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mon bonheur est dans la ville
24 janvier 2011

NOUS SOMMES TOUS DES PLAYMOBILES, de Nicolas Ancion

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Cet auteur belge qui m’avait fait hurler de rire avec « Ecrivain cherche place concierge » m’avait par la même occasion donné envie de découvrir d’autres livres – et grâce au week-end « anousbruxelles » d’excellente mémoire, j’avais ce livre dans ma PAL (comme ce fut offert, ça ne compte pas dans ma gav-pal).

Ici, nous sommes dans un registre différent, même si truffé d’humour noir, parfois très noir d’ailleurs – il s’agit d’un petit recueil de nouvelles très courtes – des tranches de vie souvent acides – comme l’acide de batterie que la femme d’un employé bancaire lui a versé sous la ceinture (Moi, je dis qu’il y a une justice).

Une autre nouvelle nous prouve que derrière la façade de respectables firmes produisant des chemises, se cachent  souvent la misère humaine et l’exploitation, et qu’il suffit d’une bête tache sur une chemise pour ouvrir les yeux (La tache de sauce).

Avec « Châteaux en Espagne », l’auteur nous emmène sur les bulles de savon que sont les rêves.

Des jeunes révoltés bruxellois enlèvent un académicien parisien afin de lui prouver que la tyrannie des mots des dictionnaires doit cesser (Bruxelles insurrection – Mon avis =   Une nouvelle trop longue pour ce qu’elle a à raconter).

« Mon secret » est l’univers tristement solitaire et glauque de la vieillesse. (Dur, très dur.)

Un gars sortant de prison réalise en travaillant dans une maison d’édition que finalement la littérature n’est pas pour lui, tout en assénant un coup d’agrafeuse à son ex-futur patron. (Bureau, fais ton office. – plutôt amusant)

C’est en collectionnant les pochettes de cigarettes St-Michel vertes à l’effigie de St-Michel et son dragon doré que le jeune Georges se construit la légende de St-Georges à sa manière, dans l’affection de son père, émigré grec. (Georges et les dragons – histoire pleine de tendresse, j’ai vraiment beaucoup aimé).

Un homme décide de créer sa propre école d’assassins ; son seul élève possède une adorable nièce. Heureusement que les somnifères existent afin d’endormir les uns pour sauter les autres (J’apprends à bien tuer – une chute inattendue, mais une nouvelle  peu plaisante.)

Rien de tel lorsqu’on s’échappe de trouver refuge dans un abri de jardin (L’échappée belle – mouais, si on veut.)

Dans « Haute pression », un homme en voiture croise soudain la route d’un jeune homme ; un récit sur le sentiment de culpabilité lorsqu’on a bu au volant et qu’on renverse quelqu’un dont on perd la trace. Lorsqu’on la retrouve, les choses se compliquent vachement. (Trop long et pas drôle.)

Parmi ces 10 nouvelles, mes préférées sont « Moi je dis qu’il y a une justice », « La tache de sauce » et « Georges et les dragons ». Je trouvais donc que cela commençait fort bien, mais j'ai déchanté en cours de lecture. "Georges..." a fait remonter mon espoir, mais il est retombé rapidement.

Après nous avoir régalés avec les mésaventures d’un écrivain en panne de sous et d’inspiration, il semblerait que Nicolas Ancion ait eu envie de  secouer ses lecteurs afin de les obliger à ouvrir les yeux sur les incohérences multiples de notre société et sur nos propres contradictions. Il enfonce une porte ouverte là, du moins pour moi – car s’il est bien quelque chose dont je suis consciente depuis longtemps, ce sont les failles de notre vie et nos paradoxes d’êtres humains.

Selon la 4ème de couverture, il n’en faut pas beaucoup pour que le banal du quotidien bascule. Peut-être, mais je ne suis pas convaincue par la manière de l’avoir écrit.

Autant l’avouer tout de suite, je ne suis pas aussi enthousiaste que pour « Ecrivain … » avec ces dix nouvelles formant un ensemble assez inégal, ce qui est le propre des nouvelles, du moins à mes yeux.

Néanmoins, j’ai trouvé cela intéressant à découvrir, après tout il s’agit tout de même d’un jeune écrivain belge et je connais assez mal, je l’avoue, les écrivains de mon pays.

Je suis généralement nettement plus attirée par les Anglo-Saxons.

Donc, en résumé = une expérience de lecture intéressante, que je ne regrette pas totalement, même si j’ai préféré l’univers braque, sans queue ni tête d’ « Ecrivain … ».

N’hésitez pas à foncer vers  le blog de reka (Marécages), une intéressante rencontre avec Nicolas Ancion vous y attend – ainsi qu’un  « challenge littérature belge  ».

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Commentaires
N
c'est une lecture intéressante
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L
Ah je veux le lire depuis longtemps, celui-là !
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N
et moi qui croyais être trop négative !!! MDR
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H
J'ai connu l'auteur avec 4ème étage et depuis j'ai très envie de découvrir d'autres de ses écrits. Celui-ci est noté, j'aime ce que tu en dis.
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N
tu as entièrement raison, mais d'autre part, c'est justement pour ne pas passer à côté de certaines perles qu'il ne faut pas hésiter à lire des nouvelles
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