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mon bonheur est dans la ville
22 juillet 2009

LA DAME A LA LICORNE, de Tracy Chevalier

516WJKPDY9LNicolas des Innocents est un peintre parisien, spécialiste des miniatures de portraits, jeune homme arrogant voire prétentieux, séducteur peu scrupuleux vis à vis de ses conquêtes, qui se voit confié une œuvre par Jean Le Viste, un homme influent qui a la faveur du roi Charles VII, même si la cour se moque de lui dans son dos.

Le travail en question devait être une apologie des faits de guerre à la bataille de Nancy où ni Le Viste ni le roi ne furent présents.

Les peintures deviendront des tapisseries destinées à orner la pièce principale de leur demeure et c’est l’épouse de Le Viste, la mélancolique Geneviève de Nanterre qui fera en sorte que le sujet devienne nettement plus agréable aux yeux d’une femme et de ses filles lorsqu’elles dîneront en compagnie des invités de son époux.

Ce travail commandité sera pour Nicolas l’occasion de séduire la jeune Claude Le Viste, quatorze ans, prête tomber amoureuse même d’un simple artiste, surtout un artiste aussi sûr de lui que Nicolas, mais leur passion est impossible ce dont ils sont bien conscients dès le départ.

Nicolas se rendra à Bruxelles auprès de Georges de la Chapelle, l’un des meilleurs lissiers de son temps qui ne voit cependant pas débarquer d’un bon œil ce jeune coq prêt à séduire toutes les femmes de sa maisonnée.

Pourtant la collaboration de tous ces personnages mènera à l’un des plus beaux chefs d’œuvre de la tapisserie moyenâgeuse que l’on connaît.

Tout comme dans « Girl with the pearl earring », Tracy Chevalier fait parler ses protagonistes, chacun d’entre eux à tour de rôle expliquant son implication dans l’histoire. Le style est simple, mais la description des lieux et ambiances est très jolie ; par ailleurs Tracy Chevalier est passionnée d’art et d’histoire et s’est une fois encore documentée très sérieusement afin d’offrir un récit aussi intéressant que divertissant. Les positions sociales y sont subtilement abordées, de même que les tourments amoureux confrontés au devoir et à la loyauté familiale.

Sans jeu de mots facile, l’auteure a brodé une histoire inventée de toutes pièces autour des superbes tapisseries « La Dame à la Licorne » qui se trouvent au musée national du Moyen-Âge (anciennement le Musée de l’Abbaye de Cluny). De l’origine de l’œuvre on ne sait pas grand’chose sauf qu’elle fut effectivement commanditée par Jean Le Viste, personnage influent à la cour du roi Charles VII. C’est la seule partie exacte du roman.

Rappelons que les tapisseries de Cluny furent découvertes au château de Boussac au 19ème siècle par Prosper Mérimée, à l’époque inspecteur des monuments français. Elles étaient dans un état lamentable, certaines parties ayant été rongées par des rats, d’autres carrément découpées par les habitants des villages environnant qui s’en servaient comme nappes ou rideaux.

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