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mon bonheur est dans la ville
25 septembre 2018

WILD FIRE, d'Ann Cleeves

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8ème enquête de l’inspecteur Jimmy Perez  dans les Shetland

Lorsque la famille Fleming est venue s’installer à Deltaness, Helena, une créatrice de mode connue, espérait qu’enfin ce serait un bon nouveau départ pour eux. Elle allait enfin pouvoir créer à l’aise, pendant que son époux Daniel, architecte talentueux ayant totalement rénové la maison dans laquelle ils vivent, allait consacrer plus de temps aux enfants pendant qu’elle travaillait ; il allait pouvoir vivre la vie d’un « père au foyer », ce qui changerait un peu leur couple qui jusqu’à présent menait l’existence classique du père occupé et de la mère au foyer.
C’est cette maison qui va être, entre autres,  au creux des problèmes du couple.
En effet, le vieil homme qui avait dû tout vendre (terrain et maison) s’est suicidé dans la grange attenant à la demeure et Daniel l’a trouvé, le jetant dans un état dépressif dont son épouse n’arrive pas  à le sortir. Femme forte elle prend sur elle, mais malgré tout ne supporte plus très bien la situation d’autant plus que des petits dessins montrant un pendu se retrouvent régulièrement dans leur courrier.
Cela l’inquiète tellement qu’elle en parle à l’inspecteur Perez.
Helena est soulagée d’avoir parlé de ce qui la préoccupait car l’un de ses deux enfants, Christopher, est autiste et ne supporte pas les moindres modifications dans sa routine. Elle ne sera toutefois pas au bout de ses surprises.

L’autre famille très aisée du patelin, celle du médecin généraliste, ont engagé une jeune nanny pour leurs 4 enfants – elle est arrivée jeune chez eux, car dans Orkney où elle vivait, on savait qu’elle était tyrannisée par son père, qui s’en prenait à elle comme à sa mère, au point que finalement il fut mis en prison.
La petite fille qui s’occupait déjà de ses deux frères, a poursuivi cette tâche jusqu’à ce qu’ils soient en âge de se débrouiller. Emma aime son travail de nanny, même si les parents des enfants ne sont pas du tout concernés par l’éducation de leurs enfants, sauf au niveau des succès scolaires. Emma a donc carte blanche et le médecin et son épouse sont contents de ses services.

Lorsque la jeune Emma est retrouvée  pendue dans la grange – comme le vieux monsieur – il ne fait aucun doute qu’il ne s’agit nullement d’un suicide, la jeune femme a été étranglée.
L’enquête va révéler que l’architecte père au foyer avait noué des liens affectueux avec la jeune femme, pas une vraie liaison, mais il est évident qu’il en devenait obsédé. Ce fut d’ailleurs elle qui mit fin à cette amitié car les commérages dans le village allaient bon train.

L’une des personnes colportant le plus de ragots était l’ancienne amoureuse (dans leur jeunesse) du vieux monsieur et tient les nouveaux venus pour responsables de son suicide.
Cette femme est la mère de Magnus Riddell,  un jeune homme attiré par Emma et qui aimerait l’épouser.
Il est à présent également sur la liste des suspects. Il n’hésite pas à dire que sa mère est l’une des femmes à la langue la plus venimeuse qui soit, non seulement elle écrase sa jeune sœur - plus sensible qu’elle et qui a aussi ses secrets -  mais de plus elle jalousait la créatrice de mode, qu’elle accusait d’avoir volé le patrimoine des motifs si typiques de l’île, pour en faire des créations modernes. Son divorce du directeur de la banque la rend particulièrement amère d’avoir perdu son statut.

Lorsque Margaret Riddell est assassinée à son tour, étranglée comme Emma, les soupçons se portent encore sur les Fleming qu’elle traquait littéralement, en se postant devant chez eux à intervalles réguliers. Cependant, son fils n’a pas non plus d’alibi, le revoilà sur la liste des suspects.

C’est l’inspectrice en chef, Willow Reeves, avec qui ils ont déjà travaillé dans des enquêtes précédents, a annonce à Jimmy Perez une nouvelle qui le laisse pantois et  du coup, il prend ses distances avec elle, au désarroi du jeune inspecteur qui enquête à leurs côtés.
Mais ce sont des professionnels, ils doivent donc mettre de côté leurs ressentiments afin de mener l’enquête à bien. Une enquête compliquée par le manque de preuves.

Lorsque le jeune Christopher fuit l’école,   sa disparition met en œuvre non seulement l’inquiétude des parents, mais aussi celle des inspecteurs qui ont compris que le jeune garçon avait deviné qui était l’assassin et avait décidé de le confronter. 

Mon avis = un excellent polar et thriller psychologique où la cruauté ne se situe pas nécessairement où l’on pense – sur des familles dysfonctionnelles et où coupables et  victimes sont étroitement entremêlés.

Que de complications aussi dans la vie personnelle de Jimmy Perez, un inspecteur broyant du noir, se sentant coupable du meurtre de la femme qu’il aimait ; il s’occupe à présent de la fille de Fran, celle-ci ayant estimé que le père  biologique de la petite fille n’était pas apte à être un parent à temps plein.
Cela arrange bien Duncan, cette garde paternelle alternée considérant Perez comme un bien meilleur père que lui.

Les deux familles concernées par les meurtres ne sont pas très sympathiques, mais l’attitude de la petite ville de Deltaness n’est pas très accueillante, ni sympathique non plus, se nourrissant de ragots.
La romancière Ann Cleeves décrit à la perfection les commérages, les regards incisifs sur la vie des « nouveaux ». Cela donne toujours un peu froid dans le dos ces ambiances de commérages, où chacun scrute son voisin et colporte ce qu’il pense être la vérité, sans vérifier s’il s’agit ou non de la vérité justement.
Et surtout la méfiance à l’égard du jeune Christopher, autiste, dont le comportement déroute et inquiète.

Au travers de jolies descriptions des paysages des Shetland, le brouillard qui s’installe parfois tellement brusquement que l’on en perd le sens de l’orientation, le soleil qui surgit brusquement avec des averses, les rochers où perchent les macareux.
Ne dit-on pas des Shetland qu'elles offrent 4 saisons en une seule journée/

La trame est excellente et la fin fort bien amenée, pleine de suspense.  Une belle étude de la psychologie humaine,  même si un peu déprimante par instants, avec cette claustrophobie implacable des petites communautés souvent repliées sur elles-mêmes, où l’on se retrouve presque sans cesse pour les activités de la semaine.

Bien que ce soit la 8ème enquête dans la série « Shertland », et malgré des allusions aux relations personnelles de Jimmy Perez, ce thriller peut se lire sans problème si l’on n’a pas lu les précédents polars.

A lire sans hésiter.

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Commentaires
T
Attendons la traduction ;)
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L
Tu me donnes envie de relire cet inspecteur qui ne m'a pas laissé des souvenirs impérissables.
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A
J'ai cru que canalblog ne se remettrait jamais en route aujourd'hui ! Pas traduit ? ouf, ça de moins sur la liste ;-)
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M
Vraiment dommage que cette romancière soit si difficile à trouver en français (et je t'arrête tout de suite, je lirai en anglais à ma pension mouarf)
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