INCEPTION, de Christopher Nolan
Titre français en Europe = identique à l’anglais
Titre français au Québec = Origine
Dominic (Dom) Cobb est un voleur, mais pas n’importe quel voleur = il s’introduit dans les cerveaux de personnes endormies pour leur voler des secrets d’affaires. Il est le meilleur dans sa spécialité, entouré d’une équipe qui fonctionne bien. Jusqu’au jour où quelque chose ne fonctionne pas aussi bien que cela et qu’ils sont « grillés » auprès de la multinationale pour laquelle ils travaillent.
Apparemment une information incomplète a permis à leur « cible », un certain Saito, de faire échouer leur mission. Il leur en propose une autre, par contre, nettement plus difficile = implanter une idée, au lieu de la voler, dans le cerveau de l’héritier d’un homme d’affaires mourant.
Dom Cobb voit là l’occasion de se réhabiliter à ses propres yeux, car son travail lui a coûté sa femme et sa famille, et il est persona non grata aux U.S.A. La mission de Saito est donc acceptée, il faut à présent recruter une nouvelle équipe.
Thriller de sci-fi et d’action, il est évident que l’on marche dans le sujet durant le film même si parfois on se demande où cela mène, si les protagonistes sont dans la réalité ou le rêve « éveillé ». Même si je me suis divertie, je reste un peu sur ma faim et j’ai de toute façon trouvé le film beaucoup trop long. Bien sûr, il faut un suspense, mais franchement on pouvait en supprimer une demi-heure que cela n’aurait pas changé grand-chose à l’histoire.
Qui est bien imaginée, il faut le reconnaître = pénétrer dans le subconscient des gens afin de leur soutirer des secrets ou, comme ici, tenter d’implanter une idée, c’est intéressant. (Cela m’a fait d’ailleurs un peu penser à « Total Recall » avec Schwarzie). Jouer avec les souvenirs des êtres humains est un sujet vieux comme le monde dans les livres comme au cinéma.
Ceci dit, il ne faut pas nécessairement que la science-fiction s’en mêle pour pénétrer dans le cerveau des gens ; il existe des personnes qui sont tellement curieuses dans la vie et qui ont le don de subtilement vous tirer les vers du nez sans que vous ne vous en rendiez compte ; cela s’appelle un psychiatre, mais ils n’ont pas le privilège de ce genre de chose, d'autres personnes aiment aussi à se mêler des vies des autres.
Leonardo DiCaprio est très bon en homme désespéré, tant par la disparition de sa femme que par le fait de ne plus pouvoir être auprès de ses enfants ; ce dernier baroud est un dernier acte désespéré pour les retrouver. Son épouse est jouée par une émouvante Marion Cotillard, mais qui semble plutôt faire de la figuration intelligente.
L’équipe sympathique dont s’entoure Cobb/DiCaprio est composée de = Joseph Grodon-Levitt (Arthur, chargé des recherches sur les « cibles ») – Dileep Rad (Yusuf, le pharmacien) – Tom Hardy (alias le faussaire, celui qui doit se faire passer pour la « cible » dans certaines circonstances) – Ellen Page (Ariadne, l’architecte, une étudiante chargée de créer des labyrinthes de rêves - inutile de dire que la référence à « Ariane » l’héroïne mythologique qui aide Thésée à échapper au labyrinthe du Minotaure est évidente ; la ficelle est assez grosse !). L’équipe de spécialistes est renforcée par « Le Touriste », interprété par Ken Watanabee, l’homme d’affaires qui charge le groupe de sa nouvelle mission et possède la clé pour aider Dom Cobb.
Reste encore « La Cible », l’héritier d’un empire industriel, interprété par le séduisant Cillian Murphy ; son père mourant est joué par Peter Postleswaithe et son parrain par Tom Berenger, que je n’avais plus vu sur les écrans depuis bien longtemps.
Michael Caine interprète le rôle court et sympathique de l’ancien professeur de Dom Cobb, également son beau-père, et qui lui recommande la jeune Ariadne. Il est également le tuteur des enfants et plein de sympathie pour leur père.
Christopher Nolan (« Dark Knight ») explique avoir eu ce sujet en tête depuis l’âge de 16 ans ; fasciné par le monde des ordinateurs et de toutes les technologies actuelles, il tient à mettre en évidence les abus possibles lorsqu’entre de mauvaises mains – ou plutôt cerveaux démoniaques assoiffés de puissance. Rien de neuf ici non plus.
Je suis toutefois contente que Nolan n’en ait pas fait un film d’horreur comme en était sa première idée. Toutefois, bien que ne les ayant pas vus, je trouve que « Inception » a l’air de loucher un peu du côté des « Matrix ».
La mémoire et le sommeil avaient déjà influencés Chris Nolan pour deux autres films = « Insomnia » et « Memento ».
Un professeur chargé de l’étude des rêves à l’université de Harvard estime que le film de Nolan est précis au niveau de la technologie des rêves, mais que le film malgré tout est assez illogique dans son ensemble – mon opinion aussi.
Ce qu’il faut, selon moi, avec ce type de film, c’est simplement de se laisser aller à regarder, sans chercher à tout comprendre, tout analyser. C’est pour cela que l’on appelle cela de la science-fiction. C’est souvent une erreur de vouloir trop bien analyser une histoire qui n’est faire que pour divertir le public. La fin est paraît-il un point d’interrogation, au spectateur de décider si le rêve est fini et la réalité est bien là.
Un « popcorn movie » pour la période des vacances.