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mon bonheur est dans la ville
12 septembre 2020

LES MEMOIRES DE ZEUS, de Maurice Druon

téléchargement (1)

En 2 livres = L’AUBE DES DIEUX et LES JOURS DES HOMMES

Chaque livre étant divisé en plusieurs chapitres =  « L’Aube des dieux » = première époque, deuxième, etc jusqu’à la sixième époque clôturant cette « aube des dieux » -
Ainsi le dieu des dieux nous confie-t-il comment du chaos naquit le monde – par Cronos, le titan, fils d’Ouranos et Gaia, la Grande Matriarche – époux de Rhea, il enfantera Hestia, Demeter, Hera, Hades, Poseidon et finalement Zeus.
Une prédiction lui ayant annoncé que ses enfants le détrôneraient, Cronos les dévora jusqu’à ce que Rhea, fatiguée d’enfanter et de voir ses enfants dévorés, décida de cacher le petit dernier (Zeus) et lui fait avaler un gros caillou.
Cronos s’y laissa prendre, et Zeus put vivre et grandir dans un grotte de l'île grecque de Crète, se débarrasser d’un paternel anthropophage (je ne sais pas si on dit « anthropophage » pour des dieux,  car « antropos » en grec, est la racine pour « homme » - soit, fermons la parenthèse).

C’est cependant sous Cronos que furent créés les premiers humains – une race magnifique, consacrée à l’âge d’or – les Atlantes.
Ne pas confondre ce Cronos (ou Kronos, sans h) avec Chronos, dieu du temps (je sais c’est compliqué, mais on s’habitue =^-^=)
Cronos est considéré par Hesiode (par Homère aussi, mais ça c’est dans une autre histoire) comme le « dieu des pensées fourbes » - évidemment, quand tout ce que tu fais c’est bouffer tes gosses ! on ne peut pas vraiment parler d’amour, fut-il paternel ou autre.

Il haïssait son père, le créateur primordial dont il n’hésita pas à couper les parties intimes avec sa faux – on peut un peu comprendre cette haine du père, vu qu’Ouranos aussi avait tendance à ne pas vouloir libérer ses rejetons Crios, Japet, Hyperion et Ceos, en plus de Cronos – il les gardait enfermés dans leur mère Gaia, la grande matriarche (ça devait être fatiguant tout de même, se coltiner tous ses enfants sans qu’ils ne viennent au jour, déjà porter ses enfants durant neuf mois c’est pas rien !).

C’en suivent moultes péripéties racontées par Zeus, qui dans ses vieux jours (oui les dieux de l’Olympe vieillissent malgré l’ambroisie, j'ai été déçue de l'apprendre) – faut dire que Zeus a mené une vie de bâton de chaise, procréant des bâtards à tout vent, ça fatigue !
Il tente de nous faire croire qu’être un dieu n’est pas une sinécure – être humain alors ! il sait que ce n’est pas plus facile, mais il estime que les humains ont saboté tous les âges dont ils ont profité, pour en arrivé au 5ème âge de l’humanité 

Suivi d’une pause

Et ensuite, la reprise

« Les jours des hommes » = de la septième à la douzième époque » -

Zeus, du haut de son Olympe, s’adresse à la dernière race des humains, celle dont nous sommes – de l’âge d’or  à l’âge du fer -  les cinq âges de l’humanité selon la mythologie grecque.
Après l’âge d’or, suivra l’âge d’argent, puis l’âge du bronze, qui fut un âge dramatique et guerrier – ensuite vient la race des héros et finalement, celle dans laquelle nous vivons, le 5ème âge de l’humanité. 

Ce livre est consacré au mythe hésiodique – c’est une intéressante réécriture du livre d’Hésiode « Les Travaux et les Jours » -
alors que la première partie du roman de Maurice Druon est plutôt inspirée par la « Théogonie » d’Hésiode, mais aussi aux « Métamorphoses » d’Ovide.

Dieu des dieux et des rois, Zeus raconte son histoire, mais prend parfois un ton plaintif  pour expliquer sa fatigue, ses regrets, ses conquêtes féminines.
C'est bien la manière d'un dieu masculin (comme d'un homme) de se plaindre de ce qu'on lui attribue, des actions qu'il a accomplies sans qu'on l'y oblige finalement. Le genre "c'est la faute des autres" ...

Je regrette seulement – et  cela reflète réellement, je suppose,  les pensées de l’auteur – les réflexions à l’égard des femmes – humaines et déesses – ne sont vraiment pas très flatteuses – même la Grande Matriarche ne trouve pas vraiment grâce à ses yeux.
Se plaignant d’Hera, qui lui fit croire qu’elle accepterait tout de lui à condition d’être son égale dans l’Olympe, le dieu des dieux parle de nos mariages, de nos adultères, du manque des femmes à se contenter de ce qu’elles ont – bref = sois belle et tais-toi (ricanements appuyés de l’autRICE de ce blog).
Par contre, lui peut sauter sur tout ce qui porte joliment le peplum – et il prétend bien sûr que ce sont elles qui n’attendaient que ça. (hashtag #metoo)

C’est vrai que j’ai pris le parti de relater ces « Mémoires de Zeus » de façon un peu ironique, parce que trop de misogynie à mes yeux, mais cela reflète l’air du temps où Maurice Druon écrivit ce roman (fin des années 1950, je pense).

C’est superbement écrit par Maurice Druon, même si je n’ai pu m’empêcher de trouver son récit assez misogyne par instants.
La manière dont Zeus s’adresse aux humains est belle, il développe de belles réflexions philosophiques, via Druon,  s’éloignant parfois de son sujet mythologique, pour plonger les lecteurs dans le réel.

Néanmoins, si l’on aime les mythologies, les contes et les légendes, il ne faut pas hésiter à lire le roman de Druon l’académicien, car son texte est soigné et beau à lire.
C’est différent comme ton du livre « Mythos » de Stephen Fry, où là l’auteur n’hésite pas à  être totalement caustique.

zeus (jupiter)avec la néréide thetis peint par ingres

Jupiter-Thetis-deJean-Auguste-Dominique-Ingres-1811-huile-toile_1_730_920

 pour terminer en souriant

 

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Commentaires
H
L'idée de laisser Zeus lui-même raconter ses aventures est très originales et à ce titre déjà tentante. On fermera les yeux sur sa misogynie malgré le léger grincement des dents <br /> <br /> Merci Niki !
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T
Il va aller dans ma liseuse celui là, tu l'as bien vendu ;)
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