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mon bonheur est dans la ville
30 mai 2021

A QUIET LIFE IN THE COUNTRY, de T.E. Kinsey

kinsey

Titre français = Petits Meurtres en Campagne

1ère enquête de Lady Hardcastle et Florence Armstrong

En cet été 1908, Lady Hardcastle, veuve excentrique, et Florence Armstrong, dame de compagnie cum gouvernante cum femme de chambre décident de s’installer dans un sympathique village du Gloucestershire – tellement sympathique qu’à peine arrivées, au cours de leur première promenade dans les environs, les deux amies (car elles ne sont pas qu’employeur et employée, elles ont traversé bien des orages qui ont tissé des liens entre elles) – au cours de cette promenade, donc, elles découvrent un homme pendu dans le bois qu’elles traversent.

Elles ne sont pas du style à perdre leur sang-froid, aussi pendant que Lady Emily reste dans le bois, auprès du cadavre, Flo court chercher le « bobby » du patelin.
Grâce à son don d’observation, lady Hardcastle réalise que le pendu a été tué ailleurs, quelque chose n’étant pas normal dans la manière dont la pendaison se serait produite. Il ne s’agit dont pas du tout d’un suicide.

C’est l’inspecteur Sunderland, du district de Bristol, qui est chargé de l’enquête. Immédiatement il procède à l’arrestation d’un jeune homme avec qui Frank Pickering, le pendu, s’était disputé la veille au pub.
Pickering ne s’était d’ailleurs pas uniquement fritté avec le jeune homme à propos de sa dulcinée travaillant au pub, mais aussi avec le capitaine de l’équipe de cricket.
Emily Hardcastle trouve cette décision un peu trop rapide, et avec l’aide inestimable de miss Armstrong, décide d’enquêter de son côté.

Pendant tout ce temps, ces dames sont invitées par les familles en vue du patelin – la fille des nobliaux va épouser un roturier, mais quand votre fortune n’est plus ce qu’elle était, on ne peut pas faire la fine bouche. Le roturier en question est le scion d’une société d’import-export dont la mère se prend pour ce qu’elle n’est pas. Il ne suffit pas d’avoir de l’argent dans la vie, la classe c’est autre chose.

Grâce à sa manière sympathique d’aborder les gens de maison, Florence Armstrong apporte une aide précieuse à sa patronne et néanmoins amie. Grâce aussi à son éducation d’enfant de la balle, et de ce qu’elle a pu apprendre dans le domaine des arts martiaux  lors de leur passage en Chine, Flo se débrouille fameusement bien lorsqu’elle est face à quelqu’un qui ne se comporte pas bien.

Nos amies sont invitées à la fête des fiançailles donnée par la famille de la fiancée. Un groupe de musiciens de jazz vont y faire fureur, mais pas uniquement par leur musique. Le trompettiste va être retrouvé mort dans la bibliothèque, mise à disposition pour les instruments de musique.
Sont encore invités quelques personnages surprenants, comme un antiquaire, qui n’est en fait qu’un brocanteur et qui vient évaluer quelques bricoles que le propriétaire des lieux aimerait vendre. Il ne trompera personne sur ses connaissances. 

Ajoutez à cela la disparition d’une émeraude à la valeur inestimable, et la disparition d’autres bijoux, les enquêteurs et enquêtrices-amateures ont les mains pleines.

L’inspecteur Sunderland, chargé de l’enquête du pendu, mais aussi à présent du trompettiste, accepte d’abord avec réticence, ensuite avec plaisir, qu’Emily Hardcastle et Miss Armstrong « l’assistent » dans son enquête. Il s’est rapidement rendu compte qu’il avait à faire à des personnes intelligentes – ce qui le perturbe d’abord un peu c’est la complicité amicale entre une aristocrate et sa femme de chambre, il a aussi parfois l’impression qu’elles interprètent un duo théâtral par leurs répliques et leur verve.
D’ailleurs tout le monde est surpris par cette complicité entre les deux femmes ; cela choque autant leur personnel (femme de chambre et cuisinière) que la famille Seddon, les roturiers pour qui une « servante » reste à sa place.

