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mon bonheur est dans la ville
21 juillet 2009

PAST REASON HATED, de Peter Robinson

arton1961Eastvale dans le Yorkshire se prepare à fêter Noël. L’ambiance qui règne dans les maisons, les rues, ressemble à une typique carte postale saisonnière. L’inspecteur en chef Banks se prépare, comme beaucoup, à fêter Noël en famille. C’est oublier que le crime frappe toujous et partout, même à Noël !

Le meurtre brutal d’une jeune homosexuelle, comédienne de la troupe d’amateurs de la petite cité anglaise, secoue la période de l’année en principe dédiée à la paix et l’amour universels sur terre pour les hommes et les femmes de bonne volonté ! Banks et son équipe, légèrement transformée par le tranfert du sergent Jim Hatchley à quelques lieues de là et par l’adjonction de la détective Susan Gay, sans oublier le sergent Richmond, vont avoir beaucoup de difficultés à trouver des indices permettant de découvrir le meurtrier de la jeune Caroline Hartley.

Les soupçons se portent non seulement sur sa compagne, mais sur l’ex-époux de cette dernière et la nouvelle compagne très jalouse de l’ex-mari, sans oublier le frère de la morte dont la haine est évidente. Le directeur de la troupe de théâtre amateur n’est pas non plus exclu de la liste des suspects, vu sa réputation de joli cœur.

Seul indice est la photo d’une poétesse avec qui Caroline aurait vécu au cours des années où elle a fuit à Londres. L’autopsie révèle également que Caroline Hartley aurait eu un enfant. Une piste de plus ? Bien vite les enquêteurs vont chercher un peu dans tous les sens, mais la plupart des pistes - notamment celles de Londres - se terminent sur une impasse. L’assassin serait donc bien à chercher dans le présent de la jeune femme. L’enquête va dévoiler de bien sordides petits secrets sous l’habituel verni de respectabilité des petites villes.

En même temps que l’enquête sur le crime se poursuit, la nouvelle recrue a été priée de faire la lumière sur le vandalisme à répétition dont est victime le centre culturel de la ville, le dernier en date ayant été la mise en lambeaux de la pièce que le centre allait produire pour la nouvelle année, le très classique « Twelfth Night » de Shakespeare. Qui peut bien en vouloir à ce point au centre culturel ?

Peter Robinson comme Ruth Rendell, P.D. James, Mankell ou Rankin, est une valeur sûre du polar anglais ; bien que né dans le Yorkshire, l’auteur est désormais naturalisé Canadien et vit à Toronto ; il décrit cependant sa région d’origine avec un plaisir du détail évident qui donne au lecteur une petite envie de voyage. Eastvale sous la neige ressemble vraiment à une carte postale, comme le sont toutes les descriptions de la région de la mer aux vallons et marais du Yorkshire. Ainsi que le fait Ian Rankin avec Edimbourg et l’Ecosse, Robinson fait aimer cette région de l’Angleterre.

Cette cinquième enquête de l’Inspecteur en Chef Alan Banks, bien qu’assez lente dans son mouvement, est passionnante ; on est réellement accroché aux pages du livre jusqu’à la dernière ligne et la découverte du ou des meurtrier(s). « Past Reason Hated » est un habile thriller psychologique, mélangeant non seulement identités sexuelles à assumer dans un monde encore homophobe même si les esprits dits larges prétendent le contraire mais également inceste et familles dysfonctionnelles.

Contrairement à l’inspecteur Rebus ou à Wallander, Banks est un homme que ses assistants apprécient mais trouvent un peu étrange en raison de sa sensibilité et la compassion qu’il témoigne à l’égard de tous, jusqu’à l’empathie qu’il ressent à l’égard des criminels même s’il n’hésitera jamais à mettre le coupable derrière les verrous.

Banks est plutôt heureux en ménage (du moins en apparence), ses relations avec ses enfants au seuil de l’adolescence ne sont pas trop mauvaises, il fume beaucoup, il apprécie un bon verre, mais n’est pas un grand buveur comme ses équivalents cités plus haut. Ses relations avec son supérieur sont agréables, seule la presse ne trouve pas complètement grâce à ses yeux, sentiment qu’il partage d’ailleurs avec Rebus et Wallander pour ne citer que ceux-là.

Comme Morse, le détective de Colin Dexter, l’inspecteur en chef de la police d’Eastvale apprécie la musique classique, mais pas seulement la musique classique, ses goûts sont plus éclectiques que ceux de Morse et bien souvent, il casse les oreilles de son épouse par d’autres expériences musicales. Bref j’ai un certain « faible » pour Banks (comme beaucoup de femmes qui l’approchent d’ailleurs !), en dehors d’Hercule Poirot, il est jusqu’à présent mon détective préféré quoique Wexford de Ruth Rendell soit très appréciable aussi.

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Commentaires
M
J'ai bien aimé cette enquête (et j'ai moi aussi un faible pour Banks) mais Susan paraît cruche dans ce roman !
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