Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
29 novembre 2020

LA DISPARUE DE L'ILE MONSIN, d'Armel Job

41EFm6V8OmL

Janvier 2012 – parce qu’il a voulu aider une jeune femme qui semblait vouloir se jeter du pont-barrage d’Herstal dans la région de Liège, la vie de Jordan Nowak, loueur et facteur de pianos, va être totalement bouleversée.
Eva Krauss, la jeune femme en question confirme que s’il ne l’avait pas aidé, elle se serait jetée à l’eau. Elle lui demande de la déposer à la gare, elle veut se rendre à Eupen. Comme il n’y a plus de train à cette heure-là, Nowak la ramène à son hôtel, dans sa chambre, pour qu’elle puisse se sécher ayant passé beaucoup de temps sous la neige.
Le lendemain elle est partie, et Jordan Nowak ramène chez lui le piano qu’il avait loué – vu la tempête de neige, plutôt que faire l’aller-retour, il avait décidé de loger sur place. Deux jours après son retour à la maison, la télévision annonce une disparue, pour Nowak le choc est énorme car la photo montre la jeune femme qu’il a aidée.
Son attitude surprend un peu son épouse Edith, mais elle tente de calmer le jeu.

Celui qui ne va pas du tout calmer le jeu est le jeune inspecteur Lipsky, qui rêve d’avoir enfin une vraie affaire à résoudre. La veille, la mère d’Eva Krauss était venue déclarer la disparition de sa fille à la police ; Lipsky avait pris note de manière désinvolte = après tout une jeune femme de 32 ans n’a pas nécessairement envie de dire à sa mère où elle va, même si c’est pour ne pas assister à l’anniversaire de son frère.

Puisque la disparue ne reparaît pas, Lipsky voit là l’occasion de faire autre chose que des travaux de bureau.
Malgré les conseils à la prudence de son supérieur direct, Lipsky se lance sur l’affaire et sur les potentiels témoins qui se pointent après l’avis de recherche. Son approche de la situation, son agressivité à l’égard de Nowak notamment, d’un autre témoin direct ensuite (le voisin d’Helga Krauss), lui feront commettre de grosses erreurs.
Dont Jordan Nowak, surtout, fera les frais et qui conduiront Wolf le voisin à l’hôpital. Quant à Helga, la mère, elle ne sait faire que pleurer et dire que ses relations avec Eva n’étaient pas très bonnes. Ceci étant confirmer par Stan, le frère d’Eva, qui peint d’elle un tableau peu amène.

C’est un fait divers d’il y a un an avant l’enquête de Lipsky qui est à la base de la disparition d’Eva Krauss = une noyade dans la Meuse – deux petites filles et un jeune pompier qui voulait les trouver sont morts à l’endroit du pont-barrage.
Qu’est ce que cela a à voir avec la disparition d’Eva ? où est-elle, pourquoi ne donne-t-elle plus signe de vie à sa famille ? Est-elle encore en vie ?
Beaucoup de questions que Lipsky se pose et pose aux témoins qu’il traite sans ménagement.

Ce que j’en pense = pas mal du tout comme thriller psychologique – ici point de village rempli de personnes curieuses et/ou malveillantes.
Plutôt le portrait d’une jeune femme que sa famille décrit comme capricieuse, qui fut d’abord une adolescente difficile, et qui semble en vouloir beaucoup à sa mère.
Ce qui semble conforter l’image « classique »,  de mère/fille qui ne s’entendent pas. Le portrait d’une dépression qui entraîne tout le monde dans une spirale, faite de semi-mensonges et vérités. Tout comme l’inexpérience d’un jeune inspecteur met en marche des événements plutôt dévastateurs.

Si j’ai beaucoup apprécié l’histoire dans sa complexité et son entièreté, j’ai trouvé les personnages un peu superficiels – que ce soit Nowak, son épouse, la mère de la disparue et son voisin.
Ils sont toutefois un peu plus attachants que ceux le roman « Baigneuse sur un rocher » d’Armel Job que j’avais lu récemment – l’écriture est vraiment belle, phrases joliment tournées et pas de village  désagréable.

On ne réalise pas toujours à quel point une dépression entraîne les autres dans son angoisse – on veut vous aider, mais rien n’y fait,  on est entraîné vers le fond contre sa volonté. La dépression rend égoïste, et Eva Krauss fut une adolescente provocatrice et est devenue au fil du temps vraiment égoïste parce qu’elle se sent totalement incomprise. Par envie de préserver sa personnalité, elle cache beaucoup de choses à sa mère.

L’histoire décrit aussi les petits mensonges qu’un couple se fait, pour ne pas blesser l’autre, mais ce sont ces petites non-vérités qui justement délitent un couple.
Après 15 ans de mariage, on ne s’aime plus comme au premier jour et cela ouvre la porte à des tentations auxquelles on ne voulait même pas croire. La routine s’installe.
Mais tout dire, est-ce toujours la solution ? pourtant il faudra bien y arriver un jour. D'autant plus si un policier maladroit s'en mêle, au risque d'une erreur.
Quelques rebondissements intéressants jalonnent l'histoire.

Vous l’aurez sans doute compris, malgré quelques petites faiblesses, je recommande cette lecture – qui de plus m’a fait découvrir un peu Liège et sa région.

 le pont-barrage de l'île monsin

B9715841381Z

Publicité
Publicité
Commentaires
H
Ce n'est vraiment pas son meilleur qui jusqu'à présent est "Dans la gueule de la bête"
Répondre
A
Je n'ai lu qu'un seul roman d'Amel Job, qui m'avait plu. Je note celui-ci pour le futur mois belge.
Répondre
T
je note, je note Dame Niki :D
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 213
Archives
Derniers commentaires
Publicité