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mon bonheur est dans la ville
22 février 2020

LE PENDU DE SAINT-PHOLIEN, de Georges Simenon

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Le commissaire Maigret est en mission à Bruxelles et son attention est attirée par un homme dont il trouve l’attitude suspecte et effectivement, l’homme – bien que pauvrement vêtu – emballe une grosse liasse de billets de banque. Intrigué, Maigret le suit, l’homme s’achète une valise et Maigret, aussi impulsivement qu’il l’a suivi, achète la même valise – un geste qu’il regrettera (un peu) plus tard.
L’homme embarque dans une train pour Brême, dans le nord de l’Allemagne, il y prend une chambre dans un hôtel minable, et Maigret – qui entretemps a échangé sa valise contre celle de l’inconnu - prend la chambre contiguë. Il observe ce qui se passe par le trou de la serrure ;   lorsque l’homme constate l’échange des valises et que celle qu’il pensait être la sienne ne l’est plus, il se suicide d’une balle de révolver dans la bouche.
Maigret ne s’attendant pas à cela, se sent un peu coupable.

Dans la valise de l’inconnu, qu’il avait donc emportée à la place de l’autre, le commissaire découvre un costume taché de sang. L’homme dont il a trouvé le passeport s’appelle Jeunet, mais en y regardant de plus près, il s’agit d’un faux. 

A la morgue du patelin allemand, Maigret qui a reçu carte blanche,  demande l’étude du costume par le laboratoire ; un homme d’affaires jovial lui adresse la parole – il s’appelle Van Damme, est liégeois, mais travaille dans le nord de l’Allemagne. Ce Van Damme l’invite à prendre l’apéro, l’invite même à dîner, trop content de parler français, dit-il. Une jovialité toute de façade, dont Maigret risque de faire les frais.

Revenu à Paris, le commissaire qui a fait passer un portrait dans les journaux, rencontre la femme, puis le frère du suicidé – dont le vrai nom est Lecocq d’Arneville.

Maigret se retrouve à Liège pour les besoins de l’enquête et manque de se faire assassiner – une fois de plus – la fois précédente, il a été bousculé par Van Damme sur les bords de la Marne en retournant en voiture à Paris avec lui – l’homme nie, évidemment ! « vous avez glissé commissaire »

Maigret est peut-être un homme placide, mais se faire tirer dessus ne le met pas de bonne humeur. Dans ce qui était une chambre d’étudiants, il retrouve 3 des personnes concernées par l’affaire, pour lui parler de Klein, l’un des leurs il y a dix ans et qui s’est pendu à la porte de l’église Saint-Pholien.

Ces « survivants » se mettent enfin à parler.

Mon avis = un peu angoissant, mais un peu simpliste aussi - Georges Simenon c’est le drame assuré, que ce soit un polar avec Maigret, ou l’un de ses romans durs (souvent très durs).

Ce roman-ci m’a immanquablement fait penser à la chanson de Jacques Brel « Les Bourgeois », avec cette histoire d’étudiants, qui avaient créé une « société secrète «  intitulée Les Compagnons de l’Apocalypse qui buvaient trop, qui mangeaient trop peu, qui invitaient des filles à partager leurs beuveries, jusqu’au jour de noel presque 10 ans auparavant – presque 10 ans, dans 28 jours il y aurait eu prescription si le commissaire ne s’était pas mêlé de leurs histoires.

Ce que je n’ai pas trop compris, est comment Maigret a substitué des coupures de journaux dans la valise du mort (avant qu’il ne meure).
Il y a dans les romans certaines lacunes qui sont parfois agaçantes  (je sais je suis une pinailleuse =^-^= ). 

Et pourquoi aussi trouver le comportement de Jeunet/Lecocq suspect ? le type ne faisait rien de spécial, d’accord il emballait des liasses de billets, mais enfin ça ne le regardait pas  Maigret (j’imagine que quand on est policier, on trouve vite que les autres ont un comportement suspect – mais tout de même, de là à échanger des valises et provoquer un engrenage quasi mortel).

Il y a dans le roman les « pauvres » étudiants d’un côté et ceux issus de bonne famille de l’autre – au total 7 gars dont les beuveries dérapent.
Les pauvres en veulent aux plus bourgeois finalement, quand on a bu et qu’on a le ventre vide, ça énerve grave – ces scènes sont décrites avec beaucoup de réalisme quand les étudiants devenus des bourgeois à leur tour racontent leurs péripéties passées.

L’atmosphère de fin d’année, l’hiver à Liège, est décrite avec l’habituel réalisme de Simenon, l’histoire n’est pas drôle, vous vous en doutez.

Je poursuis, grâce à mon cours sur « Simenon au cinéma » les enquêtes du commissaire à la pipe, qui sont finalement des romans très courts, même si lourds d’une ambiance tendue et glauque (à propos, glauque est une jolie couleur qui ressemble à un gris vert très doux, je me demande pourquoi c’est devenu un adjectif cafardogène =^-^=)

Il paraît que ce roman est inspiré de faits réels = le diacre de l’église Saint-Pholien, reconstruite depuis, découvrit un matin un pendu à la porte de l’église.

Simenon a écrit son polar en 1930-1931.

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Commentaires
A
C'est vrai que dans les premières lignes de ton billet on se demande de quoi il se même Maigret ! Je ne l'ai pas lu celui-ci et je n'ai guère envie de m'y mettre ;-)
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M
Tu n'es pas une pinailleuse, dans un polar si c'est bancal, on ne va pas croire à l'enquête... Je ne connaissais pas cette nouvelle mais j'aime beaucoup Simenon et à l'occasion, je le lirai...
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T
Merci Niki, tu ne donnes pas trop envie de le lire celui là :P<br /> <br /> Même si je n'ai pas lu le livre je trouve tes remarques sur les bizarreries, voire invraisemblances tout à fait fondées, et c'est vrai que cela ne donne pas trop envie de se plonger dans cette histoire qui semble abracadabrantesque ;)
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