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mon bonheur est dans la ville
2 août 2009

ALL THE COLOURS OF DARKNESS, de Peter Robinson

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L’affaire se présentait simplement au début : en jouant dans les bois, des enfants ont découvert un homme pendu. L’inspecteur-détective Annie Cabot et la détective-sergent Winsome Jackman sont arrivées sur les lieux, ont appelé l’équipe scientifique. C’est l’un des membres de l’équipe scientifique qui a reconnu l’homme : il s’agit de Mark, décorateur de la troupe d’amateurs d’Eastvale, l’enquête peut donc commencer par là.

Les membres de la troupe préparant le décor confirment l’absence dudit Mark ; le directeur artistique accepte de reconnaître le corps, mais une chose semble certaine, Mark Hardcastle n’avait aucune raison de se suicider, depuis quelques mois il était heureux dans sa nouvelle relation homosexuelle. De plus, il avait un projet professionnel important pour toute la troupe et qui lui permettrait de devenir directeur artistique.

Alors, suicide ou crime homophobe ? L’homme avait bu plus que de raison, l’autopsie le confirme ; de plus il y avait beaucoup de sang sur ses vêtements, ce qui est rare dans un cas de suicide.

Nos enquêteurs s’en vont annoncer la mauvaise nouvelle au compagnon d’Hardcastle, mais une désagréable surprise attend les enquêteurs. Laurence Silbert est retrouvé battu à mort. Et avec une batte de cricket selon l’équipe scientifique.

Pour « la » superintendant Catherine Gervaise il est temps de rappeler Alan Banks qui profite de son week end à Londres dans les bras de sa nouvelle amie. Bien que Cabot et Jackman soient très capables, suicide et meurtre d’un couple homosexuel demande la présence d’un supérieur.

Inutile de dire que l’inspecteur en chef râle sec d’être rappelé dans le Yorkshire et son amie n’est pas exactement ravie non plus.

Banks prend donc la direction des opérations qui mènent à bien peu de piste, sauf celle d’un collègue d’Hardcastle dans la troupe de théâtre amateur. Ce prof de secondaire est réellement attiré par le monde du théâtre et espère aussi devenir directeur-metteur en scène si le projet abouti de créer une troupe officielle.

Pour l’inspecteur en chef, il y a peut-être matière à creuser : et si, comme dans « Othello », le prof avait pourri l’esprit de Mark à l’égard de son compagnon, au point qu’il perde le contrôle de la situation et que dans une crise de rage ait tué son ami ? Cette théorie est regardée avec un certain scepticisme. Et puis, surprise : Silbert, le compagnon d’Hardcastle, serait un espion à la retraite.

C’est alors que la superintendant réunit son équipe et leur dit que c’est terminé : l’affaire est close, il s’agit tout simplement d’une dispute d’amoureux ayant mal tourné, ayant abouti à un meurtre suivi du suicide du meurtrier rongé de remords.

Alan Banks, c’est connu, c’est le gars qui fait exactement le contraire de ce que ses supérieurs lui disent ; en conséquence, lorsque  la  superintendant Gervaise lui dit que l’affaire est close et qu’il est prié de laisser tomber, de reprendre quelques jours de congé en compensation de son week-end manqué, il est évident qu’il n’entre pas dans les intentions de l’inspecteur en chef de ne plus s’occuper de l’affaire. Trop de points restent obscurs.

Il ne réalise pas encore à cet instant qu’il va non seulement mettre sa vie en danger, mais aussi involontairement menacer celle de sa nouvelle petite amie. Par ailleurs, Sophia – comme auparavant Sandra, l’ex-épouse de Banks – va réaliser que sortir avec un inspecteur en chef ne permet pas toujours d’avoir une vie de couple bien réglée et, à cause de l’acharnement de Banks à trouver les coupables dans l’affaire en cours,  leur  relation ne va pas s’en trouver mieux non plus. Quand on vous le disait qu’une vie de flic n’est pas idéale pour le mariage.

Les enquêtes de l’inspecteur en chef Alan Banks sont parmi mes préférées dans le monde des polars – bien sûr, au même titre que celle de John Rebus de Ian Rankin, ou celles du Wallander d’Henning Mankell.

Il faut dire que Banks avec ses goûts musicaux éclectiques, son goût pour la littérature classique et ses enfants avec qui il a de bonnes relations, est bien plaisant à suivre de roman en roman ; il se complique un peu l’existence avec sa vie sentimentale, lui qui dit aspirer à une relation simple. Comme si les relations amoureuses étaient simples, et si on est flic en plus …

« All the Colours of Darkness » est cependant autre chose qu’une simple enquête de procédure policière. On entre ici de plein pied dans le monde des espions, MI5, MI6, SAS, un monde cher à James Bond – pas celui des films, mais celui des romans de Ian Fleming.  Par le biais de l’enquête policière, notre inspecteur et son équipe mettent les pieds là où il aurait mieux valu qu’effectivement ils « laissent tomber ».

Avec son habitude de faire cavalier seul, Alan Banks va se retrouver isolé à un point qu’il n’imaginait même pas qu’il fût possible et la conclusion de cette aventure va lui laisser un goût bien amer dans la bouche.

Bien que généralement je n’accroche pas très fort aux romans d’espionnage, j’avoue avoir été incapable de lâcher le roman, au point que j’en ai annulé tous mes projets de ce samedi, les reportant au lendemain. Je n’aurais pas pu m’intéresser à autre chose tant je souhaitais poursuivre cette lecture passionnante, qui passe d’un rebondissement à l’autre, commençant par une simple enquête de routine pour se poursuivre dans les méandres compliqués de dossiers secrets de l’intelligence service britannique.

En tout cas, cela fait froid dans le dos de réaliser à quel point on peut monter un dossier sur quelqu’un en partant de rien ! On voit cela au cinéma en n’y croyant pas trop, mais sous la plume de Peter Robinson cela prend des accents de vérité.

51KFmd9_2Bw4L__SL500_AA240_On retrouve l’équipe de Banks, composée d’Annie Cabot et Winsome plus le petit dernier, Doug Wilson surnommé « Harry Potter » à cause de ses grandes lunettes rondes et de son air poupin. A part cela il y a  la  superintendant Catherine Gervaise qui sous ses airs aimables cache une volonté bien arrêtée d’arriver rapidement au meilleur échelon de la hiérarchie et dont les humeurs sont assez imprévisibles.

Et Sophia,  l’amie de cœur d’Alan Banks, dont il attend plus de compréhension qu’elle ne se sent peut-être capable de donner. On retrouve également « Dirty Dirk » ex-collègue de Banks, passé au MI6.

L’ensemble est raconté sur un rythme nerveux, ne laissant pas beaucoup de temps au lecteur de se remettre d’un événement avant d’affronter le suivant. Peter Robinson sait comment captiver l’attention et tenir les lecteurs en haleine.

Il semble évident que les esprits des écrivains soient échauffés par la situation actuelle sur les attentats-suicides et autres méthodes peu reluisantes qui constituent le quotidien de notre actualité.

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