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mon bonheur est dans la ville
24 août 2009

IL VOUS SUFFIRA DE MOURIR, de Jean Failler

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Une enquête de Mary Lester en deux tomes

TOME 1 = Le Motel des Forges

Lilian Rimbermin se réjouissait en arrivant sur les bords du lac Guerlédan de faire la connaissance de son nouveau client, ayant hérité d’une propriété dans laquelle il aimerait faire construire une « maison dans l’arbre », spécialité du jeune architecte.

Par comble de malchance, celui-ci a un accrochage avec un véhicule sortant d’un parking ; le moins que l’on puisse dire c’est que le conducteur, plutôt éméché, se comporte agressivement avec le jeune homme qui est dans son droit. C

elui-ci demande l’assistance de la police pendant que les éventuels témoins s’en vont tête basse ; apparemment l’homme avec qui il s’est accroché est connu pour sa violence et pas seulement en paroles. Arrive le garde-champêtre qui met l’agressif au pas et une jeune femme accepte cependant de témoigner ; le hasard faisant bien les choses, cette femme est la compagne de l’homme que doit rencontrer l’architecte et ils sont les propriétaires du Motel des Forges où Lilian prend une chambre puisque sa voiture est hors course.

Ensuite il téléphone à son amie de cœur, qui n’est rien moins que la lieutenante de police Mary Lester, pas contente du tout que ses quelques jours de vacances en mer, à naviguer, se terminent en queue de poisson (hé oui, j’ai osé !). Elle rejoint donc Lilian en centre Bretagne, où l’ambiance du motel ne manque pas de la surprendre ; la propriétaire est sur le qui-vive, leur homme de main est à peine aimable – d’accord il est muet, mais son regard est plein d’animosité et son chien est vraiment inquiétant.

Un appel téléphonique que reçoit Claire, la propriétaire, appel anonyme, insultant et menaçant, se terminant par « Il vous suffira de mourir » fait comprendre à Mary Lester qu’elle aimerait bien fourrer son nez dans cette histoire – d’abord se renseigner auprès de la gendarmerie pour connaître la raison du manque de suite aux plaintes de Claire. Ensuite aider la jeune femme à se sortir de cette horrible situation qui l’a mise au bord de la dépression.

Ainsi la jeune policière va-t-elle découvrir que l’agresseur de son ami est le frère aîné d’une famille de cas sociaux surnommés « les petits » - que M ary Lester baptise immédiatement de « gnomes » et qui rendent la vie impossible au village lorsqu’on les contrarie.

Les gendarmes ne sont guère contents que cette « pimbêche » de la ville vienne leur faire la leçon et lorsque Mary Lester a le culot de se rendre au bistrot d’où est parti le véhicule ayant embouti la voiture de Lilian, le tenancier et certains clients deviennent réellement agressifs ; elle n’est sauvée de justesse que par Lilian et son client et une fois encore par le garde-chasse.

Parallèlement à ces événements plus que désagréables, un bruit court dans la région que deux garde-chasses qui enquêtaient sur des braconnages ont disparu sans laisser de traces deux ans auparavant ; il est presque certain que les hommes sont morts mais comment savoir puisque les corps n’ont jamais été retrouvés.

Là-dessus, après deux jours passés à fourrer son nez partout de manière non officielle, Mary Lester est convoquée chez son patron à Quimper qui lui dit que puisqu’elle fourre son nez partout, autant qu’elle le fasse de manière officielle. Finies les vacances !

De toute façon, Mary Lester n’avait pas l’intention d’abandonner la gentille Claire et son compagnon aux menaces de mort qu’ils reçoivent par téléphone. Ce serait de la non-assistance à personne en danger et si Lilian  Rimbermin n’est pas non plus d’accord, sa relation avec sa jolie policière risque de prendre un tournant difficile.

TOME 2 = Le Brame du Cerf

Voici donc Mary Lester officiellement chargée d’enquêter sur la disparition des deux garde-chasses et les braconnages, ce qui fait bien plaisir à la gendarmerie locale : si elle se plante – ce qui est presque certain car deux années se sont passées sans aucun indice – c’est elle qui portera le chapeau, pas la gendarmerie.

Pour Mary Lester, il ne fait aucun doute que quelqu’un renseigne le personnage Gaudu et sa famille sur ce qui se passe au motel, sinon comment expliquer qu’après certains événements les menaces se précisent ?

Bien sûr Gaudu était un lointain cousin du nouveau propriétaire, s’estimant lésé de sa part qui lui fut pourtant rachetée honnêtement devant notaire et à un juste prix. Alors pourquoi cette haine ?

On peut faire confiance à Mary Lester pour fouiller jusqu’à ce qu’elle trouve, sa ténacité est proverbiale ; elle va évidemment résoudre le problème des braconnages, au péril de sa vie car il y a quelques éléments réellement très dangereux qui opèrent dans la région, et qui ont des chiens aussi dangereux qu’eux.

Avec heureusement un petit coup de main de JiPi Fortin, sans que personne ne s’en doute.

Je sais que nous vivons une époque violente, mais j’ai trouvé que cette aventure en deux épisodes de Mary Lester véhiculait réellement beaucoup d’agressivité et de violence tant verbale que physique, au point que le double roman m’a un peu mise mal à l’aise.

Mais bon un polar/thriller n’est pas exactement une histoire pour rire, j’en suis bien consciente.

En tout cas, cela ne donne pas de la région de Bretagne Centre une image très encourageante pour aller s’y balader pendant les vacances ; je me demande ce que le commissariat au tourisme local en pense !

Et je suis tout de même un peu choquée aussi que chaque fois qu’un romancier met des cas sociaux en scène, ils sont non seulement complètement débiles, mais de dangereux maniaques, destructeurs.

J’avais déjà observé cela dans un roman d’Ann Granger « A Restless Evil », que j’avais résumé.

Cela véhicule quand même une forme de racisme ou du moins d’intolérance à l’égard des handicapés physiques et/ou mentaux, non ? Ou alors suis-je susceptible et paranoïaque ?

D’accord, c’est pour les besoins du roman, mais quand les lecteurs auront terminé leur livre, comme moi, ils n’auront pas une image très positive des cas sociaux.

A part cela, Mary Lester a toujours quelques difficultés de s’entendre avec les gabelous locaux, ce qui donne lieu à quelques prises de bec amusantes ; bien que forte tête, c’est tout de même une jeune femme généreuse qui ne laisse pas tomber les gens en difficulté. Son ami de cœur a quelques problèmes avec cela, l’impression que son métier ne quitte jamais sa jolie amie. Espérons que contrairement aux autres policiers (Banks, Rebus, Wallander, etc.) dans les romans, leur histoire d’amour ne se terminera pas par une séparation.

Ce n’est pas que je n’ai pas aimé ce roman en deux épisodes, mais j’ai trouvé cela un peu lourd par instant. Et pour une fois, je n'ai pas retrouvé la Bretagne que j'aime. Dommage, car je m'en réjouissais.

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