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mon bonheur est dans la ville
28 juillet 2009

BECOMING JANE, de Julian Jarrold

14290_thumbElle était plutôt rebelle aux règles de la société de son temps, adorait écrire et rêvait de devenir un écrivain reconnu, afin de vivre de sa plume, indépendante de tous. Elle n’avait qu’un seul défaut : elle avait de l’esprit ! Or dans l’Angleterre du 18ème siècle, une jeune fille n’a qu’un seul choix, surtout lorsqu’elle n’est pas issue d’un riche milieu, c’est faire un bon mariage.

Jane Austen n’a aucune envie de suivre cette voie, elle aimerait choisir elle-même l’élu de son cœur. Fille affectueuse d’un révérend de paroisse dans la campagne anglaise, sœur aimante s’occupant d’un frère handicapé, élevée avec des frères, ce qui lui donne un côté « garçon manqué », s’entendant bien avec sa sœur aînée, promise au prochain vicaire de son père, elle ne manque pas cependant de régulièrement entrer en conflit avec sa mère qui souhaite que ses filles soient honorablement mariées.

Si Cassandra est heureuse à attendre patiemment le retour des colonies de Tom, son fiancé, Jane n’a aucune inclinaison pour le neveu de l’aristocrate locale, la hautaine Lady Gresham qui, faut-il le dire, ne la prise guère ! Le jeune homme cependant a beaucoup d’admiration et d’affection pour Jane, il ne désespère pas de faire battre son cœur un jour.

Jusqu’à ce que surgit le jeune étudiant en droit, Thomas Lefroy, un Irlandais ami d’Henry le frère aîné, sur qui une cousine, comtesse et veuve aisée a quelques vues. Par ailleurs elle a une réelle affection pour Jane, dont elle encourage l’esprit indépendant.

Lefroy est arrogant et prétentieux ; habitué à la vie londonienne, il est de fort méchante humeur d’avoir été envoyé à la campagne par le riche oncle qui l’aide financièrement. Il est donc particulièrement ironique et critique à l’égard de Jane et sa famille, provoquant la jeune femme, ironisant ses lectures, ses écrits. Lui conseillant de lire « Tom Jones » afin de savoir ce que la vie est en réalité.

Bref à force de se chamailler, les deux jeunes gens finissent par ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre, mais que peuvent deux personnes sans le sou, face aux exigences d’une société peu encline à l’indulgence. Seul le révérend Austen comprend sa fille.

Entretemps de bien tristes nouvelles ont frappé la famille, le fiancé de Cassandra étant décédé, voici donc les Austen avec deux filles en âge de se marier sur les bras !

Sans oublier Henry, qui aimerait entrer au service de l’armée, mais cela aussi est trop coûteux pour un révérend de province.

Avec le timide espoir de faire apprécier Jane par son oncle, Lefroy l’emmène à Londres avec Henry et sa nouvelle épouse ; une comtesse ne peut qu’amadouer le vieux grippe-sou, l’un des juges les plus durs de Londres. Hélas une lettre anonyme va mettre fin à cet espoir et Jane voit alors ses rêves d’écrouler. Une tentative  de fugue  est le dernier recours des amoureux, mais que de gens souffriront de cette situation… Jane Austen va se trouver à l’heure des choix.

On pense immédiatement à « Pride & Prejudice » et « Sense & Sensibilty » en voyant « Becoming Jane », film sympathique joliment mis en scène, comme l’un des romans de cette femme hors pair, qui en écrivit d’autres moins célèbres bien que tout aussi excellents.

Tous les éléments des deux romans par lesquels Jane Austen deviendra célèbre se retrouvent dans le film de Julian Jarrold ; c’est une comédie romantique, sans trop de mièvrerie mais qui malheureusement s’essouffle vers la fin.  Malgré cela, c’est réellement un très plaisant film en costumes, bienvenu en cette période de fin d’année où l’on a envie de légèreté.

Il ne faudrait cependant pas s’imaginer que tout n’est que légèreté dans le film, qui résume bien une époque où pour une famille, le mariage était la seule solution pour les filles ; un mariage de préférence avec quelqu’un de riche car comme le répète Mrs. Austen, « l’argent est indispensable alors qu’une inclinaison peut être souhaitable, mais sans plus. »

J’ai été bien agréablement surprise par Anne Hathaway, qui est excellente dans le rôle ; on en oublie presque totalement qu’elle est américaine ; elle a développé un joli accent anglais pour le film, mais sans exagération ce qui est un bon point pour elle ; elle est un peu plus jolie que l’était la vraie Jane Austen ; dans la famille, c’était la sœur aînée, Cassandra qui était la plus jolie, c’est un peu dommage que cet aspect ne soit pas traité dans le film. Cassandra est interprétée avec sensibilité par Anna Maxwell Martin.

C’est James McAvoy qui interprète l’Irlandais Thomas Lefroy, ami d’Henry Austen, qui rendit visite à la famille Austen pendant deux semaines vers la fin de 1795. Jane et lui devinrent de grands amis, discutant littérature, nature, etc. Il n’est pas prouvé qu’il y ait eu une inclination aussi passionnée entre les deux jeunes gens, mais il n’est pas improbable qu’ils aient marivaudé un peu. Ce qui est évident, c’est qu’il deviendra le modèle pour Mr. Darcy de « Pride & Prejudice ».

James McAvoy sera sous peu encore à l’affiche avec un drame romantique « Atonement ».

Le neveu de Lady Gresham est interprété par Laurence Fox, issu d'une dynastie d'acteurs puisqu'il est le fils de James Fox et neveu d’Edward Fox ; il a été vu récemment dans « Elizabeth, the Golden Age ».

C’est Lucy Cohu qui interprète la charmante comtesse de Feuillide. Quant au sympathique frère des filles Austen, Henry, c’est l’acteur Joe Anderson qui l’interprète ; il jouait déjà dans « Copying Beethoven » où il était le neveu du compositeur.

Les aînés dans le film sont interprétés par des grandes pointures du cinéma britannique : James Cromwell est un bien sympathique révérend Austen, Julie Walters est parfaite en épouse et mère inquiète quant à l’avenir de ses filles, Maggie Smith est l’austère et prétentieuse Lady Gresham, quant au rigide juge de la cour suprême, Lord Lefroy, il a les traits du regretté comédien Ian Richardson.

Le film n’a pas fait l’unanimité des critiques, faut il le dire ! Ce n’est pourtant pas un film qui ne plaira qu’aux grands-mères un dimanche après-midi. Ce commentaire est aussi nul que mesquin.

Ce qui est certain, c’est que « Becoming Jane » est surtout pour les amateurs de cette romancière exceptionnelle.

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Commentaires
N
c'est un plaisir de partager de belles lectures - j'ai encore beaucoup de romans de jane austen à découvrir, en ce qui me concerne, car je n'ai lu que "raison & sentiments" et "pride & prejudice"
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N
un film que j'espère un jour trouver car grâce à toi et à d'autres fans lectrices de jane austen je me suis lancée dans l'aventure et oui tu as raison comme tu le dis sur mon blog je passe un bon moment de lecture je suis au début de raisons et sentiments. Merci à toi et aux copinautes de me l'avoir fait connaitre
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