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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2018

MEURTRE AU RITZ, de Michèle Barrière

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7ème récit dans la saga Savoisy

En cette fin de 19ème siècle, la France est partagée en deux = les nationalistes-antidreyfusards et antisémites, et les dreyfusards et socialistes, partisans d’Emile Zola qui vient de publier son « J’Accuse » et qui doit fuir la haine et la vindicte des opposants à la tolérance.
Dans cette atmosphère se prépare l’ouverture prochaine du nouvel hôtel de grand luxe, le Ritz place Vendôme, avec Auguste Escoffier à la barre des cuisines.
Le grand chef, créateur de plats délicieux, a travaillé avec César Ritz dans d’autres hôtels d’Europe et tous deux espèrent que l’ouverture parisienne sera un grand succès.
Quentin Savoisy est le filleul d’Escoffier et travaille comme journaliste gastronomique au journal le Pot-au-feu.

En visitant les magnifiques nouvelles cuisines, Quentin et son parrain découvrent le cadavre d’une jeune femme dans une chambre froide, elle a été pendue à un crochet de boucherie !
Afin de ne pas attirer la presse et affoler le public qui bouderait alors l’ouverture du palace, Auguste Escoffier demande à Savoisy d’enquêter discrètement afin de savoir qui est derrière ce crime atroce.
De plus, le chef et le propriétaire de l’hôtel ont reçu un billet annonçant que « ce n’est qu’un début, les marmites vont leur exploser dans la gueule ».
Les « marmites » sont les bombes des anarchistes, ainsi nommées car les premières bombes furent livrées dans d’autres lieux sous la forme de marmites.

Quentin Savoisy est un jeune homme qui n’aime pas se mêler de politique, qui vit agréablement de son travail de journaliste gastronomique et de ses rentes, il reste un peu « sur le bord » - il a pour amoureuse Diane de Binville, jeune aristocrate féministe ayant rompu avec son milieu, bien décidée à devenir journaliste elle aussi, mais de manière plus engagée.
C’est pour cela qu’elle s’est rendue à la Fronde, un journal où il n’y a que des femmes ; elle y a été engagée comme chroniqueuse mondaine pour se faire au métier, mais la jeune femme est impulsive et cette façon qu’elle a de foncer sans tenir compte des autres risque de lui coûter cher.

Dans l’hôtel Ritz se promène Armand Vassière, commissaire de police, ravi à l’idée de l’ouverture où il pourra se délecter de toutes les créations culinaires d’Escoffier.
Et accessoirement veiller à ce que tout se passe bien. Mais Vassière n'est pas le balourd qu'il semble faire croire.
Après un attentat dans un palace à Rome, où Quentin a interrogé le frère de la jeune femme assassinée dans la chambre froide, Savoisy n’est plus totalement convaincu qu’il faut chercher les coupables chez les anarchistes.

Mais alors, vers où se diriger ? qui est derrière ces attentats mis sur le dos des anarchistes ? 

Mon avis = très bonne lecture estivale – de plus comme tous les polars gastronomiques de Michèle Barrière, le roman est suivi d’un petit livre de recettes, où  l’auteure partage quelques recettes les plus « simples » d’Auguste Escoffier – car qui de nous possède une cuisine et une batterie de cuisine suffisamment grandes pour mettre en application de tels délices.

Comme toujours, le roman mêle personnages historiques réels aux personnages de fiction.

J’avoue ne pas beaucoup avoir apprécié la jeune Diane, égocentrée, se disant féministe mais n’ayant pas de respect pour leur petite bonne – non seulement elle laisse tout traîner, mais de plus elle estime que c’est à Nénette à s’occuper de son chien.
Qui est une vraie calamité, même s’il est doué pour découvrir la poudre composant une bombe.
Ce n’est pas la première fois d’ailleurs qu’un polar historique aborde la question d’une patronne qui se veut féministe mais qui maintient quand même son personnel féminin dans un certain manque de respect.

L’auteure décrit joliment les toilettes des dames et les décors composant le nouvel hôtel Ritz, livre quelques intéressantes anecdotes sur les anarchistes et végétariens, les féministes et les adeptes de l’amour libre,   le Paris des artistes et Montmartre.

Il y a néanmoins une erreur évidente dans le roman = lorsque Quentin Savoisy, via l'autrice, parle de la nouvelle mode du five o'clock tea - c'est une énorme erreur car les Britanniques ne parlent JAMAIS de five,o'clock tea mais bien d'AFTERNOON TEA, ou HIGH TEA. L'appellation five o'clock tea est une invention française.

A part cela (je sais je suis pointilleuse) comme je l’ai dit, une agréable lecture de vacances.

auguste escoffier

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Commentaires
S
si si colo, il y a un meurtre au début - et du suspense vers la fin, mais les recettes sont après le roman, en postface ;)
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C
Avec recettes (de cuisine, pas de meurtre) à la fin?:-)<br /> <br /> je note avec plaisir, merci!
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T
Un nouveau billet qui attire l’œil Déesse :) je suis bien tenté.
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A
Un polar autour du Ritz, ça peut être sympa, même si n'est pas un monde qui m'attire.
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M
Je ne sais pas pourquoi, mais pas attirée par ce genre "polar gastronomique"
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