ABIGAIL MAY ALCOTT, la véritable AMY MARCH
portrait de May Alcott par l'artiste rose peckman
Dans « Little Women » nouvelle version qui sort sur les écrans cette semaine, Jo March, dont le portrait est celui semi-autobiographique de la grande Louisa May Alcott – activiste abolitionniste, écrivaine renommée pour ses écrits sur la guerre civile américaine où elle fut une infirmière très appréciée – il y a aussi le portrait de la jeune Amy, la plus jeune des quatre filles du Docteur March, celle qui est férocement jalouse de Jo, dont elle envie le talent et la personnalité et qui n’hésita pas, dans un geste de vengeance, à brûler un manuscrit de sa sœur parce que « comme tu n’aimes pas les robes, ni rien de ce que je pourrais détruire autre que ton manuscrit, pour te blesser j’ai brûlé ce à quoi tu tiens le plus, ton écriture » ! on n’est pas plus charmante.
D’ailleurs le personnage d’Amy dans « les quatre filles » était paraît-il détesté par toutes les lectrices.
Dans l’adaptation du roman par Gerta Gerwig, celle-ci lui fait exprimer un discours des plus féministes pour l’époque – qui reflète d’ailleurs ce que le livre de Louisa May Alcott exprimait « entre les lignes » .
Néanmoins, ce portrait d’Amy dans le roman est basé sur une autre des sœurs de Louisa May Alcott = sa sœur Abigail May Alcott, épouse Nieriker. Une personnalité bien plus sympathique dans la vie réelle, et profondément attachée à sa sœur aînée.
ABIGAIL MAY ALCOTT naquit à Concord, Massachusetts, et décéda à Paris à l’âge de 39 ans, quelques jours après avoir mis au monde sa petite fille, qui fut élevée en grande partie par Louisa May Alcott, jusqu’au décès de celle-ci.
C’est grâce à sa sœur aînée que May (Amy dans le roman) put entreprendre des études artistiques à Paris. Le plus grand plaisir de la jeune Abby, devenant May plus tard, était de dessiner tout ce qu’elle voyait, illustrant également les textes qu’elle découvrait.
May Alcott illustra la toute première édition de « Little Women », mais hélas ses dessins ne reçurent pas un accueil positif – il est vrai qu’à l’époque la jeune femme n’avait pas encore reçu une éducation artistique et les dessins étaient un peu trop « enfantins » par rapport au texte.
une page de "little women" illustrée par la jeune May Alcott
en-dessous une aquarelle par May Alcott représentant
la maison des Alcott à Concord, Massachussets
Elle commença par des études artistiques à Boston, puis en visite à Paris, étudia à l’académie Julian.
Les fleurs étaient l’un de ses sujets préférés. En dehors de Paris, elle fit également des études artistiques à Rome et Londres, tout cela grâce à sa sœur aînée dont la renommée d’écrivaine florissait. May fut surprise de constater qu’en Europe les femmes avaient bien plus d’opportunités dans le domaine des études qu’aux Etats-Unis, néanmoins elles n’étaient pas autorisées à peindre des modèles nus.
panneau floral, peinture à l'huile
il figure dans ce qui fut la chambre de louisa alcott à orchard house
Ses natures mortes et les peintures de fleurs (entre autres) mais aussi ses portraits obtinrent des critiques favorables de la part du célèbre critique artistique John Ruskin.
En 1877 l’un de ses tableaux fut sélectionné pour figurer dans le « Salon » de Paris, en lieu et place de ceux proposés à l'époque par Mary Cassatt.
le tableau de may alcott retenu pour le "salon" de paris
Ses œuvres témoignent d’une ouverture sur le monde ; à Concord Massachusets, elle créa un programme pour le centre d’art de la ville afin de favoriser de jeunes artistes, en même temps que le programme, elle créa les plans pour le studio du centre d’art.
Elle fit la connaissance d'Ernst Nierikerà Londres ; ils se marièrent en 1878 toujours à Londres, la famille ne fut guère enthousiaste, mais c’est – une fois encore – Louisa Alcott qui défendit sa jeune sœur en disant à tous que « May avait 38 ans et était suffisamment mûre désormais pour décider pour elle-même ».
May Alcott figure – peu de pages néanmoins – dans mon livre sur les femmes peintres du 19ème siècle (Thames & Hudson).