JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES
Nous revoilà le 8 mars et comme toutes les autres années, on va vous parler de la journée des femmes – la journée des femmes c’est tous les jours – la journée internationale des droits des femmes, c’est le 8 mars, journée anniversaire comme le proposa Clara Zetkin en 1910 grande dame grande militante – je fête depuis longtemps cette journée sur le blog – ici mon billet le plus complet à ce propos.
Ci-dessus une citation de Louise Michel, institutrice, militante anarchiste, aux idées féministes et figure emblématique de la Commune de Paris – capturée après la manière honteuse dont fut « assassinée » la Commune, elle fut arrêtée et déportée vers la Nouvelle-Calédonie. Revenue à Paris, elle reprit la lutte militante.
De mon côté, je vous propose de faire la connaissance de deux pionnières belges en matière des droits des femmes.
Marie Popelin
Première femme docteur en droit de Belgique – née en 1846 à Schaerbeek et morte à Ixelles en juin 1913. Malgré son combat, elle n’accèdera cependant pas à la fonction d’avocate. Tout comme certaines femmes médecins n’obtinrent par le diplôme pour pratiquer leur science au début du 20ème siècle. Elle est née au sein d’une famille bourgeoise et cultivée. Marie Popelin fut institutrice au sein de l’école créée par sa contemporaine Isabelle Gatti de Gamond, autre figure du féminisme belge.
A L’âge de 37 ans elle quitte l’enseignement pour s’inscrire à l’université libre de Bruxelles qui ouvrit ses cours aux femmes en 1880. En 1888 elle décida de se consacrer au métier d’avocate, cette demande lui sera refusée bien que rien dans la législation belge n’empêchait l’accès des femmes à la profession.
La Cour lui rappela qu’en fonction de son sexe, elle se devait de se consacrer à la famille, le métier d’avocat était considéré comme inapproprié pour une femme.
En novembre 1889 , la cour de cassation confirma ce qui fut décrété précédemment.
A la suite de ce refus, Marie Popelin ne pratiqua pas son métier, mais travailla tout de même dans un cabinet d’avocats. Cette affaire « Marie Popelin » est à l’origine de la formation de la ligue belge des droits des femmes.
Elle poursuivra son combat féministe, en compagnie de ceux/celles avec qui fut fondée la Ligue belge des droits des femmes.
Citation de Marie Popelin = la femme est autre chose qu’épouse et mère, elle peut aussi avoir des aptitudes spéciales qu’elle doit avoir le droit d’appliquer. Elle a droit au respect et ne peut, ne doit pas, être considérée comme le satellite d’un homme.
Isala Van Diest
De son nom complet est Anne Catherine Albertine Isala Van Diest, née à Louvain et 182, morte à Knokke en février 1916.
Elle fut la première femme médecin de Belgique, la première femme universitaire belge.
Isala était la fille d’un chirurgien et accoucheur progressiste, ses sœurs et elle reçurent exactement la même éducation que leur frère. Leur mère les emmena en Angleterre où elles furent en contact avec le mouvement progressiste.
Revenue en Belgique, Isala Van Diest tente de s’inscrire à l’université catholique de Louvain, je vous laisse deviner comment elle fut reçue ; non seulement le recteur refusa mais également la hiérarchie religieuse dont il était le principal représentant. Il lui proposa de faire des études de sage-femme, ce qu’elle refusa, et partit à Berne, les universités suisses ayant été les premières à ouvrir leurs portes aux femmes.
Son diplôme en main, Isala Van Diest retourna en Angleterre où les femmes médecins ont le droit d’exercer leur métier. Elle fut attachée au New Hospital for Women et rencontra bon nombre de féministes britanniques.
A nouveau en Belgique, afin de pouvoir obtenir la reconnaissance de son diplôme, elle fut contrainte de suivre des cours à l’université libre de Bruxelles. Il faudra toutefois un arrêté royal en 1884 pour qu’il lui soit permis d’ouvrir son cabinet médical.
En plus d’une clientèle privée, elle donnait des soins aux pensionnaires d’un refuge pour anciennes prostituées ; elle lutta aussi contre la traite des femmes et la prostitution.
Malheureusement, en 1902, elle perdit progressivement la vue et dut cesser ses activités. Elle s’installa alors à Knokke où elle terminera ses jours.
une fois de plus cette petite chronique est dédiée
à toutes celles connues et inconnues qui se battirent
et à qui je suis reconnaissante d'être qui je suis