LE LIVRE DES MARGES, d'Edmond Jabès

LIVRE I : Ca suit son cours

LIVRE II : Dans la double dépendance du dit

LIVRE III : Bâtir au quotidien

Je ne donnerai pas beaucoup de détails sur ces trois livres dont je me suis littéralement délectée pendant trois soirées (une par semaine, pour ne pas se lasser) – des mots qui s’enchaînent en courtes poésies de proses ou non, des réflexions sur la vie, sur le mal que font les hommes aux autres hommes, sur la douleur qu'ils infligent, sur les amis disparus, des mots glanés chez d’autres pour un partage dans le cœur et l’esprit. Ce n'est jamais sinistre, toujours émouvant, parfois un peu mélancolique mais on y sent néanmoins un immense amour de la vie.

J’ai eu le bonheur de découvrir Edmond Jabès grâce au professeur Jacques Sojcher dont j’ai eu le plaisir de suivre le cours de philosophie esthétique à l’ULB – Mr Sojcher est un homme dont l’enthousiasme est communicatif et l’entendre parler de Jabès m’a donné envie de me précipiter immédiatement sur ses écrits. J’ai mis un certain temps – et même un temps certain – pour sortir ces trois petits volumes de ma PAL ; je ne regrette pas d’avoir attendu 5 ans, car j’ai savouré chacune des pages de ces écrits avec un bonheur sans mélange. Il n'y a rien à raconter, rien à vouloir comprendre, il suffit de se laisser porter par les mots, c'est du pur bonheur.

Edmond Jabès est surtout connu pour « Le Livre des Questions » - en 7 petits volumes dont « El, ou le dernier livre » les clôture, comme le dernier chapitre d’un long roman. Sauf qu’ici il s’agit de réflexion philosophique, de poèmes sans poésie, comme l’a dit Paul Auster.

Tout au long de ses ouvrages, Edmond Jabès s’est interrogé sur dieu, sur les difficultés d’être juif, pour lui écrire signifiait Respirer. Il disait « Venir au monde en poète, c’est être dans le monde autrement, en y résidant ».