THE BOY WHO LIVED WITH THE DEAD, de Kate Ellis
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Titre original = the Boy who lived with the dead
Auteur.e = Kate Ellis – littérature anglophone UK
Genre = polar historique, enquête sur un crime du passé, guerre 14-18, choc post-traumatique, culpabilité
Personnages = inspecteur Albert Lincoln de Scotland Yard, chargé de l’enquête ; sergent Stark de la police locale ; Peter Rudyard, enfant d’11 ans ; Jimmy son frère jumeau, tué, crime non élucidé ; les parents Rudyard ; Gwen Davies, institutrice ; famille Ghent, Mallory le père, homme d’affaires/Jane, son épouse/Esme leur fille ; Patience Bailey, dame de compagnie de Jane, victime ; Daisy, la bonne de la famille ; Dora Devereaux, actrice ; Shadow Man, un homme mystérieux
Série = trilogie Albert Lincoln
Place dans la série = 2ème enquête
Résumé = l’inspecteur Lincoln se remet avec difficulté de l’enquête précédente, dont les conséquences lui laissent un profond sentiment de culpabilité – lorsqu’un crime est commis dans le nord de l’Angleterre, dans le village de Mabley Ridge, il s’y rend puisqu’il connaît les lieux – en effet, en 1914, juste avant la déclaration de guerre, il avait été chargé du meurtre du petit Jimmy Rudyard qu’il ne put, hélas, pas élucider, il sait donc qu’il ne sera pas le bienvenu par la famille de l’enfant, la mère lui crachant quasiment au visage – leur fils Peter, le jumeau de l’enfant tué, a une imagination fertile, il est intéressé par beaucoup de choses et surtout la lecture, ce qui enrage ses parents car il est destiné, comme ses frères, à travailler dans l’une des usines de la région, la seule personne qui lui témoigne un peu d’affection et qui ne le prend pas pour un menteur est son institutrice –
à présent, c’est la dame de compagnie de l’épouse du riche homme d’affaires Ghent qui a été assassinée et son bébé a disparu – pour Jane Ghent, le coup est très dur, elle ne se remet pas de la mort à la guerre de leur fils et grâce à Patience Bailey, la vie de Jane était un peu moins triste, d’autant plus que leur fille Esme, non seulement méprise son père mais n’a aucune affection pour sa mère – le bébé disparu fait l’objet d’une recherche effrénée, le bébé n’ayant que 8 mois, de Patience Bailey on sait très peu de choses, la jeune femme ne se confiant guère, sauf pour expliquer que son mari a été tué peu avant la fin de la guerre, Lincoln en faisant le calcul, comprend que le bébé ne pouvait être celui du mari, lorsque le médecin effectue l’autopsie, il révèle que mrs Bailey n’a jamais eu d’enfant, mais alors qui est ce bébé ? et surtout où est il ? – Peter, qui ne dort pas très bien, observe souvent le cimetière qui jouxte la maison de ses parents, le soir il y voit une ombre qu’il a surnommé « the Shadow Man », l’homme-ombre, ce qui énerve ses parents qui en ont assez de ses affabulations – pourtant cet homme, dans un pardessus de soldat, existe bel et bien, il se cache dans ce l’on appelle « the ridge » (la crête), un lieu assez sinistre d’anciennes mines, permettant de se cacher – qui est-il ? encore un secret ! –
ce village de Mabley Ridge semble n’avoir que des secrets, à commencer par Mallory Ghent, qui a une maîtresse à la bordure du village et il se soucie peu de son épouse, qui pourtant présente des signes d’empoisonnement – l’institutrice cache aussi un secret, tout comme sa logeuse et ne parlons pas du grand secret d’Albert Lincoln, malheureux en ménage, abîmé physiquement et moralement par la guerre, et dont le petit garçon a succombé à la terrible épidémie de grippe en 1919 –
l’enquête se présente vraiment mal, peu d’indices, une vieille dame tuée le même jour que la dame de compagnie, les gens se taisent, préférant rester entre eux –
l’inspecteur Lincoln redoute surtout que le meurtrier ou la meurtrière s’en prenne au jeune Peter
Avis personnel = appréciant beaucoup les polars de Kate Ellis, surtout ceux mettant en scène l’inspecteur Wesley Peterson et son ami archéologue Neil Watson, je me réjouissais de lire la suite des enquêtes d’Albert Lincoln, il m’en reste encore une à découvrir – dans ce village règne la loi du silence, personne ne veut que l’on se mêle de ses affaires, que ce soit la classe supérieure ou les simples villageois –
ce qui m’a le plus frappée ici, c’est le poids de la culpabilité de l’inspecteur, tout lui pèse, ce qui s’en passé l’année précédente dans la petite ville voisine, mais aussi ses relations avec son épouse qui est totalement sous l’emprise de son abominable mère et d’un gourou qui prétend « parler » avec leur enfant mort et est en colère parce que son mari méprise le charlatan –
si j’ai pitié du personnage de l’épouse, c’est en raison de la perte de son enfant, mais sinon elle est méprisable car elle est « dégoûtée » par les blessures physiques de son mari et ne comprend pas sa souffrance morale, après tout lui aussi a perdu leur enfant – bref une femme qui mérite à la fois de la pitié mais crée aussi de l’agacement –
les personnages de la famille huppée du patelin sont vraiment déplaisants, notamment leur fille et leur bonne, ces deux personnages féminins n’ayant aucune empathie pour qui ou quoi que ce soit en sont presque caricaturaux – les conséquences de la guerre 14-18 sont très présentes dans cette histoire –