REMBRANDT, de Kees van Dongen
Sous-titre = la Vie de Rembrandt, la Hollande, les femmes et l’art
En peu de pages, le peintre van Dongen, qui fit partie du mouvement du fauvisme, nous raconte la vie tourmentée de Rembrandt van Rijn. Il appelle d’ailleurs son ouvrage « Histoire décousue ».
De la jeunesse du jeune homme, il nous explique que dans la campagne de Leyde, au bord du Rhin, vit un meunier et sa famille ; son dernier né est un garçon du nom de Rembrandt. Ses parents espéraient en faire « quelqu’un », un savant, un juge, peut-être un bourgmestre ? l’enfant lui aime jouer et courir la campagne.
Il aime passer du temps à Leyde, où il y a du monde, du bruit, des saltimbanques et tant d’autres choses qui fascinent le jeune garçon.
Il est particulièrement attiré par les tableaux qu’il voit dans les boutiques, si seulement il osait, il les volerait !
Dans la maison de ses parents, il se morfond, il la trouve petite, sa chambre est exiguë. Il commence à regarder son père avec d’autres yeux.
Sa mère rêve qu’il fréquente du « beau monde » et demande au père de l’inscrire au Gymnase de Leyde, sa mère serait si fière de lui… oui mais – tous les parents le savent, les enfants suivent très rarement la route qu’on trace pour eux.
Rembrandt, s’il est conscient de la peine que cela causera à ses parents, sera peintre ou rien. Il peint, il rêve.
Avec le temps, le rêve est devenu réalité, puisqu’il a de nombreuses commissions, mais peindre sur commande lui pèse.
La solitude lui pèse aussi, de sorte qu’il jettera son dévolu sur la jeune et appétissante Saskia.
Hélas, être femme de peintre, ce n’est pas seulement avoir de beaux atours et se mouvoir en société, ce qui est à l’opposé du caractère de Rembrandt et bien vite elle se lassera ; ils resteront mariés malgré tout, l’argent rentrant à flots.
Ils feront un voyage en Italie, puisque pour les peintres ce serait le passage obligé… seulement voilà, pour Rembrandt ce sont les couleurs du nord qu’il aime et sera très heureux de retrouver sa ville d’Amsterdam.
Avec le temps, les commissions se font plus rares, certains notables n’apprécient guère la manière dont il les dépeint.
Rembrandt qui vécut dans l’opulence, va mourir ruiné et oublié de tous, pendant que Saskia et leur fils Titus vont prendre un maximum de toiles pour leur compte – leurs comptes surtout.
Mon avis = j’ai aimé ce petit livre qui pourrait se lire très vite, mais j'ai préféré prendre mon temps. Il comporte en noir&blanc, quelques reproductions des toiles les plus connues de ce peintre dont je dois reconnaître que je préfère les dessins, œuvres gravées plutôt que les grands tableaux, sa maîtrise du dessin étant magnifique.
Je trouve aussi qu’il y a, à son égard, dans l’écriture de van Dongen un immense tendresse à l’égard de cet « ex »-compatriote, puisque Kees van Dongen sera naturalisé français.
Surtout lorsque van Dongen parle des différences entre Rembrandt et sa famille – Rembrandt semble avoir été un grand incompris, d’abord de ses parents et amis, puis de son épouse et son fils.
Il restera toujours pour ces derniers un parvenu, sans lustre aucun ; pour ses parents, un ratage puisqu’il ne sera pas le quelqu’un qu’ils espéraient. Quant aux amis, ils furent nombreux tant que l’argent et les cadeaux étaient là.