EN PASSANT PAR LA TAVERNE, de Laurette Gerussi

10 septembre 2012

Par la troupe de théâtre L’Escapade

Mise en scène Noël Baye

Vous pensiez connaître l’histoire de Robin des Bois, et vous vous disiez peut-être qu’il n’était plus possible d’inventer quoi que ce soit autour de ce personnage qui inspira écrivains et cinéastes ?
Détrompez-vous, Laurette Gerussi – une passionnée de théâtre faisant partie d’une troupe provinciale en France – a concocté sa version de l’histoire en une comédie médiévale totalement déjantée. Moi qui apprécie le loufoque, j’ai été servie.

Tentative de vous le raconter = le sympathique capitaine Robin de Locksley est, à ses heures perdues, un brigand qui opère en compagnie de son pote Jehan. La taverne de la Louisine leur sert de repère, d’où généralement Robin s’en retourne en revêtant ses habits de capitaine. Un jour qu’ils ont attaqué un duc, arrive la Rosette, servante dudit duc – elle « attaque » le grand Jehan, qui lui envoie un coup du jambon qu’il comptait savourer en se cachant dans la cave. Zut alors ! aurait-il tué la donzelle ? c’est ce qu’il pense, aussi la cache-t-il dans le saloir.

Arrive un comte qui voudrait bien boire une chope avant que sa fille ne le découvre chez la Louisine – hélas trois fois hélas ! Hortense arrive avant que son père n’ait eu le temps de savourer sa boisson. Hortense n’a pas vraiment envie de découvrir le mari que lui a trouvé son père (qui aimerait bien se débarrasser d’elle pour boire à l’aise) et puis, elle a les nerfs un peu fragiles, pique des crises d’hystérie à tout instant, même les nonnes du couvent n’en voulaient plus ! Pour cesser de l’entendre hurler son père et la Louisine la flanquent dans la cave, où se trouve Jehan. On a la paix pendant quelque temps jusqu’à ce qu’Hortense sorte de là, un peu échevelée, mais calmée.
Robin revient sur ses entre-faits et est rejoint par sa maman, qui elle aussi lui a trouvé une future répondant au doux nom de Purmelende ! un seul regard de la part de Robin et il hurle que jamais il n’épousera ce laideron. Vexation du laideron. D’autant plus que Robin est accompagné de son aide de camp, un tout jeunot, dont il ne cache pas être amoureux. QUOI ! son fils serait amoureux d’un jeune garçon, Madame de Locksley s’évanouit, que pourrait-elle faire d’autre.

Purmelende a aussi fait un petit tour par la cave, et en sort aussi assez échevelée. Mais avec un air bien content tout de même.
Entretemps le duc, celui qui avait été attaqué par Robin et Jehan, arrive à la taverne, il recherche sa servante, qui est passée du saloir à l’un des grands tonneaux, tout cela portée sur le dos du malheureux Robin qui voudrait bien avoir la paix avec celle qu’il aime (devinez qui se cache sous le costume de son aide de camp ?)

L’histoire n’est pas encore terminée, un tas de rebondissements et surprises attendent encore les protagonistes – et le spectateur a les zygomatiques qui se décrochent !
Bref, ce fut Feydeau au moyen-âge.

Comme j’ai déjà eu le plaisir de le dire à chaque fois que j’assiste à une représentation du théâtre de L’Escapade, je suis bluffée par le professionnalisme de cette troupe d’amateurs.
Ici, ils ont un rôle non seulement très drôle, mais particulièrement « physique » également = cela court se cacher dans tous les sens, on ne doit pas voir untel ou unetelle, les pères et les mères veulent marier leurs rejetons, qui ont évidemment d’autres projets – sauf Purmelende qui se jette sur tous les hommes passant à sa portée.

Toute la troupe est excellente = Didier Mills (Robin), Pierre Roosens (Jehan – qui aura le mot de la fin) – Barbara Van Nuffel (la servante La Rosette – ballottée de tous côtés comme un sac, qui récoltera d’ailleurs le plus d’applaudissements avec Robin, pour leurs prestations physiques) – Jean-Marie Rigaux (le comte Bertrand) – Marylin Bellefontaine (La Louisine) – Ana Cabanas (Hortense, la fille du comte) – Danielle Lebrun (Dame Catherine, la maman à Robin) – Aline Salvé (Purmelende) – Patrick Kesteleyn (le faux-cul de duc Henri) – Marie-Laure Behogne (l’aide de camp/personnage surprise)