre les deux hommes ne cessa jamais, mais Désirée cessa-t-elle seulement d’aimer Bonaparte ?
Pour Sacha Guitry la réponse est « non ».

Cette version noir&blanc du destin de cette charmante petite bourgeoise, qui préférait la France à la Suède, au point de revenir à Paris et y retourner à Stockholm lorsque son fils fut élu roi, succédant à son père, vaut surtout par Sacha Guitry, à la fois le conteur et Napoléon Bonaparte.
Qui dit Guitry dit bons mots et dialogues amusants, c’est donc ainsi que j’ai regardé cette version, comme une pièce de théâtre.
Jean-Louis Barrault est Napoléon, jeune, et il fait du bon travail dans le rôle, beaucoup plus naturel que dans d’autres rôles à la même époque.
Aimé Clariond est un bien sympathique Joseph Bonaparte et Jacques Varennes est Bernadotte, amoureux de sa jolie épouse qui ne le lui rend pas complètement.

Geneviève Guitry, à l’époque épouse de Sacha, est une charmante Désirée, jeune et c’est Gaby Morlay qui est Désirée plus mature. N’ayant jamais beaucoup apprécié cette comédienne, je ne l’ai pas non plus appréciée dans ce rôle pour laquelle je la trouve trop âgée et peu naturelle.
Lise Delamare joue Joséphine de Beauharnais et Camille Fournier est Julie Bonaparte. J’ai bien aimé aussi Jeanne Fusier-Gyr dans le rôle de la bonne des Clary. 
Comme toujours, dans une réalisation de Sacha Guitry, il y a une distribution des plus importantes ; ici on n’échappe pas à cette règle et on retrouve dans des rôles très courts pas mal d’acteurs du cinéma français d’avant et après guerre.

Question décors on est dans le tout studio, ce qui n’a rien de surprenant puisque le film fut réalisé pendant la 2^ème guerre mondiale.
Par contre, question costumes, pour les hommes ce n’est pas mal, mais pour les femmes, on a l’impression que la costumière n’avait aucune notion de ce qu’était la mode des années révolutionnaires et post-révolution.
Cela m’a beaucoup déçue, mais il est vrai que l’on fait ce qu’on peut avec ce que l’on a.

Il paraîtrait que le titre donné à son film par Sacha Guitry, ait inspiré le titre du « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain ». Je suis un peu sceptique mais pourquoi pas ?

à suivre ...

Comments

[liliba]

Je craque pour ces vieilles photos ! On a l'impression que c'était il y a hyper longtemps tant ça semble vieilli !

[aifelle1]

Je me souviens avoir vu ce film il y a fort longtemps.

[Teki]

Jean-Louis Barrault jeune, cela fait si étrange :lol: