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mon bonheur est dans la ville
14 juillet 2009

LA SAISON DES ENDYMIONS

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Aussi connus sous le nom de « jacinthe des bois », « jacinthe sauvage », « scille penchée », « muguet penché »  et, celle-ci étant mon appellation préférée :  « bluebell » que j'ai déjà eu le bonheur de peindre.

 

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Il y a à deux pas de Bruxelles-Ville (en voiture), un joli bois situé dans le Brabant Flamand nommé HALLERBOS, c’est-à-dire LE BOIS DE HAL, très simplement parce qu’il se situe sur cette commune.

Il faisait partie de la Forêt de Soignes, dont il n’est d’ailleurs toujours pas très éloigné.

Il est un lieu de promenade, voire de randonnée, très prisé tant par les familles que par les  sportifs.

Le plus joli moment pour s’y promener est de mi-avril à début mai lorsque les jacinthes des bois, aussi nommées jacinthes sauvages, sont en pleine floraison.

A perte de vue s’étend une véritable mer d’un joli bleu outremer, nuancé selon les endroits baignés par le soleil ou ceux situés plus à l’ombre.

24713188_pA côté des endymions fleurissent des anémones sauvages, elles aussi protégées sévèrement. Il est strictement interdit de déplanter les bulbes des uns et des autres faute d’être taxé d’une grosse amende, et ce n’est que justice car il n’y a aucune raison de les enlever à leur habitat naturel.

C’est un lieu de balade où règne une paix infinie, on s’y sent proche du ciel dont le sous-bois a la couleur.

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Ce que je ne puis partager, c’est la senteur merveilleuse qui accompagne le randonneur, littéralement enivré  du parfum des jacinthes. Je ne me lasse jamais de m’y promener.

Cette fois j’ai pris quelques photos que je prends grand plaisir à mettre sur mon blog, mais je ne suis pas la seule à avoir photographié les endymions ; on trouve sur le net une infinité de photos prises par les promeneurs.

Les jacinthes sauvages ne sont pas les seuls centres d’intérêt du bois de Hal, ou Hallerbos, qui avec ses 520 ha, est l’un des plus importants du Brabant Flamand. Il est composé de cinq ravins où chantonnent des sources.

Les espèces sylvestres sont aussi fort intéressants = chênes, hêtres, frênes, et surtout le chêne rouge d’Amérique, ainsi que le noisetier noir, et quelques autres. Une promenade avec guide est d’ailleurs possible sur réservation pour les amateurs ayant envie de découvrir les arbres. Le bois borde une sapinière et on y trouve une sablonnière également.

Qui dit arbres, dit oiseaux bien sûr. Les ornithologues trouvent aussi leur bonheur dans le bois de Hal, les promeneurs sont généralement accompagnés de jolies strilles et chants très gais.

De même que les amateurs de simples et autres herbes sauvages y trouveront aussi leur bonheur.

Un peu d'histoire

L’histoire du Hallerbos/Bois de Hal remonte à l’an 686, époque où Ste Waltrude offrit les lieux au châpitre de Mons avant d’entrer à l’abbaye de cette ville dont elle deviendra la patronne sous le nom de Sainte Waudru. Waltrude entra dans les ordres après que son époux, le comte de Hainaut, se soit retiré dans un monastère.

Le bois étant un peu trop éloigné de la province pour être géré facilement, le Hainaut en laissa la gérance à Bruxelles qui en reçut un tiers des dividendes. De part divers héritages les comtes de Hainaut, ducs de Bourgogne et la famille de Habsbourg se partagèrent les autres revenus.

Au 17ème siècle, le roi d’Espagne Philippe IV offrit la ville de Halle et son bois au duc d’Arenberg en garantie pour un prêt que ledit duc lui avait octroyé ; lorsque le roi ne put faire face au remboursement de la dette, le duc d’Arenberg devint le propriétaire des deux-tiers du bois et le châpitre de Ste Waltrude en conservait le dernier tiers.

Le bois ayant encore à l’époque une imposante surface, des querelles de voisinage incessantes firent que le duc décida de mesurer exactement le terrain et des poteaux délimitant les limites du bois furent installés, comportant d’un côté les initiales SW (pour Ste Waudru) et AR pour Arenberg.

A la révolution française, la superficie du bois s’était réduite ; par ailleurs, les révolutionnaires fermèrent le châpitre de Ste Waltrude/Waudru et le duc d’Arenberg devint seul propriétaire du bois de Hal/Hallerbos.

Au 19ème siècle, le bois  se retrécira encore sous le développement de l’agriculture et lors de la première guerre mondiale, les Allemands le décimèrent de ses plus grands arbres.

En 1930, le bois devint la propriété de l’état belge ; actuellement il appartient à la communauté flamande.

24713128_pA propos des jacinthes ou endymions

Jolie plante vivace au bulbe de la taille d’une noisette ; elle mesure de 20 à 40 cm, ses feuilles sont d’abord redressées, ensuite elles se recourbent pour laisser la place aux fleurs.

Elle se plaît dans les sous-bois de hêtraies ou à l’ombre des haies, elle aime les sols acides ou légèrement sablonneux.

Ses jolies clochettes bleu-mauve sont regroupées sur une grappe.

Elle est particulièrement protégée dans certaines régions de France comme le Limousin, le Centre ou le Lot-Garonne.

Elle est également très courante dans certaines régions du Royaume-Uni où elle fait également partie des espèces protégées.

Un propriétaire qui en possède sur son terrain ne peut en aucun cas les déterrer pour en faire commerce.

Dans l’East Anglia, le domaine de Thursford est une réserve d’endymions qui fut sujette à un acte de vandalisme dans les années 1990.

On en trouve en Espagne, sous l’appellation « originale » de hyacinthus hispanica et en Italie sous le nom de h. italica, comme on s’en doutait un peu.

En Ecosse, où une « bluebell » est l’emblème du pays, il ne s’agit guère de la même espèce de petite hyacinthe, mais d’une autre très jolie fleur bleur connue sous le nom de  « Harebell » ou campanule.

Les légendes de Hyacinthus & Endymion dans la mythologie grecque

Le prince de Macédoine, Hyacinth ou Hyacinthus, était un très bel éphèbe aimé du dieu Apollon ; ils aimaient à s’amuser au lancer du disque ensemble mais Apollon, voulant épater son petit chéri, lança le disque de toutes ses forces. Hyacinth, lui aussi désireux d’épater son amoureux, courut aussi vite que possible pour attraper le disque qui le frappa au moment où il  tenta de l’attraper.

Une autre légende raconte que Hyacinth faisait l’objet d’une querelle entre Zéphyr et Apollon ; Zéphyr, jaloux de la préférence à Apollon, c’est lui qui détourna le disque qui blessa et tua le jeune homme.

Apollon refusa que son amoureux partît pour le domaine d’Hadès et transforma Hyacinth en fleur à partir du sang versé par le jeune homme.

Selon le poète Ovide, les larmes du dieu marquèrent les pétales des fleurs.

280px_Altar_Selene_Louvre_Ma508Concernant Endymion, on ne sait pas vraiment s’il était un berger, un chasseur ou le roi d’Elide ; il était l’amant de Séléné, déesse de la lune. Mais on lui donne aussi Artémis comme maîtresse, il est vrai qu’elle et Séléné sont souvent confondues.

D’autres légendes le disent fils de Zeus, ce qui n’aurait rien de surprenant vu la propension de Zeus à ne pas pouvoir compter ses enfants illégitimes.

En tout cas, en tant qu’amant de Séléné, Endymion et la déesse auraient eu 50 filles, les fameux 50 mois lunaires entre les jeux olympiques ; grâce à Séléné, il conserva sa beauté légendaire dans un sommeil éternel dans une grotte en Carie.

Mais il y a d’autres sources qui racontent qu’à sa mort, Zeus fit monter Endymion sur l’Olympe où le coquin s’éprit de la femme du roi des dieux ; du coup, celui-ci piqua une grosse crise de jalousie (alors qu’il trompait sa femme sans arrêt) et le précipita dans le royaume d’Hadès.

Le mythe d’Endymion a fortement inspiré les poètes romantiques, comme Keats par exemple, mais par contre je n’ai trouvé nulle part de relation avec la fleur …

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