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mon bonheur est dans la ville
28 août 2009

THE CURSE OF THE GOLDEN FLOWER, de Zhang Yimou

12334Titre Chinois : Man cheng jin dai huang jin jia

La Chine du 10ème siècle, à quelques jours de la Fête du Chrysanthème, sous la dynastie des Tang.

Alors que la Cité Interdite se prépare à la cérémonie d’accueil à l’occasion du retour de son empereur, un messager arrive annulant tout au nom de l’empereur ; il ne rentrera que le lendemain en compagnie de son deuxième fils. La très belle impératrice est une fois encore sujette à un malaise, elle se retire hautaine dans ses appartements où elle recommence à broder des chrysanthèmes dorés. Le retour de l’empereur semble être dicté par cette fête du chrysanthème, fête qui valorise les valeurs familiales, ce qui surprend quelque peu vu l’animosité qui semble régner entre lui et sa deuxième épouse. Celle-ci n’a d’ailleurs guère d’illusions sur l’affection que l’empereur lui porte, elle est fille du Roi de Liang ; l’empereur des Tang l’a épousée pour renforcer son pouvoir. Sur l’ordre de son époux, elle boit le remède qu’il lui a prescrit, mais un nouvel ingrédient y a été ajouté sur son ordre, un champignon noir dont les effets sont néfastes, ils rendront l’impératrice folle dans les semaines à venir.

Alors que le deuxième fils, le prince Jai, entoure sa belle-mère d’affection, celle-ci tente une fois encore de reconquérir le fils aîné, Wan, avec lequel elle a entretenu une liaison incestueuse.  Le prince héritier se sent piégé par cette relation et espère fuir avec Chan, la fille du médecin dont il est amoureux.

Il reste un troisième fils, le jeune prince Yu dont personne ne s’occupe et qui rôde dans le palais.

Impératrice et empereur complotent l’un contre l’autre en secret, mais dans cet immense palais qu’est la Cité Interdite , y a-t-il de la place pour un secret ?

Le médecin  aussi a un secret, qui s’il était dévoilé, le condamnerait, lui et toute sa famille. Pourtant c’est l’impératrice qui sauvera la mise et il sera envoyé dans un district éloigné ; des ombres menaçantes pèsent cependant sur eux et des guerriers de l’ombre fondront sur leur maison.

La petite Chan et sa mère échappent de justesse aux assassins et leur retour au palais va provoquer une réaction en chaîne, les secrets seront dévoilés et les deux factions vont s’opposer en un combat sans merci.

Grandiose fresque épique, illustrée de très belles images, ainsi pourrait on qualifier le nouveau film historique de Zhang Yimou, poursuivant ainsi la filmographie qu’il consacre à l’histoire de la Chine antique.

Je redoutais, en allant voir « The Curse of the Golden Flower » de revoir une nouvelle édition de « Hero » ou « House of Flying Daggers ».
Au contraire, la plus importante partie de ce film est consacrée aux relations
étranges et conflictuelles entre les membres de la famille impériale ; une part plus importante est donnée au drame psychologique qui se joue derrière les décors superbes. Trahisons, lutte de pouvoir, haine, comme dans bien des romans historiques. Les combats d’arts martiaux ne sont que l’aboutissement d’une histoire où passions et rancunes familiales se terminent dans un bain de sang.

Chow Yun-Fat, en tyran et la superbe Gong-Li en intrigante, sont les principaux protagonistes, ils sont respectivement ces empereur et impératrice dévorés par leurs haines respectives ; tous deux déploient un talent formidable, Gong-Li y ajoutant une beauté que le temps n’atteint nullement. Je l’ai trouvée meilleure encore que dans ses rôles précédents.

Les trois fils de l’empereur sont interprétés par Liu Ye, Jay Chou et Junjie Qin. Dans le rôle du médecin, de son épouse et de sa fille, on trouve les comédiens chinois Dahong Ni, Jin Chen et Man Li.

Zhang Yimou, tout en proposant un film historique, a transformé ce drame d’une dynastie sur le déclin en drame intimiste d’une famille emplie de rancœur ; il  a joué avec les couleurs pour les décors et les costumes, leur opulence est époustouflante, à la dimension de la Chine , où l’on peut apparemment se procurer autant de figurants qu’il est nécessaire. On se croirait presque chez Luchino Visconti, le maître de ce style de film. On n’échappe pas aux scènes de bataille au sabre réglée comme des chorégraphies, mais elles ne prennent pas l’importance ici qu’elles avaient dans des films comme « Crouching tiger, hidden dragon » ou « House of Flying Daggers ».

J’ai eu l’impression, en voyant ce film, d’assister à une pièce de théâtre, la majorité de l’action se passant en huis-clos.

Le film est basé sur un roman de Yu Chao, transposé au 10ème siècle, et vaut réellement la peine d’être découvert.

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