PROMISES IN DEATH, de J.D. ROBB

16 août 2009

28ème enquête du Lieutenant Eve Dallas, du NYPD

Un policier qui meurt dans le cadre d’une enquête n’est jamais bien accepté par les collègues, cela les met autant en colère que cela ne les peine, après tout la police est une « grande famille » et c’est toujours dur de perdre un membre de sa famille.

Il n’y a pas d’exception à cette règle, même pas pour le lieutenant Eve Dallas, d’autant plus que dans le cas de la détective Amarylis Coltraine il s’agit de l’amie de cœur du médecin légiste, Morris. Ce n’est jamais facile d’annoncer la mort d’un proche à un ami, on sait qu’on va lui briser le cœur.

De plus, dans ce cas-ci, il va falloir prouver que Coltraine n’était pas une flic ripoux, donc annoncer à son fiancé et ses collègues qu’une enquête interne va peut-être s’ajouter à l’enquête externe.

Inutile de dire qu’elle n’est pas bien reçue par les collègues de la jeune femme assassinée, car Amarylis était de ce type de personne que tout le monde respectait et aimait, aussi aimable que jolie. Aucun ennemi visiblement et pourtant, elle a été assassinée.

La manière dont elle a été tuée prouve qu’elle a répondu à un appel émanant sans aucun doute de quelqu’un en qui elle avait totalement confiance. Un assassinat d’autant plus lâche, avec sa propre arme ; son badge a été volé ainsi qu’une bague, souvenir de famille.

Et lorsque le lieutenant Eve Dallas reçoit l’arme et le badge d’Amy en retour, avec un mot d’insulte laissant entendre qu’elle sera peut-être la prochaine sur la liste des flics morts, sa rage décuple. Non, l’assassin ne va pas s’en tirer, pas tant qu’elle – Dallas – sera chargée de l’enquête.

Ladite enquête dévoile qu’Amy Coltraine, avant de demander son transfert à New York, était policière à Atlanta où elle a eu une relation avec un certain Alex Riker, antiquaire dont les affaires ne sont pas très nettes, mais qui surtout est le fils de Max Riker, un meurtrier qu’Eve Dallas et son équipe ont récemment mis à vie derrière les barreaux. Alors, vengeance du fils ? a-t-il piégé l’agent Coltraine afin de « se rapprocher » du lieutenant Dallas afin de mieux atteindre celle-ci, en digne fils de son assassin de père ? ou quelqu’un se sert-il de toute cette histoire, tout simplement, un coup monté pour incriminer le fils Riker.

Quel que soit la raison le lieutenant Dallas et son équipe vont remuer ciel et terre pour rendre justice à leur collègue assassinée et surtout pour mettre fin aux agissements du ou des criminels.

Lire un polar de J.D. Robb, pseudonyme de Nora Roberts pour la série « In-Death » est toujours un bon divertissement même si l’écriture est simple voire simpliste.

On n’est pas ici dans le plaisir de la langue anglaise mais tout simplement dans le plaisir de découvrir une enquête bien ficelée, avec des personnages récurrents aussi sympathiques les uns que les autres : du mari richissime de la lieutenante, l’homme d’affaires Roarke dont la technologie de pointe vient bien à point dans les enquêtes, jusqu’à son assistante la détective Peabody en passant par le Dr Mira, Nadine la journaliste et même Mavis la chanteuse reconvertie en maman gâteau, sans oublier les collègues et amis masculins de l’équipe, il y a entre eux une osmose qui fonctionne parfaitement ; malgré les habituels petits « coups de gueule », leur complicité leur permet de travailler en équipe jusqu’à la découverte des meurtriers.

Ici on découvre dans l’ancien couple Alex Riker (richissime mais glauque homme d’affaires) et la détective Coltraine un miroir de se qu’aurait pu devenir la relation de Dallas et Roarke si leurs sentiments de loyauté respective n’avaient pas pris le dessus.

De plus, il y a des moments poignants et touchants, lorsque Morris le légiste qui aimait profondément la jeune femme assassinée vient se réfugier, éperdu de chagrin, chez ses amis ; la manière dont J.D.Robb décrit la scène m’a réellement serré la gorge, me rappelant des souvenirs que je tente d’oublier.

Il y a évidemment aussi les habituelles petites touches d’humour occasionnées par la complicité entre l’équipe qui allègent l’ensemble du polar.

La scène où ces dames célèbrent le futur mariage de Louise, l’amie médecin des Roarke-Dallas est un vrai petit morceau de drôlerie et d’observation sur la manière dont un groupe de jeunes femmes adultes redeviennent soudain aussi sottes et drôles qu’un groupe d’adolescentes en goguette.

Tout cela sous les yeux ahuris de leur hôtesse (Eve) qui n’a guère l’habitude de ce genre de réunion sociale.

Quant au suspense proprement dit, il réside plutôt dans la manière dont le lieutenant et son équipe vont arriver à faire avouer leur présumé coupable, dont l’identité ne fait pratiquement aucun doute pour eux dès que démarre l’enquête.

Un roman que l’on peut qualifier de « roman de gare » ou « lecture de plage », mais en tout cas un agréable moment de détente.