MARS, de Marina Tsvetaeva
Dans le recueil de Lydie Salvayre consacré à 7 femmes pour qui l’écriture était la respiration qui les faisait vivre – j’ai à l’occasion « fait la connaissance » de Marina Tsvetaeva, que je ne connaissais que de nom et à qui le blog Lire& Merveilles avait consacré deux intéressants articles –
De mon côté je me suis sentie très touchée par le poème « Mars » que cette personnalité hors du commun écrivit en mars 1939 lorsque les troupes allemandes occupèrent la Bohème et la Moravie sans rencontrer de résistance tandis que les chancelleries occidentales restent honteusement muettes (extrait du livre de Lydie Salvayre)
Larmes d’amour,, fureur !
D’elle-même – jaillissant !
Et la Bohème en pleurs !
Et l’Espagne dans le sang !
Noire montagne qui étend
Son ombre au monde entier !
Il est temps – grand temps –
De rendre mon billet.
Refus d’être. De suivre.
Asile des non-gens ;
Je refuse de vivre
Avec les loups régents.
Je refuse – de hurler
Avec les requins des plaines –
Non ! – glisser : je refuse –
Le long des dos en chaîne.
Oreilles obstruées ,
Et yeux qui voient confus,
À ton monde insensé
Je ne dis que : refus.