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mon bonheur est dans la ville
29 août 2009

LES LIENS DU SANG, de Jacques Maillot

18884636_w434_h_q80A Lyon, vers la fin des années 70, le jeune et compétent inspecteur de police, François, attend son frère Gabriel qui reçoit une permission spéciale au cours de laquelle, s’il trouve un emploi et est soutenu par sa famille, il pourrait sortir plus tôt de prison. Les relations entre le flic et le truand ne sont pas particulièrement au beau fixe, le frère aîné se sent juger – à juste titre – par son cadet et cela ne se passe pas sans quelques mouvements d’humeur.

Cependant l’envie de Gabriel de se ranger semble si évidente que Franços décide d’aider l’aîné.

Tout en tentant d’aider Gabriel à réussir sa réinsertion, François aimerait que son père réponde à certaines interrogations concernant leur mère, mais l’homme fait semblant de ne rien entendre et par ailleurs montre une nette préférence pour le mauvais garçon.

D’autre part, les deux frères tombent amoureux pratiquement en même temps, Gabriel de la mignonne caissière du supermarché où il a trouvé un emploi d’homme à tout faire, harcelé par les commentaires déplaisants de son supérieur ; quant à François, c’est de Corinne, la compagne d’un truand qu’il a mis derrière les verrous qu’il est amoureux, bref pourquoi faire simple …. D’autant plus que le truand en question est un Espagnol jalousissime qui va mettre ses frères sur la piste.

Mais François a d’autres chats à fouetter. Car les vieux démons ont repris Gabriel, qui a soif d’argent, de confort, de « reconnaissance » ; parce qu’il est soupçonné de couvrir l’aîné, le cadet est muté à Annecy. La coupure entre les frères est consommée, François refusant même de se rendre au mariage de Gabriel.

A Annecy, un étrange ballet de prostituées attire l’attention de la police et à sa grande surprise, François reconnaît son ancienne belle-sœur, première femme de Gabriel. Quelque chose se trame, c’est évident.

Même si je sais que la « fatalité » de retomber dans les mauvaises habitudes à cause de la société et de ses rejets face à un truand qui se veut repenti est un grand classique du roman et du film noirs, ce genre de cliché commence à me fatiguer sérieusement car il est réellement totalement prévisible.

Quant aux frères des deux côtés de la barrière de la loi, c’est aussi un cliché vieux comme les polars. On en a eu un exemple récent avec l’excellent « We Own the Night ».

Ceci dit, que les deux commentaires qui précèdent n’empêchent pas ceux qui en ont envie d’aller voir le film de Jacques Maillot, qui s’est très librement inspiré de l’autobiographie des frères Papet, qui défrayèrent la chronique lyonnaise dans les années 70-80 ; les frères Papet rompront tout contact pendant plus de dix ans pour finalement se réconcilier et écrire ensemble « Deux frères, flic et truand » lorsqu’ils seront à la retraite.

L’histoire qui se déroule sous nos yeux est excellente, le film fonctionne vraiment bien, même si – comme je le répète – l’engrenage de la fatalité des truands est quelque chose d’un peu « téléphoné ». D’ailleurs on le comprend très rapidement, dès le début du film.

Entre les deux acteurs principaux, François Cluzet et Guillaume Canet, tous deux formidables, l’alchimie est évidente. Le plus jeune a, l’an dernier, dirigé le premier dans l’excellente adaptation de « Ne le dis à personne ».

Tous deux interprètent les rôles des frères « ennemis » avec beaucoup de sensibilité, de vérité. 

Face à eux, les trois interprètes féminines, jouant les rôles des compagnes, ex et nouvelles, sont impeccables, très justes, bien dans le ton, aussi bien Clotilde Hesmes dans le rôle de Corinne, que Marie Denarnaud excellente en Nathalie, l’ex-épouse de Gabriel. La nouvelle jeune femme dans la vie de celui-ci est jouée par Hélène Foubert.

Quant à la reconstitution « historique » des années 70, elle est fort bien faite elle aussi ; de menus détails situent l’époque avec justesse.

La photographie de Luc Pagès est assez surprenante.

A voir absolument.

18843858_w434_h_q80     18884642_w434_h_q80     18884644_w434_h_q80     canet

Tout comme est surprenant l’épilogue, véritable coup de théâtre.

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Commentaires
S
Ce film est merveilleux, oui! Et les interprètes sont tout à fait à la hauteur!
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