Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
24 juillet 2009

LES FEMMES DE L'OMBRE, de Jean-Paul Salomé

J’aimerais tout d’abord rappeler que le sujet utilisé par Jean-Paul Salomé a déjà fait l’objet d’un excellent roman d’aventures de l’auteur britannique KEN FOLLETT,  dans son passionnant roman « Jackdaws » ("Le Réseau Corneille").

Je trouve un peu étonnant qu’à aucun moment cette source d’inspiration n’ait été mentionnée où que ce soit.

Je sais que dans le S.O.E., il y ait eu des femmes françaises, mais le sujet a tout de même inspiré un formidable roman d’aventures à Ken Follett. Les critiques cinématographique – ces gens qui croient tout mieux savoir que les autres – n’ont apparemment pas de culture littéraire, car aucun d’entre eux ne le mentionne à aucun moment, or le bouquin a obtenu un réel succès de librairie l’an passé.

Salomé joue directement sur la corde « biopic », alors que Ken Follett avait imaginé de toutes pièces l’histoire des 5 jeunes femmes engagées dans ce service de résistance spécial en se basant sur des faits avérés.

Bon cette petite parenthèse personnelle ouverte et fermée, il y a TROIS BONNES RAISONS d’aller voir « Les Femmes de l’Ombre »

  1. pour le travail de mémoire – que ce soit sous la forme d’une fiction comme ici, ou dans un documentaire comme « Modus Operandi », il est très important de rappeler ceux qui luttèrent contre la barbarie nazie.

  2. pour donner tort aux critiques cinématographiques qui ont enfoncé ce film comme ce n’est pas permis.

  3. parce que « Les Femmes de l’Ombre » est un film qui fait passer un bon moment de cinéma.

Résumé du scénario 

Les alliés préparent activement le débarquement ; en France les résistants luttent contre les envahisseurs nazis.

Parmi ces résistants, Louise et son mari qui se fait tuer au cours d’une opération clandestine. Elle se retrouve à Londres, où elle revoit son frère perdu de vue depuis le début de la guerre ; il lui propose de s’engager dans la SOE (Special Operations Executive), un service secret britannique créé par Winston Churchill, qui avait pour mission de soutenir les divers mouvements de résistance au départ de tous les pays envahis par les Allemands. Malgré les risques dus à l’infiltration des réseaux du SOE, le bilan de ses opérations est extrêmement positif ; par contre, leurs agents bien souvent furent sacrifiés afin d’atteindre l’objectif majeur : la libération de l’Europe envahie.

La mission de Louise est d’une extrême urgence, il s’agit de libérer un agent britannique soigné dans un hôpital allemand, qui n’a pas encore parlé mais dont on craint à tout moment qu’il ne craque en raison de ses blessures graves. La jeune femme doit constituer un commando de femmes triées sur le volet afin de mener à bien cette opération extrêmement dangereuse.

Elle et son frère engagent donc Suzy (Liliane), danseuse de cabaret, ex-petite amie d’un officier SS, Jeanne, prostituée n’ayant pas de scrupules à tuer si besoin s’en fait sentir, Gaëlle, chimiste spécialisée en explosifs ; en Normandie, elles seront rejointes par Maria, jeune Juive italienne,  opérateur radio, infirmière dans l’hôpital où est soigné l’homme qu’il faut sauver.

La mission commence bien, mais malheureusement la mécanique se grippe et les choses se compliquent, car le frère de Louise n’a pas dit toute la vérité sur leur opération. Les jeunes femmes se retrouvent donc à Paris, avec un objectif qui ressemble plus à une mission-suicide qu’autre chose.

Il faut éliminer un officier SS qui tente de convaincre Himmler qu’un débarquement se prépare en Normandie ; Himmler ne le croyant pas, Heindrich a décidé de réunir des preuves coûte que coûte.

Nos héroïnes ont très peu de temps devant elles car le SS est aussi déterminé qu’elles, d’autant plus qu’il a déjà beaucoup d’informations sur cette opération « Phoenix ».

Les choses vont s’accéler sur un mode très dramatique lorsque Pierre d’abord et Gaelle ensuite sont arrêtés par les collaborateurs de la Gestapo et conduits rue Lauriston afin d’être « interrogés ».

Pour Louise et les quatre autres le temps presse de plus en plus car à Londres, certains collaborateurs de Buckmaster, leur supérieur, voudraient arrêter l’envoi de l’avion destiné à récupérer les jeunes femmes.

Mais qu’est ce qui a donc poussé les critiques cinématographiques à démolir à ce point le film de Jean-Paul Salomé alors qu’ils s’extasient parfois sur des navets ?

J’ai failli ne pas aller voir ces « Femmes de l’Ombre » parce que ce que j’en avais lu dans les quotidiens belges était une véritable entreprise de démolition en règle.

J’espère un jour pouvoir discuter avec une ou un critique cinématographique afin qu’elle ou il m’ex plique les critères de sélection pour juger si un film est bon ou non.

Mise à part la désagréable impression quej’ai eue à propos du « copier/coller » du scénario par rapport au « Jackdaws » de Ken Follett, « les Femmes de l’Ombre » est un aussi bon film que « Zwartboek » ou « Lust, Caution ».

Evidemment, Salomé n’est pas Paul Verhoeven ni Ang Lee ; apparemment, le snobisme des critiques a des frontières.

Or ce film peut être considéré comme une série B, façon 21ème siècle, et est une réalisation aussi honnête que ce que l’on proposait dans les années 50/60 ; il est vrai qu’alors les spectateurs aimaient à se divertir, non pas à « poser » aux intellectuels blasés.

Les décors et les costumes sont fort bien restitués.

Quant à la distribution, elle n’a guère été épargnée non plus = j’ai lu quelque part que « les actrices ont l’air de se demander ce qu’elles font dans cette histoire » !

Non mais j’hallucine !

18832542_w434_h_q80Elles sont tout simplement formidables. De la superbe Sophie Marceau à Julie Depardieu, en passant par Marie Gillain, Deborah François et Maya Sansa, elles sont toutes à la hauteur de leur rôle.

Sophie Marceau met tout son talent en Louise, chef de groupe qui se doit d’être la plus forte et la plus dure parfois aussi, lorsque les circonstances l’exigent. Elle y est non seulement épatante, mais très élégante également.

Julie Depardieu en Jeanne, ancienne prostituée au franc-parler ajoute une légère touche d’humour avec sa gouaille derrière laquelle se cache un vrai courage ; Marie Gillain est Suzy, la plus fragile, la plus effrayée, la plus émouvante. Tout aussi touchante est Deborah François en Gaelle; quant à Maya Sansa en Maria, elle joue le rôle avec sérieux et énergie.

Julien Boisselier interprète Pierre, le frère de Louise, chef d’une opération prêt à sacrifier son équipe et lui-même si le besoin s’en fait sentir.

Allez donc voir « Les Femmes de l’Ombre », ne tenez aucun compte de ce que les critiques en disent, vous ne le regretterez à aucun moment car il s’agit d’un bon film d’aventures, aussi passionnant qu’un thriller, comme on en faisait « avant » (et non,  quoiqu'on en pense, je ne suis pas si vieille que ça !), avant que l’on ne se pose toutes sortes de questions plus idiotes les unes que les autres et que l’on oublie de se divertir tout simplement.

Et puis, c’est comme je l’ai déjà dit : c’est aussi un travail de mémoire vis-à-vis de celles et ceux grâce à qui nous vivons libres.

18906690_w434_h_q80

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 243
Archives
Derniers commentaires
Publicité