Il faudra un certain temps pour que tous les indices se recoupent afin d’enfin comprendre qui est la personne coupable – c’est évidemment Emily Hardcastle qui aura le dernier mot.

Ce que j’en pense = décidément, il n’existe pas un endroit dans le Royaume-Uni où ne sévit pas le crime – de l’Ecosse à Londres, en passant par tous les patelins possibles et imaginables dans toutes les régions britanniques, il y a meurtre.
Le monde n’est peut-être pas joli-joli, mais franchement on hésiterait à aller au pays de Shakespeare.

Je me suis bien amusée avec ce nouveau duo d’enquêtrices amateures, qui tapent tout d’abord sur les nerfs de l’inspecteur chargé de l’enquête, mais bien vite il est conquis par ces deux femmes astucieuses, qui n’hésitent pas à lui river son clou, « aidées » en cela par l’épouse de l’inspecteur – lorsqu’il lui parle de ces dames, elle lui conseille de ne pas se comporter comme un goujat (la sororité n’est pas un vain mot =^-^=).

Avec une certaine subtilité, l’auteur Tim E. Kinsey, aborde les relations entre le personnel et les personnes pour qui on travaille – il n’est pas de mise, effectivement, qu’une femme de chambre, fut-elle aussi dame de compagnie et gouvernante, mange à la table de sa patronne. Cela ne s’est jamais vu dans les bonnes maisons.
Bien sûr, les gens ignorent tout de ce qui a été la vie de nos deux héroïnes.
Nous la découvrons un peu, par quelques phrases deci-delà sur leur passé, qui fut apparemment très mouvementé – le mari de notre lady a été assassiné en Chine, lors d’une mission pour le ministère des affaires étrangères – quant à miss Armstrong, née au pays de Galles, elle a parcouru toute l’Angleterre avec le cirque familial, elle est autodidacte, adore la lecture et sa soirée privilégiée est dans la bibliothèque avec un livre et un thé (effectivement le passetemps idéal).

L’écriture de ce sympathique polar historique est fluide, dans un bel anglais, raconté à la 1ère personne par Florence. Et l'humour caustique omniprésent - j'ai beaucoup gloussé en le lisant. 

J’avais découvert la personne coupable pour le pendu, mais je n’avais pas trouvé celui ou celle qui a occis le trompettiste.

L’auteur, Tim E. Kinsey, est né et a vécu à Londres, puis a fait des études à l’université de Bristol dans les années 1980. ? Dans les années 1990 il a travaillé pour un magazine ; Dans les années 2000, il a développé plusieurs projets pour l’internet. Désormais il écrit des romans. Les enquêtes de Lady Hardcastle ont débuté en 2014. Il a aussi aidé à élever trois enfants que son épouse et lui ont encouragé à quitter la demeure familiale, en principe pour apprendre à se débrouiller dans la vie, mais surtout pour faire de la place car T.E. Kinsey vit près de Bristol, avec son épouse, ses 2 batteries, ses 4 banjos et un robot aspirateur. Son site ici.

merci à teki qui m'a fait découvrir ce sympathique polar - son avis ici

showimage

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Commentaires
B
Un polar qui a l'air bien.<br /> <br /> J'aime beaucoup ta photo avec les moutons.<br /> <br /> Bisous du dimanche Niki
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C
Alors moi je note car l'été trop chaud, enfermés pendant des heures, se prête à ce genre de lecture, tout à fait!<br /> <br /> Bonne journée !
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A
Je suis d'accord avec toi et je retrouve d'ailleurs d'anciennes habitudes ; je me laisse de plus en plus happer à l'instinct en librairie ou je vais vers des sujets qui me préoccupent à l'instant présent. Tant pis pour la PAL (où je picore quand même).
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A
J'ai renoncé à noter de nouveaux polars, parce que je sais que je n'arriverai pas à les lire ... pourtant j'aimerais bien.
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H
C'est intéressant cette question de la grande littérature, pour moi ce sont ces livres dont tu lis et relis les phrases en te disant "que c'est bien et magnifiquement dit" et qui ouvrent des régions de l'humain comme Shakespeare ou Proust et bien d'autres<br /> <br /> Merci pour ta chouette présentation de ce livre qui a l'air bien sympa
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