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mon bonheur est dans la ville
25 septembre 2019

THE ESSEX SERPENT, de Sarah Perry

essex

Titre français = le Serpent de l’Essex

Angleterre – fin du 19ème siècle – Cora Seaborne est veuve – enfin veuve ! – devrait-on dire, car cette jeune femme a un caractère  libre, qu’elle a été obligée d’étouffer dans un mauvais mariage, où elle se croyait égale et s’est retrouvée victime de maltraitance.
A présent que la voilà libre, elle n’a pas l’intention de renoncer à cette liberté. Avec la gouvernante de son fils, Martha aux idées socialistes bien ancrées, Cora part s’installer dans l’Essex où elle prend grand plaisir à fouiller les boues des marais afin de découvrir des fossiles, qui la fascinent. Et surtout qu'on ne lui demande plus de faire des efforts de toilettes et de bonnes manières.

Dans l’Essex justement, dans la localité d’Altwinter, il est question d’un « Serpent » maléfique, qui enlève les gens ou les tue, selon les moments. Depuis qu’à nouvel an un homme a été retrouvé le cou brisé, les langues vont bon train. Le révérend William Ransome tente le plus possible de calmer les esprits lors de ses sermons du dimanche, sans grand succès. Même sa fille aînée est convaincue qu’elle peut « appeler » le monstre, et elle exécute des incantations avec son amie Naomi et l’un de ses jeunes frères.

Une rencontre fortuite se produit entre Will Ransome et Cora Seaborne, les deux estimant avoir rencontré quelqu’un de déplaisant. Ils changeront d’avis lorsque des amis communs les présentent,  et ensuite une amitié va naître entre eux, qui sera hélas fortement mise à l’épreuve lorsque Cora, sans consulter le révérend, demande à son ami le chirurgien amateur de techniques nouvelles, dont l’hypnose, de tenter de savoir ce qui s’est produit au cours d’un moment d’hystérie dans la classe de Joanna, la fille de Ransome. Celui-ci va entre dans une colère noire, bannissant désormais Cora de sa maison, au grand chagrin de son épouse notamment qui apprécie la jeune femme.

Pourront-ils retrouver leur amitié, ou y a-t-il quelque chose de différent qui s’est produit entretemps – à eux de le démêler, mais rien ne sera probablement plus jamais pareil.

Mon avis = positif – je me suis trouvé pas mal d’affinités avec le caractère de Cora Seaborne, une femme au franc parler, qui ne mesure pas toujours ses paroles et qui involontairement blesse parfois les autres, et pourtant dans beaucoup de cas, elle a raison, c’est probablement cela qui vexe si profondément ses interlocuteurs. Une autre point que je partage avec cette jeune femme, c’est qu’elle croit fortement en l’amitié hommes/femmes et hélas, ceux qu’elle aime d’amitié s’imaginent souvent autre chose et développent des sentiments à la limite de la haine lorsqu’ils se rendent compte qu’elle ne répond pas à leurs sentiments.

Dans la société du 19ème siècle, pour qu’une femme puisse enfin vivre comme elle le souhaite, elle doit être ou vieille fille ou veuve, si elle a suffisamment de bien pour mener la vie qu’elle veut.

Il y a également le problème du fils de Cora, le jeune Francis, qui semble à la limite de l’autisme – Asperger, certainement. Le sujet est traité avec pudeur, mais ne va pas totalement en profondeur – ce n’est pas, apparemment, le sujet principal du roman.

L’histoire est très joliment écrite, et les sujets traités sont intéressants = la place des femmes au 19ème siècle, la religion face à la superstition populaire, la religion et la science en opposition sur la plupart des sujets, les affreux faubourgs de Londres avec ses taudis, les personnages ayant du bien mais qui restent méfiants à l’égard des pauvres – on veut bien donner un peu d’argent, mais voter des lois pour améliorer leur situation n’est pas vraiment au programme.

Il y a des intrigues secondaires dans l’histoire principale – comme l’attaque d’un jeune homme, sauvé grâce à l’ami chirurgien de Cora Seaborne.

J’ai un léger reproche, non pas au roman, mais à la maison d’édition qui fait passer ce livre pour un « roman gothique », ce n’est pas cela du tout.  A certaines occasions j’ai songé à Charles Dickens, mais dans les histoires où il aborde la situation des malheureux, ces damnés de la terre.

Une lecture que je recommande à qui aime les romans historiques, qui aident à réfléchir.

 ci-dessous une gravure du "serpent de l'essex"
qui a inspiré le roman de sarah perry

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Commentaires
N
Je ne connais pas, je suis allée piocher les infos, c'est son premier livre d'après ce que j'ai lu. Moi je crois à l'amitié hommes et femmes, sans chercher autres choses. Il est vrai que j'ai travaillé dans un milieu toujours masculin. A lire ton résumé le livre a l'air excellent.
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M
Je note. Je vais essayer de le trouver à la bibliothèque. J'y vais demain. :-)
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C
C'est très tentant, merci Niki ! :-) Elle a l'air très sympathique cette Cora Seaborne.
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T
Mis dans la PAL :P<br /> <br /> Merci Niki
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M
Ah, je n'ai lu que la seconde partie de ton billet, ton avis, qui me confirme : j'avais pour projet de lire ce roman cet été, j'ai commencé mais ma lecture était tellement entrecoupée que j'ai préféré arrêter. J'espère reprendre bientôt :-)
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