HANNAH HÖCH

Lors de l’exposition Berlin 1912-1932 qui eut lieu en 2018-2019 au musée des beaux-arts de Bruxelles, l’historienne d’art/guide Sarah Cordier a proposé  une intéressante conférence sur Hannah Höch, plasticienne allemande, née en novembre 1889 et décédée fin mai 1978 à Berlin. Je vous résume brièvement ci-dessous la conférence de madame Cordier ainsi que quelques détails pris sur le site anglais de wikipedia (illustrations trouvées sur le web)

Hannah Höch naquit au sein d’une famille bourgeoise, elle est l’aînée d’une famille de 5 enfants, son père est directeur d’une firme d’assurances et sa mère est peintre amateure.
Obligée de quitter le lycée pour s’occuper de la petite cadette, Hannah reprend ses études 6 ans plus tard. Elle s’inscrit à l’école d’Arts Appliqués à Berlin (dessin sur verre, calligraphie, broderie). Lors de la première guerre mondiale, elle quitte Berlin pour retourner à Gotha (son lieu de naissance) et travaille pour la croix-rouge. Retournée à Berlin quelque peu après, elle s’inscrit au cours d’un artiste du Jugendstil.

C’est là qu’elle rencontre Raoul Hausman avec qui elle s’installe. Celui-ci étant membre du mouvement dada, on la surnomme « la dadasophe ».  Depuis 1916, elle travaille également pour un éditeur de journaux, pour le département  de l’artisanat  pour lequel elle dessine des motifs de tricot, crochet, et broderie destinés pour des magazines spécialisés.
Sous l’égide d’Haussman, Hannah Höch expérimente le photomontage ainsi que découpage et collage d’images à l’aide de cartes postales envoyées du front par les soldats à leur famille et n’hésite pas à faire de cette pratique un instrument de critique à la fois sociale et politique. Elle se préoccupe beaucoup de la place de la « femme nouvelle » et sa propre identification dans la république de Weimar, dénonçant le vision misogyne dans la presse populaire.

 

Hannah Höch dépasse ce qu’elle nomme des « ouvrages de dame » et se dirige vers les arts décoratifs, toujours dans des buts à la fois politiques et satiriques. Elle recycle des morceaux de tissus et de linoleums colorés, ainsi que des patrons de couture, des chutes de dentelle. Ses compositions sont d’une grande délicatesse et d’humour.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le mouvement dada n’était pas particulièrement favorable aux femmes, son rôle dans le mouvement consistera surtout à leur servir des sandwiches et du café !!!

C’est aussi grâce à elle que Raoul Haussman deviendra célèbre, le poussant sans cesse à innover.  Leur relation  ne fut pas de tout repos. Il dut toutefois reconnaître qu’elle le soutenait aussi financièrement ; elle prit même un petit emploi afin d’avoir une rentrée régulière pour le soutenir lui, mais aussi le mouvement.

Très forte de ses convictions féministes et politiques, elle n’hésite pas à se moquer de la morale bourgeoise, ainsi que de la division des sexes. Elle se voit comme une « nouvelle femme » , instrument de libération et de renouvellement de la société.

Lors de la 2^ème guerre mondiale, Hannah Höch fit profil bas, elle était le dernier membre du groupe dada berlinois. Son art souffrit particulièrement du régime nazi qui le considérait comme « dégénéré ». Après la guerre, elle poursuivit ses créations de collages et photomontage, elle fut reconnue et participa à de nombreuses expositions jusqu’à son décès en 1978.

Comments

[Tania]

Je ne connaissais pas ces collages, un parcours qui vaut la peine d'être salué - merci à toi.

[Teki]

Complétement inconnue en ce qui me concerne ! Merci d'avoir comblé cette lacune.

[maggie 76]

Une femme qui se moque des conventions sociales, je l'aime forcément :-)

[aifelle1]

Comme Hedwige, je trouve son parcours intéressant, mais ce n'est pas trop ce que j'aime en art.

[Hedwige]

Ce n'est pas une forme d'art qui me touche particulièrement, mais la démarche est intéressante et la dame bien courageuse