LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE, de Gilles Balabastre & Yannick Kergoat
Librement adapté de l’essai éponyme de Serge Halimi
Scénario de Serge Halimi, Pierre Rimbert, Gilles Balbastre, Renaud Lambert & Yannick Kergoat
Au départ, j’étais quelque peu sceptique, me demandant si je n’allais pas encore tomber dans un document style « gauche-caviar ».
Absolument pas du tout – mais ce qui est certain après avoir vu ce documentaire que tout le monde devrait aller voir séance tenante, c’est que je n’achèterai plus de quotidien ni de magazine. Ils sont tous, je dis bien tous, inféodés au grand capital et j’en ai vraiment assez de leurs gros titres sur des faits sordides.
Depuis longtemps déjà je ne supportais plus la presse écrite pour cette raison = on met en exergue des faits atroces (pédophilie, inceste, infanticide, etc), le public étant avide de faits à sensation – et pendant ce temps le public s’endort sur les vrais faits d’actualité, sur le grand capital (mondialisation) qui est en train d’accroitre la faille entre riches et pauvres.
Non seulement les journalistes sont inféodés aux grands patrons, mais ils font partie des mêmes milieux sociaux et dînent régulièrement ensemble. Alors qu’on ne me parle plus de la « liberté de la presse », de « l’objectivité de la presse », de « l’indépendance de la presse ».
Bien sûr tout cela je le savais déjà du temps de ma période militante, mais rien n’a changé depuis – sauf que les patrons ont aussi récupéré les jeunes chiens fous contestataires des années 1960-1970.
Rien n’a vraiment changé, quoi qu’une évolution vers le plus bas se fasse sentir dans tous les domaines.
Le cynisme des journalistes « arrivés », des grands patrons ne laisse jamais de me surprendre – et dire que je pensais y être habituée.
La neutralité intellectuelle n'existe pas.
En tout cas, j’ai énormément apprécié les commentaires de Michel Naudy, Jean Gadrey et Frédéric Lordon, ainsi que François Denord qui exposaient avec clarté et un certain humour leurs points de vue.
Avec des montages humoristiques pour appuyer les théories du film. Oui les journalistes sont devenus les évangélistes de notre époque et malheureusement les gens avalent tout ce qu’ils racontent – ou ne racontent pas.
Le film est introduit par la présentation, la lecture d’extrait du livre de Paul Nizan « Les Chiens de Garde » par Pierre Desgraupes.
Inutile de dire aussi que la réception du film à sa sortie en janvier 2012 fut mitigée = cela allait du positif au très négatif (le Monde, notamment). Hé oui, les divas n’aiment pas être critiquées.
Je suis très contente d’être allée voir ce film avec l’un de mes fils et de constater qu’il prend la relève de la contestation. J’aurai au moins réussi ça.
A aller voir, séance tenante !