CANICULE 9, de Margarete Jennes

Au théâtre de la Montagne Magique

Avant-dernier épisode d’une histoire d’une maison qui aurait bien aimé passer l’été en paix

Avec la participation amicale, bien qu’involontaire d’Alfred Hitchcock et Stephen King

La « canicule » n’est pas exactement ce qui nous écrase en ce moment, en un printemps pascal digne des congés de noël. Heureusement, la chaleur du rire unit les spectateurs de cette histoire théâtrale en multiples épisodes touchant à leur fin.
Hélas  pour nous ! mais pas pour la dramaturge qui sait qu’elle va devoir « faire une fin », qui sera probablement très déjantée.
Oui encore plus que la pièce ne le fut jusqu’à présent. Croyez-moi, il faut s’accrocher…

Dans un accès de colère digne de ses ancêtres transylvaniens, la Hongroise psychopathe répond à un mot reçu d’Othello, dit Lolo, le chien qui aime sa mignonne petite maîtresse faisant partie de cet autocar qui semble avoir des tendances à la Christine de Stephen King = il se verrait bien conduit par un des « nains », mais puisque la clé de contact est sur le tableau de bord, pourquoi ne se déciderait-il pas à s’en aller ? après tout, ils se sont tous embarqués dans cette baraque croulante, brinquebalante, plus personne ne pense à lui, c’est d’un vexant – dommage que les racines du vieux cerisier lui barre un peu le passage … quoique ….

Thierry dit « Ptitsboulots » essaie d’aider Léon le neveu à réviser pour l’examen de passage, mais cette histoire d’éruption volcanique à Pompéi et Herculanum, c’est d’un ennui … A propos comment va la jolie autostoppeuse, mordue par Fidel, le yorkshire enragé avant qu’il ne se découvre amoureux d’Abélard le chat mystique … ? elle va bien, ils la gardent en observation car vu l’état dégoûtant de Fidel au moment où il la mordit, les médecins craignent l’infection.
Tu penses = si elle revenait et mourait là dans la maison, personne ne sait d’où elle vient, il faudrait certainement l’enterrer dans les soubassements ou le jardin de la maison, mais avant cela, il faudrait la couper en morceaux car il n’y a pas beaucoup de place dans les caves…
Bon, c’est pas tout ça = mais en quelle année l’éruption du Vésuve ?

Othello, dit Lolo, a écrit une lettre à la Hongroise, disant qu’il en avait assez de ses revirements sur l’autoroute, qui l’obligent à changer sans arrêt de direction, alors qu’il tient absolument à retrouver sa mignonne maîtresse. La réponse de la chauffeuse du car ne se fait pas attendre = sait-il seulement ce chien poseur que dans son pays il existe une recette du chien bouilli, avec des oignons et du paprika, qui sauva la vie à ses ancêtres assiégés ?

Pendant ce temps, non loin du parc Josaphat à Bruxelles,  face à la maison – qui soupire un peu, elle voudrait tant avoir la paix – les pigeons s’assemblent, roucoucou – ils prennent des nouvelles les uns des autres, attendent du renfort car bientôt cette maison et tous ses habitants vont être attaqués !

Raconter le déjanté est une gageure, bien que j’aie relevé le défi de raconter tous les épisodes de « Canicule » auxquels j’assiste désormais sans plus en manquer un.
Seulement Margarete Jennes a une imagination tellement débordante, adorant se moquer gentiment des délires de certains auteurs du néo-roman, pasticher Hitchcock ou Stephen King, que je ne sais pas toujours par quel bout commencer – par le début tout simplement ?
pas nécessairement et pas non plus important, le but étant de s’amuser.

Inutile de dire que tous les spectateurs piaffent d’impatience afin de savoir comment tout cela finira = l’autocar décidera-t-il que cette maison finira en apocalypse ? ou le jeune « viking », premier de classe ayant trouvé un joint dans la poche de Thierry « Ptitsboulots »,  boutera-t-il le feu à la bicoque desséchée en jouant avec des allumettes dans le vieux grenier ?

Encore deux mois d’un suspense insoutenable.

Cette fois encore la lecture-spectacle fut interprétée par des comédiens confirmés et les apprentis-comédiens s’amusant tous beaucoup.

Comments

[Le Baudet]

... ... ... Ce suspense est insoutenable !! :OE(