GOOD LADY DUCAYNE, de Mary Elizabeth Braddon
La mignonne Bella Rolleston est enchantée : elle vient d’être engagée par la généreuse Lady Ducayne et part en sa compagnie vers l’Italie.
Lady Ducayne est une très très vieille dame, son salaire permet à Bella de laisser tous ses sous à sa chère maman qu’elle est si heureuse de pouvoir enfin aider à son tour, cette maman qui s’est tant sacrifiée pour les nourrir et les loger décemment depuis toujours.
C’est réellement une aubaine cet emploi car Bella, quoique très bien élevée, n’a guère l’éducation d’une gouvernante, ne joue même pas bien du piano faute d’entraînement, ne connaît pas de langue autre que l’anglais, mais brode joliment ce qu’elle a appris de sa chère maman.
Lady Ducayne est très stricte sur la santé de sa jeune dame de compagnie, il y en a déjà deux qui ont laissé leur vie dans l’aventure – cela ne doit plus se reproduire. Elle ne veut plus entendre parler de faiblesses, maux de tête et autres fariboles de ce genre, aussi Bella est-elle ravie d’être en aussi bonne santé. D’autant plus que c’est la seule exigence qu’a la bonne lady à son égard.
En Italie, Bella a rencontré Lotta Stafford, qui a son âge, et qui a un frère aîné qui vient de terminer ses études de médecine. A la lecture des lettres de Bella, qui lui arrivent chaque semaine, sa chère maman commence à trouver que le ton devient quelque peu mélancolique – mais Mrs. Rolleston est persuadée que sa fille souffre seulement de mal du pays. En réalité, Bella semble être la proie de moustiques particulièrement voraces, aux dires du docteur Parravicini, le médecin personnel de Lady Ducayne ; de plus Bella devient la proie de rêves vraiment étranges.
C’est Mr. Stafford qui va découvrir une vérité qui lui dresse les cheveux sur la nuque et il va tout faire pour arracher Bella Rolleston au sort qu’on lui réserve.
Je dois cette lecture à MyLouBook qui a consacré un intéressant billet aux femmes vampires, et a très gentiment communiqué le lien où l’on peut lire la nouvelle de Mary Elizabeth Braddon – et même l’imprimer. Elle existe par ailleurs en livre à grands caractères dans les librairies en ligne. J’ai évidemment été intriguée par ce qu’en disait Lou, et j’y ai consacré ma soirée d’hier.
J’ignore l’âge qu’avait M.E. Braddon lorsqu’elle écrivit cette courte nouvelle, mais mon fils aîné, vers 16 ans, a écrit une parodie de conte avec vampires qui ressemblait furieusement à celui de Ms. Braddon, et je suis certaine que David n’avait pas lu cette nouvelle – malgré le bibliothèque bien fournie de sa maman, mon fils n’aurait certes pas eu l’idée d’aller y farfouiller. (C’est plutôt à présent, 10 ans plus tard, qu’il y jette un coup d’œil !).
Pour en revenir à "Good Lady Ducayne" franchement c’est plus drôle qu’effrayant – je n’y ai pas du tout retrouvé l’ambiance de la dramatique « Ferme Grise », ni même le sympathique « Triomphe d’Eleanor » qui me donnait aussi l’effet d’un conte de fées.
Ici, on dirait « Cendrillon rencontre un vampire », écrit pour la Bibliothèque Rose, car la gentille Bella est d’une naïveté à toute épreuve, ne voit absolument le mal nulle part, même la fin est celle d’un conte de fées.
Il y a longtemps qu’un livre ne m’avait pas – involontairement – fait rire autant.
J’ai cru trembler, j’espérais me faire délicieusement peur (vous savez, comme les enfants qui adorent se faire peur – tout-à-fait mon style), au lieu de ça je n’ai pas arrêté de glousser du début à la fin, me disant que finalement « Pourquoi je ne me lancerais pas dans l’écriture moi aussi ! Rassurez-vous, je vais vous épargner ça ! ».
L’écriture anglaise est jolie, le style honnête, mais c’est tellement vieillot que c’en est comique, même s’il y avait là un bon sujet, matière à réellement flanquer la frousse.
POST SCRIPTUM = est ce qu’on pourrait – pour une fois, une toute petite fois – me recommander une histoire de momies, ça me ferait tellement plaisir – j’en ai tellement marre des vampires – j’ ai des momies dans mes dvd, mais dans mes bouquins je ne possède qu'une copie du "Roman de la Momie" de Théophile Gautier !