OEDIPE A LA FERME, de Claude Semal & Yvan Fox
D’après Sophocle adapté par Claude Semal
Reprise d’un spectacle créé en mars au Théâtre de la place des Martyrs à Bruxelles
Mise en scène Diane Broman
(photos trouvées sur le site du TTO)
Dans un décor de bottes de paille, de petits temples en bois qui sont aussi une boîte de prestidigitateur, avec des outils de la ferme, des poules-marionnettes ou des marionnettes-poules, c’est selon, avec des poireaux, un oignon, des oeufs (forcément !) et une vraie poule toute calme, se demandant ce qu’elle faisait là avec ces deux gugusses face à une autre bande de gugusses hilares…. Sans oublier les caryatides « Manneken Pis »…
Comme l’a dit très justement Claude Semal, Sophocle quel mec ! ça fait 3000 ans qu’il a écrit cette histoire et on en parle toujours.
Et comment en parler bien de cette adaptation plus que braque et déjantée ?
Tentative =
En Grèce, pays des trous monétaires, du sirtaki, de l’ouzo, du retzina, Grèce berceau de la démocratie … la démo quoi ?
Bon passons, on va pas y passer la journée.
A Thèbes le roi Laios et la reine Jocaste n’ont pas encore d’enfants parce que le roi tue tous les œufs de sa poule en les jetant du haut de la falaise, vu qu’un oracle lui a prédit que le fils tuerait le père pour épouser la mère – plus tard Sigmund Freud en fera un complexe, en attendant, je retourne à ma chronique.
A Corinthe le roi et le reine se désespèrent de ne pas avoir d’enfant…
Jocaste est parvenue à mettre un œuf au monde, Laios le fait mettre dans une bouteille et à la mer ; l’œuf est recueilli par le roi et la reine de Corinthe. Ils le nomment Œdipe.
Qui grandit et le voilà qui part en promenade, tuer des ennemis de son papa et de sa maman.
En route, il croise Laios et ses hommes de main, à la recherche de jeunes et appétissants bergers – il veut violer le petit Œdipe qui le tue – certains poireaux sont exterminés dans la foulée, mais 2 s’échappent. (notamment Hercule Poireau …)
On raconte la prophétie à Œdipe, mais lui il pense que ce sont les roi et reine de Corinthe ses parents, donc il part vers Thèbes où la reine Jocaste désormais veuve tombe raide amoureuse de lui ! Il tue le sphinx et le voilà roi de Thèbes.
15 années passent, ils ont même des enfants mais la peste décime la ville. On pose des questions à Tiresias et un des poireaux vend la mèche = Œdipe a tué le roi Laios – il a donc épousé sa mère !!!!
Jocaste se pend et Œdipe se crève les yeux (pas en vrai, c’est du théâtre quand même !) - pour bien montrer qu'il est aveugle = les lumières s'éteignent et nous sommes tous dans le noir.
Tout cela est interprété avec force jeux de mots, parfois graveleux mais on n’est pas là pour faire dans la dentelle !
Les 2 interprètes se démènent à qui mieux mieux, pleins d’enthousiasme et de drôlerie, Ivan Fox avec un adorable accent espagnol (il est Catalan) et Claude Semal avec des accents bruxellois et parfois wallon.
Mes zygomatiques n’en sont toujours pas remis.