THE HOUND OF THE BASKERVILLES, de Terence Fisher
Version des Hammer Studios – en couleurs – 1959
Titre français = Le Chien des Baskerville
Dans le salon-bureau de Holmes & Watson, un certain docteur Mortimer raconte la malédiction des Baskervilles, due à la manière de vivre de Hugo Baskerville, un jouisseur cruel qui poursuivit de ses assiduités la fille de son valet, la malheureuse mourut des mains de Hugo Baskerville qui entendit alors les hurlements du « chien venu de l’enfer » ; à la fin de la lecture, Sherlock Holmes montre un total désintérêt à ce qu’il appelle des « contes à dormir debout » - pour lui, cette malédiction est une invention villageoise mais lui, Holmes, il ne s’intéresse qu’aux faits. Pourquoi Mortimer le consulte-t-il réellement ? Le docteur Mortimer explique alors la mort de son ami, Sir Charles Baskerville, mort d’un arrêt de cœur dans les marais de la propriété, ayant fui après avoir entendu les hurlements de ce qui semble être le « chien de l’enfer », revenu pour assassiner les porteurs du titre de Lord Baskerville.
Le docteur Mortimer demande à Holmes et Watson de veiller sur l’héritier du titre, Sir Henry Baskerville, venu d’Afrique du Sud pour prendre possession de son héritage ; lorsqu’ils arrivent à l’hôtel où est descendu Sir Henry, ils sont assez mal reçu car ce dernier râle d’avoir perdu une chaussure. Après que le malentendu soit résolu, Holmes sauve la vie de Henry Baskerville, car une tarentule se trouvait dans l’autre chaussure (c’est gai, non seulement il n’a plus qu’une godasse, mais en plus elle est pleine d’une abominable bestiole ! beurk).
Sherlock Holmes se dit indisponible pendant quelques jours, mais envoie le dr Watson avec Henry Baskerville et le dr Mortimer – avec comme recommandation très précise de ne pas laisser Sir Henry s’aventurer seul dehors, surtout le soir.
Dans le village, on parle d’un évadé de la prison de Dartmoor, de l’autre côté de la vallée ; l’évadé est un certain Selden, assassin de plusieurs femmes à Londres et probablement un homme ayant perdu la raison. Watson et Baskerville font connaissance du butler, Barrymore et son épouse ; le soir, quelque chose les intrigue tous les deux : des sanglots dans le couloir et une bougie allumée à une fenêtre d’une pièce non utilisée.
L’installation de Henry Baskerville à Baskerville Hall y amène l’évêque Frankland (collectionneur d’insectes rares), mais aussi le fermier voisin, Stapleton et sa fille Cécile, au comportement plutôt étrange.
D’abord elle attire John Watson dans les marais, puis elle se jette au cou d’Henry Baskerville, tout cela en l’espace de quelques minutes ! Pas très « british » tout ça ! il est vrai que la charmante créature est mi-anglaise, mi-espagnole et regrette son pays.
Alors qu’il est invité par les Stapleton à dîner avec eux, de même que Watson – et Holmes, réapparu sans prévenir, Henry Baskerville entend les hurlements du chien et montre un léger problème cardiaque.
C’est aussi au cours d’une nuit que les hurlements du chien retentissent à nouveau et que le lendemain on retrouve le corps du malheureux fugitif, abominablement mutilé ; il portait des vêtements de Sir Henry Baskerville – ce qui prouve que c’est bien à la vie de ce dernier qu’on en a.
Après la version noir&blanc avec Basil Rathbone et Nigel Bruce – que j’ai vraiment beaucoup appréciée – je suis un peu plus mitigée à propos de cette version de la Hammer, que je me réjouissais de découvrir. J’aime bien les films dits d’ « horreur » de la Hammer, d’abord pour leurs couleurs très fortes et puis parce qu’ils me font plus rire que frémir (enfin, ça dépend !).
On retrouve, dans ce film, pas mal d’habitués de la Hammer – ce qui n’a rien de surprenant, puisque le réalisateur Terence Fisher aimait à s’entourer de la même équipe.
Peter Cushing est un Sherlock Holmes valable, mais pas aussi bon que Basil Rathbone à mes yeux, il n'en a pas le flegme ; cependant c’est l’interprétation de Peter Cushing qui, paraît-il, inspirera Jeremy Brett lorsqu’il reprendra le flambeau à la télévision.
Par contre, Andre Morell en Dr Watson fut – pour moi – une réelle déception ; il est falot et même pas drôle, comme Nigel Bruce ou d’autres (je pense à James Mason, par exemple).
Christopher Lee, grand copain de Peter Cushing (ils se sont rencontrés dans les studios de la Hammer et leur amitié perdurera jusqu’au décès de Cushing), interprète Sir Henry Baskerville et j’avoue que je l’ai trouvé un peu raide et compassé dans le rôle, comme s’il n’y croyait pas vraiment.
Miles Malleson est savoureux en évêque maladroit, grand amateur de conversations arrosées d’un verre de sherry (surtout laissez-nous la bouteille mon cher majordome). Dans le rôle du docteur Mortimer, on trouve
Francis De Wolff qui en donne une interprétation très différente du livre, il le montre particulièrement arrogant et antipathique.
John Le Mesurier est Barrymore, son épouse est jouée par Helen Goss.
Les Stapleton, père et fille, sont interprétés respectivement par Ewen Solon et Marla Landi.
David Oxley est Hugo Baskerville, celui par qui le malheur arrive sur toute la famille, un vrai sale type, très bonne interprétation, très mélodramatique !
Quant au chien monstrueux, c’est surtout un grand Danois qui porte un masque le rendant réellement affreux – et ne parlons pas de l’immonde bébête du début ! le seul vrai moment d’horreur pour l’arachnophobe que je suis.
Cette version du « Hound of the Baskervilles » comporte pas mal de différences avec le roman d’origine d’Arthur Conan Doyle – mais cela reste quand même un bon moment de « sherlockmania ».