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mon bonheur est dans la ville
7 décembre 2018

A TALENT FOR MURDER, d'Andrew Wilson

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Agatha Christie se trouve à Londres pour rendre visite à son agent littéraire lorsqu’au moment où arrive son train, elle se sent prise d’un léger malaise, malaise qui pourrait s’avérer dramatique puisque le train n’est pas loin. Heureusement une main la retient de tomber sur les rails ; alors qu’elle essaie de se relever, la main la maintient au sol et un homme parlant d’une voix détestable lui dit de l’écouter attentivement = si elle fait ce qu’il dit, elle pourra se relever sinon un autre malaise l’enverra sur les rails. Effrayée, Agatha Christie obtempère.

L’homme est le docteur Patrick Kurs, il lui propose d’aller prendre un thé dans un salon près de la gare et lui expose son plan. Elle va faire ce qu’il lui demande, c’est-à-dire tuer son épouse à Leeds, mais pour mettre ce plan à exécution, il faudra qu’elle « disparaisse », ce devrait lui être facile puisqu’elle ne se remet pas de la trahison de son mari qui lui a demandé le divorce pour épouser Nancy Neele.
Si elle refuse, les conséquences seront dramatiques pour sa petite Rosalind – médecin, il a à sa disposition quelques personnages peu nets, à qui il a évité la prison et qui sont prêts à tout pour lui – même de faire du mal à une petite fille de 7 ans. De plus il n’hésitera pas à révéler la liaison de son mari avec miss Neele à la presse.
Epouvantée par ce que ce monstre pourrait faire à sa fille et, comme elle l’aime toujours, à son mari, Agatha Christie accepte non seulement de disparaître – l’homme a un plan bien établi – et aussi de mener à bien l’autre tâche, à savoir tuer une femme qu’elle ne connait pas.

Il n’est jamais bon de céder à un maître-chanteur, en fait c’est la frayeur que ce type de personnage provoque chez sa victime qui généralement la fait payer, ou agir comme il l’exige comme ici.

Finalement, libérée par ce sale bonhomme pour mettre le plan de sa « disparition » en action, elle croise un membre du « Civil Service », une organisation gouvernementale ; lui et la jeune amie qui l’accompagne, se rendent compte que Ms. Christie ne va pas vraiment bien, mais elle s’excuse auprès d’eux tant elle a hâte de retourner à Styles, l’horrible maison qu’elle a achetée pour faire plaisir à son mari.
Lorsque le « plan » mis au point pour sa « disparition » est mis en branle, et qu’il est évident que le superintendant Kenward dans le Surrey patauge,  la jeune Una Crowe, qui a des velléités de devenir journaliste décide d’enquêter de son côte.
Pour Kenward, l’affaire est simple = c’est le mari. Il n’y va pas de main morte avec Archibald Christie et malgré les injonctions de ses supérieurs, il utilise toutes les forces possibles (policiers mais aussi gens du coin) pour fouiller les environs ; il faut retrouver le corps car pour lui il ne fait aucun doute que la pauvre femme est morte.

A Harrogate, Agatha Christie se cachant sous un faux nom (Teresa Neele !!!), se demande comment échapper à ce qui se prépare, mais telle un araignée, Patrick Kurs tisse une toile autour d’elle.

Mon avis = une déception que ce thriller qui a été présenté par l’éditeur comme « Agatha Christie mène l’enquête » - comme il est assez à la mode en ce moment pour les écrivains anglo-saxons d’utiliser des écrivain.e.s de polars comme principal enquêteur/trice dans des romans, j’ai pensé que celui-ci me plairait, d’autant plus qu’Andrew Wilson dont j’avais lu « the Lying tongue » a une belle écriture. 
De ce côté-là, rien à redire, le vocabulaire est élégant, les phrases relativement courtes pour dynamiser le récit. Entre les chapitres écrits à la 1ère personne, qui sont le récit d’Agatha Christie, il y a des chapitres à la 3ème personne, mettant en scène la jeune Una Crowe et le superintendant Kenward, celui préférerait coffrer Archibald Christie.

Mais  c’est du côté du récit même que cela se gâte – lorsque j’ai entamé le roman, j’ai pensé abandonner. 
Comme je n’aime pas trop abandonner un livre, je me suis dit que ce serait bien de voir comment cela se poursuit, comment cela se terminera.
De plus le livre comporte un rebondissement intéressant malgré tout, mais il faut s'accrocher pour y arriver.

Navigant  sur cette désormais vieille scie qu’est  la vague  des romanciers  se demandant  ce qui s’est passé pendant les onze jours où Agatha Christie disparut, il a brodé autour de cela un thriller, à la fois pastiche de la duchesse du crime, mais aussi de Patricia Highsmith pour laquelle il professe  une grande admiration.
En référence à Patricia Highsmith, il utilise l’élément principal de « Strangers on a train » - pour Agatha Christie, il « louche » du côté du « the Murder of Roger Ackroyd », mais jette aussi dans le roman quelques éléments de futures histoires qu’elle écrira plus tard, tout comme ce « Passager to Frankfurt ».
La jeune héroïne de l’histoire Una Crowe, en dehors d’Agatha Christie, ressemble à Anne Beddingfeld de « Man in the brown suit » et un peu également à Jane Finn dans « The Secret Adversary ». Sans oublier la très remuante et entreprenante Tuppence Beresford.

Néanmoins mieux vaut lire les romans d’Agatha Christie que ce pastiche qui prouve qu’Andrew Wilson connaît bien les histoires concoctées par la duchesse du crime, mais si vous n’avez pas lu celle-ci, cela passe au-dessus de la tête – heureusement ce ne fut pas mon cas, et j’ai fini par considérer cette histoire comme un jeu de piste à travers l’œuvre de Ms. Christie.

La piste principale étant évidemment « the Murder of Roger Ackroyd »,  pour  lequel le très méchant de ce livre à la fois thriller et polar, nourrit une immense admiration, d’où le titre puisqu’il dit à Agatha Christie qu’elle a un réel talent pour le meurtre.

Personnellement j'ai trouvé que, lorsque l’on partage les pensées et souvenirs de Ms. Christie, on a plus l’impression d’être dans ses romans, considérés comme les plus personnels et écrits sous le pseudonyme de Mary Westmacott (surtout « A daughter’s daughter » où elle reprend une phrase prononcée par sa fille = « papa m’aime toujours, c’est plutôt toi qu’il semble ne plus aimer »)

Je n’ai donc pas arrêté ma lecture, même si l’envie m’en prenait régulièrement, après tout il y a suffisamment de livres à lire pour ne pas prolonger une lecture qui provoque des sentiments ambivalents.
Comme je l’ai dit, abandonner un livre est un rendez-vous manqué entre lecteurs et romanciers.

Ce que je déplore un peu est que ce roman est le premier d’une nouvelle série – et ce que je déplore encore plus est cette rengaine de la disparition d’Agatha Christie pendant 11 jours, alors que l’on sait désormais que tout ceci fut une fausse disparition, elle avait seulement besoin de se ressourcer et peut-être se venger de la trahison de son mari, amoureux d’une autre jeune femme.

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Commentaires
M
Je vois que tu l'as fini et même assez vite :-) Mais je m'en passerai.
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T
Ah mince quand tu m'avais parlé de ce roman, tu m'avais instillé l'envie de le lire. Mais là le soufflé est tombé ;)<br /> <br /> Vas tu lire le seconde de la série ?
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