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mon bonheur est dans la ville
28 novembre 2020

DEATH OF A BUSYBODY, de George Bellairs

29967414

Une enquête de l’inspecteur Thomas Littlejohn du Yard

Dans le village d’Hilary Magna - contigu à Hilary Parva, parce que les 2 frères ne s’entendaient pas suffisamment pour se partager le domaine – il y a, comme dans tous les villages, une mêle-tout. Dans ce cas-ci, il s’agit d’Ether Tither, qui avait une croisade personnelle au nom de notre seigneur. Elle parcourait les deux villages (qui n’en sont qu’un) d’un pas allègre, chapeau enfoncé, parapluie et pamphlets à la main, pour faire la leçon à tous ceux qui, selon elle, ne vivaient pas selon les commandements de dieu.
Forcément, un jour à vous prendre pour le deus ex-machina, on finit par en avoir marre de vos leçons de morale.
Mais de là à tuer ????

C’est pourtant ce qui est arrivé à l’enquiquineuse en question – on la retrouve dans la fosse septique au fond du jardin du pasteur et l’autopsie révèle qu’elle est morte noyée. Elle a donc été jetée dans le fossé après le coup reçu sur la tête.
Or, l’homme à tout faire du patelin – plus souvent au pub qu’au travail – ayant temporairement « abandonné » sa tâche bi-annuelle de nettoyer la double fosse (l’une filtant les crasses, puis par un robinet entre les deux l’eau propre s’écoulait dans l’autre cuve), l’homme donc est certain d’avoir correctement fermé le robinet, la cuve devait être vide, avant de partir jusqu’au pub, vexé par un commentaire du pasteur.

L’inspecteur d’Evingdon, dont dépend Hilary Magna, fait appel à Scotland Yard, il  ne se sent pas à la hauteur pour enquêter sur ce crime mystérieux, malgré l’aide du constable Harriwinckle.
On envoie donc l’inspecteur Thomas Littlejohn (du Yard) à la recherche de l’assassin de miss Tither, le constable est convaincu que lui va faire de telles étincelles que l’inspecteur du Yard le recommandera pour des galons de sergent (ah les mouches du coche !).

Commence pour Littlejohn des interrogatoires destinés à découvrir qui a occis la bonne femme la plus désagréable du patelin, histoire de libérer le malheureux pasteur qui voudrait bien retrouver la quiétude du presbytère et s’occuper de ses ruches.

Lors de la lecture du testament, la bonne cum gouvernante de  miss Tither apporte un testament olographe, rédigé de la main de sa patronne – un testament qui, en dehors de quelques petits legs à diverses associations (religieuses évidemment), lègue une somme plus importante à sa bonne, mais surtout la plus grosse partie va à une institution charitable à Londres, déshéritant totalement le cousin de la dame qui était pourtant son légataire universel avant qu’elle n’apprenne quelque chose à son sujet.
Le notaire est fou de rage car ce testament est malgré tout légal mais on lui est passé par-dessus la tête, c’est vraiment insultant ! Quant à l''inspecteur, il troue qu'il y a quelque chose d'étrange dans ce testament, mais quoi ?

A qui profite le crime ? pas à la gouvernante et son promis, ils ont tous les deux un excellent alibi (tu m’étonnes !).

Ce que j’en pense = autant je déteste les petits villages dans d’autres pays, autant j’adore les villages anglais – je trouve que les personnages y sont drôles, même les plus désagréables me font rire.
C’est encore le cas ici, que ce soit l’homme à tout faire ou le constable qui voudrait monter en grade, sans oublier les dames qui cancanent, ou le pasteur qui adore les abeilles, je trouve qu’ils ont tous un petit côté amusant. Il est vrai que l’écriture de George Bellairs y est pour beaucoup évidemment.
Il les décrit de manière très caustique, surtout l’homme à tout faire dont le point de chute est le pub – d’ailleurs au Royaume Uni, tout passe par le pub !

De plus, il est question des rôtis du dimanche, des repas dans la salle à manger du pub où l’inspecteur Littlejohn a pris ses quartiers, tout cela propose quelques parfums bien agréables au lecteur, tout comme la description des afternoon tea.
J'ai malgré tout un petit bémol à propos de l'écriture, par ailleurs soignée, mais l'auteur trouve nécessaire de faire "parler" les habitants avec les accents de la campagne - c'est donc transcrit de manière littérale et même en connaissant plutôt bien l'anglais comme moi, il y a des moments où j'ai dû lire la phrase à haute voix afin d'arriver à ce que la personne voulait dire. Heureusement que ce ne sont que de brefs mioments dans le récit, car c'est un peu fastidieux.

J'avais de gros soupçons sur la personne coupable, en cours d'enquête, pendant les interrogatoires mais comme elle avait un alibi en béton, j'ai préféré ne pas décider que c'était le bon choix. Pas envie d'accuser un innocent (=^-^=).

Bellairs-aka-Harold-Blundell

George Bellairs était le nom de plume d’Harold Blundell, directeur de banque, qui à ses moments perdus, pour se vider la tête des chiffres, s’est amusé à créer l’inspecteur Thomas Littlejohn du Yard. Il écrivait ses polars le soir en rentrant chez lui pour oublier l’ennui de son métier (ça fait plaisir de lire qu’un banquier s’ennuie !!!!!! – on pourrait pourtant espérer qu’il traite les fonds des clients avec un peu plus de respect)
Blundell a travaillé dans le milieu bancaire dès l’âge de 15 ans, et a grimpé les échelons petit à petit jusqu’à devenir directeur.

Le livre commence par une préface Martin Edwards, expliquant comment il a eu envie de « sortir Bellairs  de la naphtaline » et faire aider à éditer ses romans policiers qui sont des petits bijoux (c’est lui qui le dit, mais il n’a pas tort ici), écrits selon l’âge d’or du roman policier, dont font partie Agatha Christie et Dorothy Sayers.
Je dois d’ailleurs dire que j’ai trouvé le style de George Bellairs très semblable à celui d’Agatha Christie, sans pour cela qu'il s'agisse de plagiat.

Bref pour en revenir au livre, j’ai apprécié l’humour pince-sans-rire, la description du village et la mise en place de ses personnages et une intrigue bien menée.
Pas traduit hélas.

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Commentaires
H
Non non je ne parlais pas de tes vols planés bien que que tu aies l'art de ne rien te casser, ouf ! Je parlais de ta dernière phrase "Pas traduit, hélas" , quelle chute et quel choc !!! ;-)
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H
Tu as vraiment l'art de la chute, Niki !!
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A
Dans mon coin on dit plutôt "une fouille-merde" ;-)
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A
Je ne connaissais pas l'expression : une mêle tout. Mais elle dit bien ce qu'elle veut dire ;-)
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T
Dommage qu'il ne soit pas traduit car une fois de plus ton billet donne envie de le lire.
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