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mon bonheur est dans la ville
29 août 2009

LA SCONOSCIUTA, de Giuseppe Tornatore

14639_thumbUne femme, tourmentée par des cauchemars, débarque quelque part dans une ville du nord de l’Italie ; elle semble avoir un but très précis, elle loue un appartement qui lui permet d’observer l’immeuble d’en face, celui où habite un couple d’orfèvres et leur petite fille.

La femme, Irina, est une jeune Ukrainienne, qui comme beaucoup de ses compatriotes féminines a cru aux mirages des pays occidentaux ; croyant trouver le bonheur et le confort quelque part dans le sud de l’italie, elle s’est retrouvée dans les griffes de Muffa, un abominable souteneur et se retrouve chaque jour aux abords des routes à devoir gagner la pitance de ce monstre.

Arrivée dans le nord, elle se trouve un emploi de femme de ménage dans l’immeuble des orfèvres, liant connaissance avec leur bonne ; profitant de cette amitié, elle lui emprunte les clés pour en faire un double, elle provoquera même un accident dans les escaliers qu’elle nettoie afin d’obtenir le poste de la brave femme, désormais invalide.

Que cherche donc cette jeune femme ? à se rapprocher de la petite fille des orfèvres apparemment, une petite fille qui n’a pas vraiment envie de se laisser apprivoiser, mais qui est bien seule entre une mère travaillant à domicile et un père pratiquement toujours occupé.

Irina se rend indispensable, elle parvient même à nettoyer leur maison de campagne et lorsque la mère de Tea souhaite prendre quelques jours de repos, Irina n’est que trop contente de pouvoir rester seule avec l’enfant.

Pendant ce temps, l’appartement qu’elle occupait a été vandalisé mais d’une manière invraisemblable, même les toilettes sont éventrées. Et qui est cet homme chauve qui rode de plus en plus souvent autour des lieux qu’elle fréquente avec la petite fille ?

Des cauchemars d’Irina il apparaît bien vite que cet homme est le souteneur qu’elle pensait avoir tué. Il la menace, la terrorise, parle de s’en prendre à la petite fille.

Il lui réclame l’argent qu’elle a pris en partant, et peu à peu se dévoile le sordide passé de la malheureuse Irina ayant espéré y échapper. Lorsque la mère de Tea est retrouvée morte dans la voiture accidentée, Irina ne peut plus cacher qui elle est, ce qu’elle est venu faire.

« La Sconosciuta » est un film qu’il faut voir pour ce qu’il dénonce : trafic de femmes, trafic de bébés, miroir aux alouettes de l’Europe occidentale aux yeux des femmes de l’Europe de l’est. On ne dénoncera jamais suffisamment le trafic d’êtres humains, on ne dénoncera jamais assez les drames de l’immigration et de la prostitution.

Toutefois, pendant près de trois quarts d’heure on se demande vraiment où va cette histoire, les flash-backs devenant de plus en plus sordides au fil de l’histoire, on commence à en avoir une petite idée.

Ensuite, en voyant la petite Tea on commence à comprendre ce que cherche Irina, qui n’a pas énormément de scrupules lorsqu’il s’agit d’arriver à ses fins.

Cependant peu à peu, les premiers ¾ d’heure passés on commence à se prendre au jeu, le rythme s’emballe, devient de plus en plus sadique aussi, lorsqu’elle réalise que son passé est en train de la rattraper.

Il y a aussi une anomalie flagrante dans cette histoire : comment un être humain peut-il survivre à des coups d’une énorme paire de ciseaux ?  Personne ne pourrait vivre après avoir été frappé à plusieurs reprises par des ciseaux de tailleur !

En Italie, le film a remporté pas moins de cinq « David di Donatello », l’équivalent des césars et des oscars, à savoir meilleur film, meilleure actrice, ainsi que meilleur metteur en scène, meilleure photographie et meilleure musique (celle-ci est d’Ennio Morricone)

Par ailleurs, « La Sconosciuta » participe aux oscars en qualité de film étranger.

L’interprétation sauve ce thriller, que l’on pourrait presque comparer à une production made in USA.

Kseniya Rappoport, actrice d’origine russe, est l’émouvante Irina, dont on ne sait pas si elle cherche à kidnapper la petite Tea. Son souteneur, l’odieux Muffa, est interprété par un méconnaissable  Michele Placido, l’homme de « La Piovra » ; crâne rasé, ayant engraissé, se baladant la plupart du temps pratiquement nu (et croyez-moi, il y a de quoi dégoûter les estomacs les mieux accrochés), il est réellement effrayant.

La petite Tea est interprétée par une mignonne actrice italienne, craquante à souhait et très naturelle, la jeune Clara Dossena.

Claudia Gerini est Valeria Adacher, la maman et son mari est joué par Pierfrancesco Favino.

On retrouve aussi, dans un rôle bref, l’actrice espagnole Angela Molina.

Je ne veux pas me faire, une fois encore, l’avocate du diable et décrier le film, car il vaut la peine d’être vu, l’histoire d’Irina est tour à tour émouvante et pathétique, sordide et misérable, lorsqu’elle la dévoile à la police.

Le scénario tient en haleine, à part les trois premiers quarts d’heure, qui sont autant de temps morts, l’histoire décolle à grande vitesse et tient en haleine jusqu’à l’image paisible de la fin.

C’est seulement que moi j’ai beaucoup de difficultés à encaisser ce type de claque, car croyez-moi on en prend plein la figure.

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