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mon bonheur est dans la ville
15 août 2009

LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT, de Jacques Tati

affUne heure vingt trois minutes de pur bonheur, beaucoup trop bref, mais soit ! la qualité m’a toujours rendue gourmande.

Quelque part en Bretagne, une jolie plage ne sait pas encore ce qui l’attend car quelque part loin de là, des vacanciers se préparent à prendre le train. Le haut parleur déverse un flot de paroles incompréhensibles et les voyageurs n’arrêtent pas de passer d’un quai à l’autre. Finalement, tout le monde embarque, parents, enfants, malles et filets de pêche.

Pendant que les vacanciers sont encaqués comme des sardines, sur une jolie route de campagne une petite voiture brinquebalante arrive cahin-caha, dépassée par ses sœurs plus rapides, plus belles, bref plus modernes.

La petite auto arrive finalement dans la station balnéaire, où est déjà installée une ravissante jeune fille blonde. A l’Hôtel de la Plage débarque enfin Monsieur Hulot, et le chaos s’installe.

Une porte battante qui va du salon aux cuisines, faisant à chaque fois le même petit bruit, les enfants qui sont ravis de voir débarquer ce grand hurluberlu à l’allure dégingandée, avec son chapeau, sa pipe et sa démarche sur la pointe des pieds, toute raide et tellement typique, tout comme Charlot avait la sienne.

Chaplin à qui Tati me fait irrémédiablement penser avec sa poésie, sa tendresse pour les humains malgré tous leurs petits travers qu’il « décrit » avec humour.

Cette station balnéaire est un véritable microcosme de  l’humanité rassemblée : les gens simples, les gens riches, les enfants prêts à toutes les bêtises, les intellectuels poseurs, les jeunes, les moins jeunes. Tout cela sur une petite musique entêtante.

Les gags se succèdent et il faut être sans cesse en éveil, afin d’être bien certain de n’en manquer aucun. Comme celui du petit bateau qu’Hulot repeint, avec le pot de peinture qui devient le jeu des vagues et de la marée (je dois de l’avoir particulièrement bien observé, grâce à un copain québecois cinéphile).

On voudrait citer tous les moments drôles des « Vacances » : la voiture en panne près d’un cimetière où des funérailles ont lieu, le cheval récalcitrant, etc.

Mais mon gag préféré est incontestablement celui de la partie de tennis, où le jeu de Monsieur Hulot m’a fait comprendre que tout espoir n’était pas perdu pour moi.

En effet, je suis pire que lui au tennis, d’ailleurs en dehors de la rando et du yoga, le sport et moi sommes brouillés et plus particulièrement avec  le tennis qui est le sport que je déteste le plus (pardon Justine !), quoique pour le foot ce soit pareil !

Tout a hélas une fin, les vacances en général et celles de Monsieur Hulot en particulier, ce qui m’a rendu bien plus triste que si de vraies vacances se terminaient. Dans le même bruit pétaradant, le petite auto repart vers de nouvelles aventures.

Il ne faut pas s’attendre, en regardant « Les Vacances de Monsieur Hulot » à une histoire avec une trame narrative ; en fait, il n’y a aucun autre fil conducteur que le fait qu’il soit en vacances parmi d’autres vacanciers dont il se moque avec beaucoup de gentillesse car l’humour de Jacques Tati n’est jamais cruel, ni méchant.

Pour ce deuxième long métrage, après « Jour de fête », ce film représente la première apparition à l’écran du personnage d’Hulot. Quel dommage qu’il ne parut que cinq fois à l’écran.

Les chefs d’œuvre sont rares au cinéma, mais tous les films de Tati sont des chefs d’œuvre. C’est délibérément que je parle au présent, car ce sont des histoires intemporelles que l’on a envie de  voir et revoir.

ph4_w434_h_q80          tati     vacancesdemrhulot     vdmh05   vdmh01

En hommage à Jacques Tati, la statue érigée par la ville de St-Nazaire devant l'Hôtel de la Plage de St-Marc-sur-Mer =
arton179

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