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mon bonheur est dans la ville
28 juin 2019

MACHINES LIKE ME, de Ian McEwan

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Dans l’Angleterre de 1980, Margaret Thatcher est premier ministre, l’Angleterre a perdu la guerre des Falklands, ce qui causera son poste à la première dame du royaume, le nouveau premier ministre, Tony Benn (avatar de Blair ?) a l’intention de quitter l’union européenne, Georges Marchais est le président des Français, et Alan Turing est toujours en vie. De même que John Lennon et J.F.K.

Charlie Friend, le narrateur, est un « loser » - incapable de se fixer sur quelque chose, aucune envie d’avoir un emploi stable, sauf des petits bidouillages financiers qui  lui permettent à peine de vivoter. Il a fait des études d’anthropologie, d’économie (il a la bosse des maths) et a aussi touché au droit. Pour finalement se lancer dans quelque chose de pas très net qui lui a valu une légère condamnation. Depuis il passe son temps chez lui devant son ordinateur. Non seulement il vivote et de plus il gère fort mal son argent, dès qu’il a quelqu’argent devant lui, il le dépense en gadgets électroniques.
Son dernier caprice est un « androïde de compagnie » - l’un des Adams et Eves créés dans ce but – il a pu l’acquérir grâce à l’héritage de sa mère ; au lieu d’investir correctement, il a tout balancé d’un coup, alors qu'il a quelques dettes à payer, sans oublier le loyer de son lugubre petit appartement.

Il a pour meilleure amie, et plus si affinités, Miranda sa jolie voisine du dessus, très excitée par cet achat et, dans le but de lui plaire, Charlie lui confie également une partie du téléchargement des données sur le comportement, ce que peut apprendre Adam, etc.
Ce qui n’a pas été prévu au départ, est que Adam tombe amoureux de Miranda et elle est attirée par lui.
Lorsque finalement Charlie et elle deviennent amants, elle ne cache pas son envie « d’essayer » Adam qui est bel homme. Charlie pique une crise de jalousie et interdit à Adam que l’expérience se renouvelle, en réalité il se sent menacé par cet androïde intelligent, doué pour les investissements, culturellement nettement plus développé que l’humain qui ne connaît même pas les écrits de Shakespeare.

Entre aussi dans la vie de ce trio, le petit Mark, un enfant mal aimé de ses parents et battu – le père a disparu, la mère est institutionnalisée parce que droguée. Miranda rêve d’adopter Mark, mais Miranda a un secret dans sa vie, qu’elle a refusé de partager avec Charlie au début de leur relation. Un lourd secret qui risque de se retourner contre elle.

Mon avis = mitigé, c’est le moins que l’on puisse dire, et pourtant j'apprécie les uchronies - une histoire alternative est un sujet intéressant.

Le critique littéraire du Guardian a parlé d’un « ménage à trois », un « jules et jim », si Jim était un androïde.
Je ne suis pas convaincue que ce critique ait vu « Jules et Jim » car ce n’est pas exactement cela, même si effectivement cela semble en prendre la direction.

En réalité, selon moi, le roman met l’accent sur => les androïdes sont-ils capables de vrais sentiments, ou ne raisonnent-ils que par la logique et dès lors entrent en conflit avec les réalités humaines.

Je n’avais, jusqu’à présent, lu qu’un roman de Ian McEwan, « Atonement », j’ai donc eu très envie de lire celui-ci qui est son petit dernier ; comme je sortais de la lecture du roman de Rosa Montero, une autre histoire de réplicant/androïde, et que cela m’avait plu, j’ai pensé que ce serait la même chose.

J’ai à propos de « Machines like me » le même sentiment que dans « Atonement », le roman est bavard, trop long dans les discours des personnages avant d’en arriver au fait.
Cela ne m’avait pas trop dérangée dans cette histoire-là, mais ici cela n’en finissait pas.

Quant aux personnages ils m’ont tous déplu – que ce soit le narrateur, Charlie, et ses états d’âme rasoirs, Miranda et ses cachotteries, et Adam qui se lance dans des discours verbeux pour se faire plaisir – et je ne parle même pas du futur adopté, Mark, car là c’est le pompon. De plus, malgré l'admiration portée par Charlie au grand Alan Turing (un véritable héros), on ne la ressent pas vraiment dans le roman.

Je ne crois pas que le livre soit déjà traduit, mais lorsqu'il le sera je serai contente de découvrir d'autres avis pour comprendre ce qui m'a échappé ici.

 

la-guerre-secrete-d-alan-turing

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Commentaires
M
Je n'ai pas encore lu de roman de cet auteur. Le sujet aussi m'attirait, j'adore ce type de SF avec des questionnements sur l'intelligence artificielle. J'ai hâte qu'il soit traduit...
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T
"Dans l’Angleterre de 1980" <br /> <br /> "il passe son temps chez lui devant son ordinateur"<br /> <br /> "Charlie lui confie également une partie du téléchargement des données sur le comportement"<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai tout de même l'impression que malgré son jeune âge - 71 ans - il mélange un peu les dates. Je doute qu'en 1980 il eu un ordinateur lui permettant de télécharger des données sur le comportement... à cette époque les Personnal Computer, PC, pour la maison n'existaient pas ou en était à leurs balbutiements et les connexions internet grand public n'existaient que dans les rêves de quelques visionnaires.
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