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mon bonheur est dans la ville
4 novembre 2018

STROKAR INSIDE - INTRODUCTION

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Une promenade dans le street art bruxellois – indoor – en compagnie de la guide/historienne d’art Sarah Cordier – les illustrations sont mes photos prises en cours de visite, le texte est adapté des informations de notre guide

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Dans les anciens locaux d’un supermarché bruxellois, situé chaussée de Waterloo.
Un peu d’histoire des lieux = au début du 20ème siècle  ce fut une patinoire à roulettes = le « Royal Rinking ». La charpente de l’ancienne patinoire existe toujours, elle est typique de l’époque, l’architecture était celle d’Aimable Delune connu pour certaines réalisations Art Nouveau (dans les communes de St-Gilles, Ixelles, Forest, Uccle).
En 1924, les lieux furent transformés en salle d’exposition pour les automobiles Ford et c’est en 1983 que la société des supermarchés Delhaize les transformèrent en supermarché.
Actuellement une société beelge dans le domaine de la construction est propriétaire des lieux et veut raser les lieux pour en faire des logements, commerces, surfaces de bureaux ainsi que 2 étages de parkings souterrains pour une grande capacité de véhicules ; inutile de spécifier qu’une asbl s’est créée pour s’opposer à ce projet immobilier absolument insensé.

Qui est STROKAR = une association artistiquen défendant la culture urbaine et la solidarité – créée il y a +/- 3 ans.
L’association en a profité pour louer les lieux à un bail « précaire » depuis septembre 2018 dans le but de créer une galerie de Street Art géante, avec des fresques murales s’enchaînant sur 5000 m2.
La durée de réalisation s’étendra jusque fin décembre 2018.
Les fondateurs de l’association sont = Fred Ajax (réalisateur et photo-reporter depuis 20 ans) et Alexandra Lambert (directrice générale de MAD Brussels, fashion & design platform).
Lorsque Fred Ajax passa devant les locaux vides de l’ancien supermarché, il a contacté la société de construction et c’est ainsi que ce projet a pris forme – il s’agit d’un projet libre, sans accord préalable de l’échevine de la ville de Bruxelles.
Les artistes y ont carte blanche ; ils sont des amis ou connaissances de Fred Ajax ; ils ne sont pas payés.
Le but du projet est l’envie de constituer une plateforme internationale qui expose les légendes du graffiti – figures emblématiques d’hier à aujourd’hui – d’autres artistes y viendront encore (notamment le célèbre Banksy).
Ce sera le principe habituel de l’art des rues éphémère = certaines œuvres en recouvriront d’autres.
Et fin décembre, tout disparaîtra (je croise les doigts pour que ce ne soit pas le cas et que l’asbl  « un ilôt de quartier » gagne contre la société de construction – vous savez bien = David contre Goliath.

Quelle est la bonne définition du « Street Art », des graffiti, tags ?

Personnellement je ne suis jamais convaincue qu’il existât une vraie « bonne définition » à quelque chose, mais je vous donne celle de madame Cordier, qui est historienne d’art.

Le mot « graffiti » même n’est entré dans notre vocabulaire qu’au 19ème siècle ; avant cela il n’apparaissait dans aucun dictionnaire, ni encyclopédies. Cependant historiquement parlant les graffiti remontent à la préhistoire avec cromagnon, puis à la Grèce antique et Rome. 
Quand on dit « graffiti », on pense souvent à des images des gribouillis, improvisés, gauches, naïvement expressif. On griffonne souvent lorsqu’on est au téléphone – les anglo-saxons parlent alors de « doodle », au crayon, stylo-bille, etc.

Dès 1930, le photographe Brassaï enregistre photographiquement des graffitis dans Paris. Le graffiti n’évoluera vraiment dans les quartiers neww-yorkais à l’aube des années 1970 – il est alors directement lié à la culture hip-hop initiée par Africa Bambaata, ex chef d’un gang du Bronx.
Le hip-hop est une culture globale qui inclut le rap, le break-dance et l’art du DJ. Issu de la rue par les communautés marginalisées – devenu aussi la marque de reconnaissances des Noirs et Latinos.

Le graffiti issu du hip-hop arrive à Bruxelles aux alentours des années 1980.

Dans les années 2000 apparaît le neo-graffiti – à Bruxelles, cette évolution apparaît vers 2004. La génération hip-hop n’est évidemment pas terminée, mais on peut désormais admirer d’autres œuvres illégales – pour rappel le street art à l’extérieur est toujours illégal et passible de poursuites judiciaires – Bonom, Cordal, Spence Invader sont parmi les plus connus.
Le neo-graffiti peut pénétrer la culture dominante, au contraire du graffiti – ce n’est plus une expression née en vase clos, en réaction à la société. Certains auteurs viennent d’écoles d’art supérieures ?

Les tags eux sont une signature, histoire que l'on sache qu'Untel est passé par là (je connais un certain Untel,mais je ne le citerai pas car je pense qu'il n'y a pas prescription pour les tags =^-^=)

Le terme « street art » apparaît régulièrement dans la presse à partir des années 2000. Aujourd’hui il renvoie à l’art urbain regroupant les éléments artistiques de manière officielle ou illégale, y compris le hip-hop qui de contre-culture est passée à la culture acceptée même par la classe bourgeoise. Le street art est désormais très à la mode et envahit Bruxelles.
Le street art a aussi sa saison = entre avril et début octobre, histoire de ne pas se geler en hiver.

Les illustrations font partie du billet STROKAR INSIDE - 2, mais en voici déjà un petit aperçu.

DSC01167 - Copie

 à suivre ...

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Commentaires
T
Ah les projets immobiliers ! Ils veulent détruire toute la mémoire :(
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M
Merci pour ces précisions. Au centre Wallonie Bruxelles à Paris, j'ai vu une chouette expo Strokar l'année dernière, mêlant photo et street art. J'ai regretté qu'il n'y ait pas de catalogue édité
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A
Merci pour cet historique. Je pense que le street art est plus développé chez vous que chez nous, même si on y arrive de plus en plus.
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