THE GUN SELLER, d'Hugh Laurie

Titre français  =  Tout est sous contrôle !

Thomas Lang est un ancien soldat des Scots Guards, qui participa avec la guerre en Irlande en compagnie de son meilleur (son seul) ami, David Solomon qui semble être resté au service du British Intelligence Service. Lang, lui, vit au jour le jour, de petits boulots style garde du corps, parfois mercenaire.

Un jour, à Amsterdam, il est approché par un gars qui ne dévoile pas non plus sa réelle identité et qui lui demande de tuer un certain « Woolf » ; seulement voilà, on peut être une sorte de mercenaire et n’avoir pas envie d’assassiner un mec de sang froid. Du coup, Thomas décide de prévenir le dénommé Woolf, et tombe sur sa vie, la splendide Sarah, se parfumant à Nina Ricci et qui ne croit évidemment pas un seul mot de l’histoire concoctée par Lang. Mais pourquoi les gens sont-ils aussi incrédules dites moi ? C’est pas très sympa tout ça. Ce qui va aussi poser problème à notre pseudo-tueur à gages, c’est que les gages il  les a reçus !

La vie de Thomas Lang va devenir terriblement compliquée ; il va rencontrer Alexander Woolf et la belle Sarah, être embauché par lui puisqu’il est un « type bien ». On va lui raconter des histoires d’un nouvel équipement de guerre.

Le pire dans tout cela, c’est qu’il va avoir tout le monde sur la bosse : aussi bien les services secrets anglais, que les Américains, sans oublier des trafiquants d’armes désireux d’acquérir le nouvel équipement à vendre au plus offrant et parmi ces derniers, un mouvement de terroristes.

Une chose est évidente, c’est que Thomas va servir de cible à tout un chacun et ça ne lui plaît vraiment pas.

Inutile de dire que je me suis bien amusée avec ce bouquin, dont le mode d’écriture n’est pas sans rappeler P.G. Wodehouse, ce qui n’a rien de surprenant puisque c’est l’auteur préféré d’Hugh Laurie.

Au début, je ne voyais pas très bien où cela allait m’amener, mais cela m’était totalement égal, tant le ton me plaisait. Il faut, je crois, avoir une certaine expérience des romans d’espionnage pour « entrer » totalement dans l’histoire dès le début ; n’étant pas très fan généralement de ce type de lecture, je me suis cependant accrochée car =

j’adore Hugh Laurie, l’humour noir, anglais et pince-sans-rire, j’ai eu le tout pour le même prix !

Le livre est parsemé de petits clins d’œil, de clichés propres aux romans d’espionnages, d’un tas de petits détails qui lui donne tout son piquant.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, « The Gun Seller » n’a pas été écrit depuis la renommée d’Hugh Laurie en tant que « Dr House », mais il y a une bonne dizaine d’années (entre 1994 et 1996) -  du moins en anglais.

Bien sûr, dès que « House » s’est mis à cartonner sur les écrans télé, qu’ont fait les éditeurs, je vous le demande ?

Evidemment, ils ont rapidement rééditer le roman avec comme pitch publicitaire = « le roman écrit par l’interprète du Docteur House ». Bin voyons !

Par ailleurs, ce n'est que 13 ans après sa sortie et son succès en anglais et en tant que "House", que les éditeurs français daignèrent adapter et publier le roman.

Au moment où Laurie a présenté son manuscrit, il le fit sous un pseudonyme – lorsque le manuscrit fut accepté par les éditeurs, Hugh Laurie accepta – pour des raisons de marketing & publicité – que le roman soit publié sous son patronyme.

N’ayant pas eu le plaisir de découvrir ce roman à sa sortie, j’ai eu le grand plaisir de le trouver dans un colis cadeau envoyé par mon copain du Québec, et quelle chance j’ai eue !

Ce n’est pas qu’un thriller drôle, c’est aussi un thriller cynique, avec un petit côté déjanté, bien dans le ton de cet excellent acteur, qui était déjà fort drôle du temps de « Jeeves » et « Black Adder », sans oublier ses rôles au cinéma (« Peter’s Friends ») – et que tout à coup tout le monde semble découvrir depuis qu’il interprète l’odieux (mais craquant) docteur House.

Pas surprenant que House soit devenu un tel succès, puisque Hugh Laurie y distille exactement le même esprit cynique que dans son roman.

Une adaptation cinématographique était en projet en 2001, mais le projet avorta en raison des attentats du 11 septembre, étant donné que le roman parle de terrorisme.

Une suite au roman est cependant prévue, intitulée « Paper Soldier ».

D’après un journaliste français, le roman d’Hugh Laurie serait très proche des théories de Michel Foucault, exprimée dans son essai « Surveiller et punir ».

Personnellement, si les théories sont similaires, je préfère les lire sous la forme d’un thriller aussi drôle que « The Gun Seller », parce que ce n’est pas que je n’apprécie pas ce philosophe, mais il est un peu hermétique à la lectrice lambda que je suis.

Un bouquin à découvrir, un amusant pastiche des romans d’espionnage de Robert Ludlum, ainsi que des James Bond (oui oui, il y a aussi des jolies filles ici, mais pas autant que chez Bond). Mais particulièrement destiné aux amateurs d’espionnage, j’insiste là-dessus.

D’autres avis sur : le blog du baudet, chez eirian, le blog de joelle

(merci PG, pour cet amusant moment de lecture)

Comments

[Le Baudet]

(Une suite au roman est cependant prévue, intitulée « Paper Soldier ».)

Oui? Je ne savais pas! Merci Niki!

[Joelle]

Comme je l'ai lu en anglais, moi non plus, je n'en sais pas plus sur la traduction mais j'avais beaucoup apprécié cette lecture :) J'aime ce genre d'humour grinçant ! Et puis, avec la photo d'Hugh Laurie que tu as mis, comment ne pas craquer ? mdr !

[niki]

je ne suis pas certaine non plus que la traduction passe bien pour ce roman, l'humour est vraiment très british

[Restling]

J'avais lu des avis mitigés sur ce roman mais c'était des gens qui l'avait lu en français. Peut-être que la traduction ne garde pas bien la saveur de l'humour de l'auteur ?