JEUNE FEMME AU DESSIN ou LISANT ASSISE A LA FENETRE
Comme vous le savez – ou pas - j’aime bien, lorsque c’est possible, savoir quelle peinture a illustré une couverture de roman.
J’ai mis un certain temps à découvrir qui était cette ravissante jeune femme, illustrant un roman dans le style « regency romances » - The Marriage List de Dorothy McFalls, lu en juillet 2015 – l’une de ces lectures de vacances bien agréables et distrayantes, sans prise de tête.
Par contre, aucune référence à ce tableau qui illustre la couverture et qui me plaisait beaucoup, Dorothy McFalls étant une romancière américaine, j’étais persuadée que le portrait de couverture était aussi une œuvre d’un.e artiste américain.e.
Cependant, je n’étais pas très éloignée d’une certaine vérité puisque ce joli tableau est exposé au Metropolitan Museum of Art à New York.
Je comprends mieux pourquoi il figure en couverture d’un livre américain.
Heureusement, grâce à un article récent du magazine d’histoire en ligne « herodote.net » j’ai enfin comblé cette lacune.
Il s’agit de l’autoportrait présumé de MARIE-DENISE VILLERS, dite « NISA LEMOINE » ou « NISSA VILLERS », née Marie-Denise Lemoine, à Paris en 1774 et morte dans cette même ville en 1821.
Portraitiste, elle fit partie du mouvement neo-classiciste.
Elle est issue d’une famille d’artistes et ses sœurs furent également des portraitistes renommées.
Elle épousa un étudiant en architecture Michel-Jean Villers. Elle exposa trois de ses œuvres au Salon de l’an VII en tant qu’élève de Anne-Louis Girodet, qui comme son nom ne l’indique pas, était UN artiste, peintre, illustrateur et graveur.
Marie-Denise Villers a également fréquenté les ateliers du baron Gérard et de Jacques-Louis David.
C’est au Salon de 1801 qu’elle exposa une « Etude d’une jeune femme assise à une fenêtre ». En 1802 elle exposa son tableau « Un enfant dans son berceau, entraîné par les eaux de l’inondation de nivôse en l’an X ».
Injustement, ses œuvres ont souvent été attribuées à Girodet ou David. Notamment cette jolie dame à la fenêtre, erreur qui heureusement a été corrigée en 1996 – mais avant cela elle était exposée sous étiquette de David ! (bravo les conservateurs du Met).
Elle est considérée comme un autoportrait de l’artiste.
Je vous recommande vivement aussi les billets que Maryline-Lire&Merveilles a consacrés à « l’Art et la Littérature » (ici), (ici) et (ici), plus (ici)
Vous y découvrirez une intéressante liste de romans dont la couverture est celle d’une toile de peintre.